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Égypte: le nouveau régime militaire face au défi de la liberté de la presse

Écrit par Tara MacIsaac, Epoch Times
12.07.2013
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  • Un hélicoptère de l’armée égyptienne survole une foule de manifestants rassemblée sur la place Tahrir du Caire réclamant la démission du président Mohamed Morsi. (Gianluigi Guercia/AFP/Getty Images)

La liberté de la presse, gage de démocratie d’un pays, a pris un départ difficile au passage du nouveau gouvernement égyptien. Les associations de défense de la liberté de la presse accusent le président égyptien déchu Mohammed Morsi et ses partisans des Frères musulmans d’avoir menacé et agressé des journalistes. L’agence de presse gouvernementale MENA rapporte que, peu de temps après l’annonce de l’éviction de Morsi par le ministre égyptien de la Défense début juillet, la station de télévision des Frères Musulmans Misr25 a cessé d’émettre. Deux autres stations pro-Morsi, Al-Hafiz et Al-Nas, ont également disparu des ondes selon Al-Ahram, un média gouvernemental et d’après le Parti de la Liberté et de la Justice des Frères Musulmans.

«Notre inquiétude est alimentée par les informations que nous recevons, selon lesquelles les autorités s’attaquent à la couverture télévisée pour des raisons politiques», expliquait Sherif Mansour, coordinateur du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, sur le site de l’organisation. «Au pouvoir, les dirigeants se sont toujours servis des médias d’État comme d’un outil politique», avertit Mansour.

Dans les jours qui ont précédé l’éviction de Morsi, des journalistes ont risqué leur vie et leur intégrité physique pour que le monde obtienne les informations sur les manifestations égyptiennes. Reporters sans frontières (RSF) a rapporté qu’à travers le pays, plus de 10 journalistes qui couvraient les manifestations ont été agressés. Un rapport du ministère de la Santé publique égyptienne, publié le 2 juillet, annonçait que pour la seule journée du 30 juin, 781 personnes avaient été blessées et 16 étaient mortes.

Salah El-Din Hassan, un journaliste du journal égyptien Shaab Masr (Peuple d’Égypte), a été tué par une bombe artisanale lancée par une personne non identifiée, le 28 juin lors d’une manifestation nocturne à Port-Saïd, rapporte RSF. Le même jour, alors qu’il prenait des photos des manifestations à Alexandrie, un étudiant américain a été poignardé.

Une journaliste néerlandaise a été violée par cinq hommes sur la place Tahrir le 28 juin. Le communiqué de l’ambassade néerlandaise a confirmé le 1er juillet que la jeune femme de 22 ans avait été soignée dans un hôpital du Caire et était retournée aux Pays-Bas avec ses parents. Selon le groupe Opération Contre le Harcèlement Sexuel, au moins 46 cas de harcèlement sexuel ont eu lieu sur la place Tahrir le 30 juin dernier.

Le journal Al-Masry Al-Youm (Égypte Indépendante) a révélé que le 30 juin, des cailloux habituellement utilisés pour chasser les oiseaux ont atteint leurs journalistes Ahmed Ragab et Ahmed Al-Nagar. Ils se trouvaient devant le siège des Frères Musulmans au Caire, les forces de sécurité du Caire venaient de déclarer à Égypte Indépendante que les pierres et les cocktails molotov projetés par les manifestants avaient abîmé le bâtiment. Les membres des Frères Musulmans qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment auraient tué huit manifestants anti-Morsi, en tirant des balles réelles, des balles en caoutchouc et lancé des cocktails molotov sur la foule.

L’Association Égyptienne pour la Liberté de Pensée et d’Expression rapporte que le 27 juin dernier, Mohamed Heeza, journaliste de Welad El Balad a été enlevé. Ses ravisseurs l’ont électrocuté avec des matraques électriques et l’ont questionné sur les autres journalistes du journal. Après plusieurs heures d’un tel traitement, ils l’ont abandonné à Mansourah sur le bord de la route.

RSF et le CPJ ont rapporté d’autres attaques contre les journalistes en Égypte par des assaillants non identifiés ainsi que des menaces proférées par les Frères Musulmans aux médias antagonistes. Dans son communiqué du 2 juillet, RSF déclarait: «Les menaces proférées par le président Morsi et la pression exercée par les autorités ont violé la liberté d’information et l’indépendance des médias publics et privés». Et d’ajouter: «Les journalistes étaient ainsi poussés à l’autocensure».

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