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La Télé réalité et les compliments aux cadres – c’est la réponse du Parti aux scandales

Écrit par Shannon Liao, Epoch Times
02.07.2013
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  • Une capture d’écran de l’émission Cherchons la plus belle fonctionnaire du village présentée le 13 juin 2013. Wang Guilan, de la province du Liaoning (à gauche), une fonctionnaire d’un village louée pour son travail avec les orphelins, prend le micro pour expliquer au présentateur (à droite) qu’au plus profond de son cœur, la plus belle fonctionnaire devrait penser à l’amélioration de l’environnement des villageois et leurs conditions de vie. (Capture d’écran par Epoch Times)

Tandis que Liu Zhijun, l’ancien ministre des transports, attend son verdict – après qu’il a été   découvert, lors d’un récent procès, qu’il avait accepté pas moins de 10,5 millions de dollars (8.07 millions d’euros) de pots de vin, avait acquis au moins 374 maisons et avait maintenu des relations sexuelles inappropriées avec des dizaines de jeunes filles au cours de sa carrière – les porte-parole de l’État chinois tentent de remonter l’opinion publique par rapport aux cadres du Parti communiste. Des séries d’articles et de programmes télévisés positifs et joyeux ont été présentés, vantant la «beauté» du sel de la terre des cadres communistes.

Par exemple, Li Han une fonctionnaire «légendaire» de 49 ans, a récemment été l’objet des gros titres dans le journal d’État le Worker’s Daily. Li aurait fait du porte-à-porte pour prêter de l’argent aux villageois et leur donner des conseils agricoles.

Xinhua, le porte-parole officiel du gouvernement central, a embelli ces séries de quatre colonnes avec des reportages sur d’autres cadres dignes d’émulation, avec des titres comme Les fonctionnaires modèles de chaque ville et Les admirables fonctionnaires des villages.

En se joignant à cette propagande massive, la télévision centrale chinoise (CCTV) a présenté, le 13 juin, un programme de télé-réalité intitulé Cherchons la plus belle fonctionnaire du village où, sur 320 fonctionnaires communistes locales, les dix meilleures seront sélectionnées et jugées par un comité lors d’un concours final.

Cette vague de propagande se produit quelques mois après que le chef du Parti, Xi Jinping, a lancé ce qu’il appelle une campagne contre la corruption parmi les fonctionnaires du Parti. Malgré le fait qu’on ait vu la fermeture de plusieurs restaurants haut de gamme qui servaient régulièrement ces fonctionnaires, ainsi qu’une série d’autres mesures contre la consommation ostentatoire, des scandales ont continué à déstabiliser le Parti et la réputation des fonctionnaires n’a jamais été à un niveau aussi bas.

Li Xuehui, un internaute de Pékin, attaque les récents rapports élogieux. «Les fonctionnaires prononcent toujours de belles paroles, en public, tout en commettant de mauvaises actions en coulisses. Comment peuvent-ils s’attendre à être loués par les citoyens?»

Par exemple, on pense que l’ancien ministre des Transports Liu a utilisé son influence pour aider ses associés à obtenir des promotions et avait des subalternes qui arrangeaient ses   rendez-vous galants avec une vingtaine d’actrices qui ont participé à l’adaptation du feuilleton Le Rêve dans le Pavillon rouge, un célèbre roman chinois de l’époque de la dynastie des Qing.

L’internaute Li a écrit: «Peu importe que les gens disent que vous êtes bon ou mauvais. Ce qui est le plus important est de savoir comment se comporter.»

Selon le site de CCTV, l’émission Cherchons  la plus belle fonctionnaire du village a été créée pour «suivre la ligne directrice du 18e Congrès du Parti et démontrer les vertus des fonctionnaires du Parti».

Les participantes au concours seront jugées selon cinq critères: répondre à la norme commune de la moralité, ne pas être corrompue, contribuer à l’amélioration de l’environnement, faire preuve d’innovation et, finalement, suivre l’idéologie socio-économique communiste actuelle.

  • Liu Zhijun, l’ancien ministre des transports disgracié, attend le verdict de son procès pour corruption après avoir été accusé d’accepter des pots de vin, d’avoir utilisé son influence pour aider ses associés à gagner en pouvoir et arranger ses rendez-vous galants. (AP Photo/CCTV via AP Video)

Le Quotidien du peuple, un porte-parole d’État, a publié fin février trois articles, l’un après l’autre, louant les fonctionnaires des villages pour être «la fondation qui soutient l’ensemble du régime et détermine la prospérité des citoyens». Les fonctionnaires des villages, le niveau le plus bas dans la hiérarchie du Parti, ont été utilisés historiquement comme modèles pour les citoyens chinois. L’une de leurs nombreuses fonctions pendant l’ère de Mao Zedong était d’organiser des lectures de journaux pour de nombreux villageois illettrés, afin d’assurer qu’ils soient correctement imprégnés de l’idéologie communiste et des dernières politiques du Parti communiste. Le Parti faisait alors l’éloge de ces cadres dans sa propagande.

Cependant les fonctionnaires, au niveau local, ont souvent les réputations les plus mauvaises  à cause de la corruption et des abus de pouvoir. Le documentaire de 2006 Enquête sur les paysans chinois qui a été interdit en Chine, donne les exemples flagrants de deux chefs de village qui envoient des voyous pour tuer des paysans qui ont tenté de vérifier les finances du village. Dans les deux cas, les meurtres sont restés impunis.

La corruption imprègne également les fonctionnaires des provinces, du niveau entre le centre et les villages. Il a été découvert que Huang Kangsheng, un fonctionnaire de la province du Guangdong, a amené en juin de l’année passée 50 délégués du Congrès national du Peuple en voyage en Thaïlande impliquant des jeux de hasard et des sex shows, le voyage était financé par l’État.

Le battement de tambour permanent de cas de ce genre a provoqué une méfiance et un mépris vis-à-vis du Parti parmi de larges couches de la population chinoise. Étant donné que de nombreux événements sont cachés, que l’information est strictement surveillée et censurée, nombreux sont ceux qui instinctivement pensent au pire, et les fonctionnaires en tant que classe sont largement considérés comme des personnes corrompues.

Zhu Jianguo, un écrivain indépendant en Chine, affirme que malgré les efforts du Parti pour améliorer l’image des fonctionnaires par la propagande, la corruption du PCC est «une maladie incurable».

Version en anglais: Reality TV and Compliments to Cadres Is Party’s Reply to Scandals

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