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Économie chinoise: une crise silencieuse se rapproche

Écrit par Yuan Jian, Epoch Times
06.07.2013
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  • Chine, Jiujiang, des investisseurs regardent le tableau électronique dans une salle de la bourse le 24 juin 2013; les stocks ont fortement baissé. La dette massive qui s'est maintenue dans le système financier chinois pourrait provoquer un effondrement soudain de la valeur des actifs. (ChinaFotoPress/Getty Images)

La situation économique actuelle de la Chine me remet en mémoire la remarque suivante qui conclut mon livre intitulé The Big Turning point (Le grand tournant), publié en 2011: «les événements futurs répéteront ceux des crises financières de 2007 et 2008, ou de la crise financière asiatique de 1997. Toutes les preuves montrent que cette fois ce sera au tour de la Chine de tenir les devants de la scène».

À cette époque, les spéculations avançant que la Chine serait probablement l'épicentre de la prochaine crise économique mondiale étaient considérées comme pessimistes par l'écrasante majorité, pourtant voilà ce qui se passe sous nos yeux.

La relance n’est plus l’«arme sacrée»

L’État chinois a déployé un très vaste ensemble de mesures de relance et a adopté une politique monétaire expansionniste, après la crise financière mondiale de 2008. Son économie a rapidement touché le fond, et le rebond a vu une reprise considérable.

La reprise a non seulement soutenu le miracle économique chinois, mais a aussi suscité un débat sur le «modèle chinois» parmi les théoriciens de l'économie. Ils se demandaient quel genre de système et de codes culturels se cachait derrière le mythe d’une croissance économique apparemment sans fin.

Cependant, l'économie de la Chine doit obéir à certaines lois fondamentales par nature, de même que nous vivons tous en étant soumis à la gravité de la Terre.

Comme prévu, une baisse rapide a commencé après que le gouvernement central ait fait une réduction progressive de la relance. À ce moment-là, la baisse s’est avérée trop rapide pour le confort des décideurs. Au premier trimestre de 2012, les macroéconomistes chinois ont proposé une politique de «croissance soutenue».

Transformer une politique de «croissance» en une politique de «croissance soutenue» reflétait la prudence nécessaire et accrue de l'État. Mais le seul outil auquel ils pouvaient se fier: une politique de relance monétaire traditionnel, qui, comme une «arme sacrée», avait atteint sa cible avec une grande précision par le passé.

Après plus de six mois de croissance soutenue, l’économie a cessé de chuter pour commencer à se redresser au quatrième trimestre de 2012. Le marché boursier chinois a également rebondi rapidement après une immersion en dessous des 2.000 points. Toutefois, cet effet de stabilisation illusoire n’aura duré qu’un trimestre.

Car au premier trimestre de 2013, la croissance du PIB de la Chine n'a atteint que les 7,7%, un résultat plus faible que les estimations de Reuters dans un sondage qui prévoyait une extension à 8%, un résultat également inférieur à la croissance de 7,9% du quatrième trimestre de 2012. Si la tendance se poursuit, la croissance annuelle pourrait tomber en dessous des 6% ou plus bas encore.

Ce taux de croissance en chute est probablement l’annonce d’un moment crucial pour l'économie chinoise.

Dépendance extérieure

La crise américaine des subprimes en 2008 n’était pas seulement une crise des États-Unis, mais c’était une crise de système d’un marché mondial centré sur les États-Unis, qui était en place depuis la Seconde Guerre mondiale. Il s’agissait d'une crise systémique, plutôt que d’une crise périodique.

Du fait que la croissance économique de la Chine et des autres pays émergents forme une composante importante de ce système de marché mondial, les perspectives de leur croissance dépendent de l’évolution du système. Tout changement de premier plan dans le système affectera profondément ces entités économiques.

La Chine s’est montrée capable de résoudre ses difficultés économiques à la fin des années 1990 et de faire de superbes réalisations économiques, grâce à une série de facteurs internes et externes favorables. Les facteurs internes sont: les avantages concurrentiels de la Chine du fait des coûts bon marché de sa main-d'oeuvre, des faibles coûts de production organisés par les gouvernements locaux, ainsi que les faibles coûts environnementaux et des ressources. Parallèlement à ces avantages internes, une condition externe indispensable, une expansion agressive dans le système économique mondial.

En d'autres termes, la Chine n'aurait pas apprécié son avantage concurrentiel à faible coût, sans une expansion à grande échelle sur les marchés extérieurs.

Depuis fin 2008, d'énormes changements sont intervenus dans le système économique mondial, une condition indispensable pour une croissance économique durable au 21ème siècle. L’économie de la Chine n’a plus les opportunités qu’elle a connues dans les années 1990.

Beaucoup ont cru à tort que la Chine possédait des avantages institutionnels solides qui lui donnaient une force concurrentielle inaltérable.

En fait, un tel avantage concurrentiel institutionnel n'était ni solide, ni inaltérable. Au contraire, une fois les expansions économiques passées, les conséquences négatives importantes accumulées sans le savoir, ont émergé au fil des ans.

Aujourd’hui, le soi-disant avantage institutionnel concurentiel de la Chine n’est plus le moteur de son expansion économique. En vérité, il aura toujours généré des problèmes sociaux et économiques.

Le dilemme de la dette

Après la crise financière, les entités économiques mondiales au niveau microéconomique ont entamé simultanément un processus de désendettement urgent. Cependant, la Chine a augmenté les profits pour l’État, les entreprises et les secteurs particuliers, en maintenant une perspective optimiste pour une économie pléthorique.

Malgré ses fréquents ajustements et ses changements dans les politiques économiques et monétaires, la Chine, en réalité, n’a jamais fait qu’une seule chose: augmenter l’effet de levier dans la structure économique existante.

La conduite de la Chine, sur une telle échelle et pour une si longue période de temps, est un phénomène rare dans l’histoire financière des économies endettées. Ceci a conduit à des résultats sans précédent: la nouvelle dette chinoise s’accumulant au cours des années 2009 à 2012 était d’environ 110% du PIB, et la dette totale par rapport au PIB a atteint les 205%.

Les études montrent que ces dernières années le taux de rendement du capital en Chine a sans cesse rapidement diminué.

«Il y avait peu de place pour une politique de relance monétaire et budgétaire», a déclaré récemment le Premier ministre Li Keqiang.

La crise de la dette a eu lieu et se poursuit. De l'effondrement du marché usuraire, dans le secteur de la dette individuelle pour le plan de sauvetage des gouvernements locaux, jusqu’au renflouement de 482 milliards de dollars des banques chinoises, via un important régime de réinvestissement, les risques sont élevés pour le pays: du fait des dettes accumulées par les gouvernements locaux et les entreprises de l’État.

Si la tendance (expansion rapide du crédit, endettement croissant, croissance économique lente) se poursuit, on peut se demander si la Chine franchira un point critique en atteignant son propre «moment Minsky» (terme inventé à l’origine pour décrire la déflation rapide des actifs russes en 1998), soit un effondrement soudain de la valeur des actifs dû à la dette massive.

Il s'agit d'une crise silencieuse, mais suffisante pour déclencher des changements phénoménaux et historiques.

Yuan Jian est un spécialiste de la politique et de l’économie de la Chine, il est l’auteur du livre intitulé: The Big Turning point, (Le grand tournant). Cet article a d’abord été publié par la radio Son de l’Espoir.

Version en anglais: Silent Crisis Looms for China’s Economy

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