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Des OGM dans la nourriture artisanale italienne

Écrit par Andrea Lorini, Epoch Times
10.07.2013
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  • Les trésors de l’alimentation italienne, comme le parmesan, sont-ils en danger? Les aliments traditionnels ont rapporté plus de 15 milliards de dollars à l’Italie en 2012 et le secteur agroalimentaire italien se pose la question des conséquences des céréales OGM comme aliment du bétail. (Filippo Monteforte/AFP/Getty Images)

Le parmesan, parmi d’autres produits d’exportations alimentaires italiens, donnent à la question des organismes génétiquement modifiés (OGM) en Italie une dimension internationale. Bien que les cultures OGM soient interdites en Italie, une part importante du bétail du pays est alimentée avec du soja OGM importé du Brésil et d’Argentine.

Le 21 mai, le Sénat italien a, à l’unanimité, voté contre l’autorisation des cultures OGM dans le pays. Le 31 mai, Monsanto, le semencier en cultures génétiquement modifiées (GM), battait en retraite en Europe en raison d’une baisse de la demande. Les produits d’Italie doivent être étiquetés OGM s’ils contiennent plus de 0,9% d’OGM. Par contre, cela ne s’applique pas aux produits dérivés dont les animaux se nourrissent. Fabio Veronesi, président de la Société italienne de génétique agricole (SIGA), a écrit dans un courriel: «Penser à l’Italie comme un pays exempt d’OGM est trompeur. Nous n’en cultivons pas mais nous utilisons des produits issus de plantes génétiquement modifiées.»

Les OGM indispensables en Italie?

En 2012, l’Italie a importé environ trois millions de tonnes de soja, dont 85% étaient des OGM. Giulio Usai, un économiste de l’association nationale d’alimentation animale (ASSALZOO), a déclaré que l’Italie faisait face à une grave pénurie de céréales adaptées à l’alimentation animale et cultivées localement.

L’Union européenne (UE) accorde certaines certifications aux produits régionaux de grande qualité qui sont propres à ces régions et qui ne peuvent être fabriqués ailleurs. L’Italie a davantage de ces produits d’appellation d’origine contrôlée que n’importe quel autre pays de l’UE: 254 pour l’Italie, la France suivant loin derrière avec 197, puis l’Espagne avec 162. La majeure partie de ces produits sont des fromages régionaux et du jambon de Parme.

Les œufs, le lait, le fromage et la viande sont des ingrédients précieux à la cuisine italienne, elle-même capitale pour l’économie du pays. L’Italie tire 12 milliards d’euros de revenus chaque année de la vente de ces produits, dont 35% proviennent de l’exportation.

Giuseppe Politi, président de la Confédération italienne des agriculteurs (CIA), a déclaré que «l’interdiction des OGM est devenue une question d’avantage concurrentiel que nous voulons maintenir.» «Nous voulons défendre le "Made in Italy"», a-t-il poursuivi. Il a également ajouté que les consommateurs ont une perception négative des OGM et que la saveur et la qualité peuvent être altérées par le processus de modification génétique. Il préfère voir la reprise des efforts visant à promouvoir la production de l’alimentation animale.

Selon M. Veronesi, «si l’Italie devait cesser d’importer du soja transgénique [pour l’alimentation animale], il ne serait plus possible de produire, par exemple, de parmesan.»

Greenpeace a une opinion différente. L’association a lancé une campagne pour débarrasser le parmesan des OGM. Leur site stipule que les aliments non-OGM sont «disponibles en quantité suffisante non seulement pour la production du parmesan, mais pour l’ensemble des besoins du pays.»

Une industrie sans OGM en Italie exigerait des agriculteurs qu’ils comptent moins sur le soja et qu’ils adoptent des cultures alternatives, telles que le lupin, la luzerne, les féveroles, les pois et autres légumineuses méditerranéennes. En plus de soutenir l’alimentation cultivée localement, la Confédération Italienne des Agriculteurs encourage le développement d’une agriculture brésilienne tournée vers le modèle des fermes italiennes à petite échelle à l’inverse de la monoculture industrielle.

Les études sur les effets des OGM en Italie

Une étude réalisée en 2010 par l’université de Naples a démontré que des fragments d’ADN modifié provenant de soja ingéré par des chèvres nourricières ont été transmis à leurs chevreaux par le lait et étaient présents dans les organes de ceux-ci.

Des niveaux accrus de lactate déshydrogénase (LDH) ont été trouvés chez des chèvres nourries par des produits GM, le LDH augmentant le métabolisme cellulaire. L’étude a été incapable de conclure de façon définitive qu’un régime GM conduisait à l’augmentation de la LDH. Aucun effet néfaste sur la santé n’a été trouvé au cours de l’expérience, mais la conclusion stipule que «les conséquences à long terme sur la santé suite à l’absorption de nourriture GM méritent un examen plus approfondi.»

La conclusion souligne également des résultats variables et parfois contradictoires des études sur les effets sanitaires des aliments génétiquement modifiés. Les références de l’étude sur les recherches antérieures indiquent que la plupart des expériences n’ont montré aucun effet clinique ou d’anomalie dans les organes ou tissus. Cependant, une étude réalisée en 2002 par le Dr Manuela Malatesta de l’université d’Urbino et ses collègues, a révélé une augmentation similaire dans le métabolisme cellulaire chez des souris nourries aux OGM.

L’augmentation du métabolisme peut avoir contribué à la formation de noyaux irréguliers. Raffaella Tudisco, du Département des sciences animales et de l’inspection des aliments à l’université de Naples, et ses collègues, ont également émis l’hypothèse en 2006 que l’alimentation à base de graines de soja GM affecte le métabolisme cellulaire des enzymes chez les lapins. Mme Tudisco a également travaillé sur l’étude de 2010 menée par l’université de Naples.

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