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Retourner vers un modèle de naissances par voie naturelle en Chine

Écrit par Dr. César Chelala
16.08.2013
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  • Une mère contemplant son bébé allongée sur son lit dans une salle de la maternité de l’Hôpital Antai de Pékin, le 28 novembre 2012. La proportion de mères chinoises choisissant des césariennes a plus que doublé en moins d’une décennie, passant d’environ 20% en 2001 à plus de 46% en 2007 – et approchant les deux-tiers dans les villes, à en croire les derniers chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé pour le pays. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

En Chine, il est pratiqué un nombre de plus en plus élevé de naissances sous césarienne par voie abdominale. La situation a atteint des proportions épidémiques et les risques encourus devraient amener les Chinoises à réfléchir à deux fois avant de réclamer cette procédure. Aujourd’hui, la Chine possède l’un des taux les plus élevés de césarienne au monde, estimé à 46% en 2007.

Il a existé plusieurs cas de recours à ce mode opératoire dans l’histoire ancienne de la Chine. Luzhong, un descendant de la sixième génération de l’Empereur Jaune, eut six fils, tous nés en «pratiquant une ouverture dans le corps». Jilian, le sixième fils, fonda la Maison de Mi qui régna sur l’État de Chu.

La compréhension selon laquelle une femme a le droit de prendre des décisions concernant son corps et sa santé a amené nombre d’entre elles à faire un choix pour convenance personnelle concernant la méthode pour accoucher. Par ailleurs de par le monde, nombreuses sont celles qui se sont mises à exiger de mettre leurs enfants au monde par le biais d’une césarienne.

À cet égard l’accouchement sous césarienne sur demande maternelle (ACDM) est un mouvement qui a dû commencer au Brésil, l’un des pays qui a le taux le plus important d’enfants nés par césarienne. Cependant, l’usage de cette technique comporte certains risques pour la santé, prévient l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), laquelle ne voit pas les avantages  d’un passage de la naissance par voie naturelle à une naissance par césarienne.

Au cours d’une étude conduite sur neuf nations asiatiques, l’OMS a trouvé que les césariennes pour convenance personnelle sont plus coûteuses que les naissances par voie naturelle et majorent le risque de complications chez la mère. Bien des experts continuent d’insister sur le fait qu’une naissance par voie naturelle est l’idéale. «La relative sécurité de l’opération amène les personnes à penser que c’est tout aussi fiable qu’une naissance vaginale», a expliqué le Dr. A. Metin Gulmezoglu, qui a coécrit le rapport asiatique, «mais ce n’est certainement pas le cas».

L’OMS, qui a passé en revue près de 100.000 naissances dans l’ensemble de l’Asie de 2007 à 2008, a découvert que 27% d’entre elles se faisaient sous césarienne, apparemment motivées par les demandes des mères et l’empressement des hôpitaux à empocher de plus gros profits. Des résultats légèrement plus élevés étaient rapportés par l’OMS dans une étude conduite en 2005 en Amérique Latine, laquelle trouva que 35% des femmes consultées accouchaient de leurs bébés sous césarienne.  En Europe, on enregistre de grandes différences d’un  pays à l’autre: ainsi, tandis qu’en Italie le taux de césariennes est de 40%, dans les contrées nordiques il n’est que de 14%.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les femmes en Asie préfèrent avoir leurs bébés sous césarienne. Beaucoup d’entre elles craignent la douleur d’une naissance naturelle, ou s’inquiètent que leur vagin soit étiré ou abîmé au cours d’un accouchement par voie naturelle. D’autres, cependant, sont persuadées que cette procédure est moins risquée pour la mère. Par ailleurs, certaines femmes choisissent de mettre au monde par voie chirurgicale après consultation de diseurs de bonne aventure, en vue d’obtenir des anniversaires «chanceux», ou pour connaître le meilleur moment de la journée pour effectuer l’intervention.

En Amérique Latine, bien des experts ont mis en garde contre les abus de la césarienne, en particulier dans des pays tels que le Brésil, ou elle a atteint des niveaux extrêmement élevés. Beaucoup de futures mères en Amérique Latine vont jusqu’à programmer leur intervention pour éviter de donner naissance durant des congés particuliers et même dans certains cas pour leur permettre de se rendre à des soirées.

Le profit financier des hôpitaux pourrait bien également se trouver derrière l’abus du recours à la césarienne. Par exemple, dans les villes les plus importantes de Chine, une césarienne peut coûter jusqu'à deux fois plus qu’une naissance par voie naturelle. Selon l’étude de l’OMS, 62% des hôpitaux en Asie qui ont été examinés ont indiqué avoir un intérêt financier à effectuer des césariennes.

En Chine, l’abus de naissances par césarienne pourrait donner lieu à des problèmes spécifiques liés au système de délivrance des soins. Par exemple, cela peut provoquer une demande accrue de lits d’hôpital, d’anesthésistes, de salles d’opération, mais aussi des installations de laboratoires et des transfusions sanguines, au détriment de cas plus graves méritant attention. De plus, une étude publiée dans Obstétrique et Gynécologie indiquait que les femmes ayant subi plusieurs césariennes étaient plus susceptibles de rencontrer des problèmes lors de grossesses futures.

Selon certains experts, l’introduction de la politique de l’enfant unique en 1979 peut avoir contribué indirectement à augmenter le recours à cette technique. Ils affirment que le risque de devoir recourir à des césariennes répétées est moindre. Ainsi, des parents qui s’attendent à n’avoir qu’un seul enfant pourraient  choisir ce qu’ils croient être l’option la plus fiable. Toutefois, on en sait fort peu sur la sécurité de la césarienne par voie abdominale en Chine, malgré le fait que l’on aurait bien besoin d’une telle information.

On a désormais besoin de davantage d’études en Chine sur les raisons qui pousseraient les femmes à choisir des accouchements pratiqués sous césarienne. Mais aussi une analyse de leurs conséquences sur la santé de la mère et de l’enfant, et la promotion de modèles de soins en maternité gérés par des obstétriciens qui mettent l’accent sur un accouchement par voie naturelle.

Le Dr. César Chelala est un consultant international de santé publique et l’auteur de Santé Maternelle: le Défi Permanent. Il est aussi co-récipiendaire d’une reconnaissance du Club de la Presse d’Amérique Outremer.

Version en anglais: Chinese Women Should Return to the Natural Birth Model

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