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La Cité du vitrail ouvre ses portes

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
18.08.2013
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  • Le plus ancien vitrail de l’Aube: Ange encensant et deux apôtres (vers 1170-1180). (© Pascal Jacquinot)

L’Aube en Champagne, capitale européenne du vitrail. Le titre est bien mérité car ce département présente une collection unique de vitraux en Europe.

La Cité du vitrail a inauguré fin juin la première phase d’un projet débuté informellement il y a bientôt 20 ans. Aujourd’hui, il prend une forme scientifique, en plus de culturelle. La Cité du vitrail a pour but de mettre en valeur la richesse d’un patrimoine exceptionnel et de permettre aux visiteurs d’explorer «à la hauteur du regard» un panorama de vitraux allant du XIIe au XXIe siècle.

La grange de l’Hôtel-Dieu-le-Comte, classée monument historique, a été rénovée spécialement pour accueillir la première phase de la Cité du vitrail. Le visiteur y trouvera une vingtaine de vitraux permettant de suivre l’évolution de cet art dès le Moyen Âge, et pourra découvrir des vitraux à thèmes non religieux, comme celui de la bibliothèque, qui contrairement à ce que l’on pourrait croire, apparaissent déjà à la fin du Moyen Âge.

Le vitrail à travers les âges

L’Ange encensant et deux apôtres, (vers 1170-1180), le plus ancien vitrail de l’Aube, illustre la technique du XIIe siècle: de petits panneaux portant chacun un petit personnage.

En revanche, le vitrail figurant le prophète Zacharie, impressionnant par ses 3 mètres de hauteur, marque le passage au XIIIe siècle où un seul personnage occupe l’ensemble des parties. Le visiteur pourra apprécier de près les couleurs, les drapés et les plombs autour des yeux du personnage d’un vitrail qui se trouve normalement à 12 mètres de haut.

Au fil de la visite, le promeneur découvre un XVIe siècle porteur d’une nouvelle technique qui révolutionne l’art du vitrail, le jaune d’argent. Cette technique permet d’éviter des coupes supplémentaires, ainsi que les baguettes de plomb qui ont lié jusque- là les pièces peintes individuellement entre elles. Les dessins deviennent plus raffinés et plus précis, et les couleurs translucides. La Vigne et le vin, vitrail de cette époque (1500-1525)  qui aurait orné la chambre de la corporation des vignerons à Ricey-Haut, décrit les étapes de la production du vin. Le visiteur peut évaluer le travail délicat de la grisaille enlevée tantôt avec une aiguille tantôt avec un bout de bois, créant ainsi du relief et l’effet du drapé. La sanguine permet de raffiner les nuances des cheveux.

Le visiteur découvrira que le XVIIe siècle est caractérisé par la technique de la peinture de l’émail sur verre. Cette technique permettra la disparition totale du plomb.

  • La Jérusalem céleste, 1623, Troyes (Aube), cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul. (©Denis Kieger)

Mais voilà qu’au temps de la Révolution, l’art du vitrail perd sa gloire et son intérêt. Le XVIIIe siècle n’est donc marqué par aucune révolution technique, ou création exceptionnelle. Ce n’est qu’au XIXe siècle que l’on reconnaît la valeur de ce patrimoine et commence à le restaurer. Un renouveau du vitrail prend son élan et à côté de la restauration, les maîtres verriers se dédient également à la création. Cet élan continue jusqu’à nos jours. Le visiteur remarquera alors que la restauration des XXe et XXIe siècles ne tient plus à imiter le travail passé, comme c’était l’usage au XIXe, mais n’hésite pas à innover dans les formes et dans un style tout à fait contemporain, en prenant garde toutefois à préserver l’esprit d’ensemble.

Comment expliquer cette abondance?

Au XIIIe siècle, Troyes est une ville riche. La multitude des vitraux est due à cette richesse. Puis un deuxième âge d’or voit le jour au XVIe siècle avec les foires de Champagne. Les grands bourgeois commandent des vitraux pour les églises, mais aussi pour les lieux publics. Le vitrail devient un moyen de se montrer et d’affirmer son pouvoir car le mécène et sa famille y sont souvent représentés à côté de leurs saints.

Le savoir-faire des maîtres verriers a favorisé la profusion de vitraux et a également permis de les préserver à travers les siècles. Pendant les guerres, les panneaux sont enlevés et entreposés à l’abri. Il existe donc aujourd’hui une quantité de vitraux dont les bâtiments ont été détruits.

D’autres parcours

Les autres parties de la Cité du vitrail, toutes situées dans l’enceinte de l’Hôtel-Dieu-le-Comte, contiennent également un espace Découverte/ateliers (sous la chapelle), où l’on peut apprécier le patrimoine en famille et de façon ludique, ainsi qu’une exposition photographique temporaire autour des vitraux remarquables de l’Aube (dans le bâtiment central, rue de la Cité).

Mais plus que visiter l’exposition à Hôtel-Dieu-le-Comte, les visiteurs sont encouragés à se rendre dans les 200 églises qui se trouvent dans l’Aube et à découvrir les 9.000 m2 de vitraux anciens et d’autres encore contemporains.

Pour en savoir plus: 

Cité du vitrail

Hôtel-Dieu-le-Comte. Quai des comtes de Champagne. Troyes.

Tél.: 03 25 42 52 87

cite.vitrail@cg10.fr www.cite-vitrail.fr

Ouverte du mardi au dimanche*

de 9 h 30 à 19 h

(18 h de novembre à mars).

* sauf 1er mai, 11 novembre et période du 25 décembre au 1er janvier inclus.

Entrée libre

Visites guidées, accueil scolaire et centres de loisirs, ateliers, conférences, animations.

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