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Le guqin, instrument des sages

Écrit par Christine Ford et Alex Wu
18.08.2013
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  • De jeunes femmes chinoises jouent le classique et complexe guqin, un parent de la famille des cithares. (China Photos/Getty Images)

Le guqin ou qin est un instrument de musique classique à sept cordes de la famille de la cithare. Son histoire date d’environ 5000 ans en Chine.

Les érudits et les sages considéraient le qin comme un instrument singulier capable de saisir l’essence de la culture chinoise traditionnelle.

Le qin, la calligraphie, les échecs et la peinture 琴棋書畫 étaient considérés comme les quatre talents indispensables permettant aux lettrés, aux intellectuels et aux personnes cultivées de la Chine ancienne de cultiver leur être intérieur.

Le guqin mesure habituellement 1,21 m de long. Il a une tête, un cou, des épaules et une taille, ainsi qu’une queue rappelant celle d’un phœnix. La surface courbe du clavier représente le ciel, tandis que le dessous plat représente la Terre.

Traditionnellement, cet instrument avait cinq cordes de soie qui représentaient les cinq éléments: métal, bois, eau, feu et terre. Les deux cordes supplémentaires sont un ajout plus moderne datant d’environ 1000 ans av. J.- C., les cordes étant aujourd’hui habituellement faites d’acier.

Avec plus de 1000 différentes techniques de doigts, le guqin constitue l’un des instruments les plus compliqués à apprendre au monde: il nécessite beaucoup d’entraînement pour parvenir à bien le maîtriser.

Les mains sont utilisées pour pincer, détacher, glisser, pousser et faire vibrer les cordes en vue de produire une variété de sons allant du flux de l’eau à des tonalités sonores et éclatantes.

Confucius (551-479 av..J.- C.) était connu pour avoir joué du qin et la légende suggère que Huang Di, l’empereur Jaune, serait en partie responsable de son invention.

Le mot chinois 知音 (zhiyin) tire son origine d’une histoire à propos du qin. 知音 signifie littéralement «connais [la] musique». Cependant, à travers cette histoire, il en est venu à signifier âme sœur.

Dans la culture chinoise traditionnelle, lorsque les gens se concentraient avant de jouer une musique élégante, c’était très similaire à un état de méditation et cela pouvait les amener à différents royaumes spirituels. C’était un moyen de «cultivation».

D’après le Tang Wen (湯問) dans les anciennes annales Lie Zi (列子), durant la Période des printemps et automnes, Boya était un joueur virtuose de qin. Son bon ami Zhong Ziqi pouvait parfaitement comprendre sa musique.

En l’écoutant, Ziqi pouvait dire ce que Boya avait à l’esprit où ce que Boya exprimait en jouant. Par exemple, lorsque Boya pensait à une haute montagne en jouant, Ziqi s’exclamait: «Merveilleux! C’est aussi magnifique et majestueux que le Mont Tai!»

Lorsque Boya jouait en pensant au flux de l’eau, Ziqi disait: «Fantastique! La mélodie est aussi vaste et imposante qu’un grand fleuve se précipitant de l’avant».

高山流水 (Gāo Shān – Liú Shuǐ), ou Haute Montagne et Flux de l’eau, est devenu le nom d’un morceau classique de guqin. En tant que chengyu, ou expression à quatre caractères, elle signifie un art élevé et élégant qui n’est pas compris par tout le monde.

À travers la musique du qin, Ziqi pouvait comprendre Boya et partager avec lui le voyage spirituel vers différents royaumes. Ils devinrent ainsi des âmes sœurs. 知音 a depuis été largement utilisé pour se référer à des âmes sœurs.

Des guqin remontant à 2500 ans ont été déterrés de tombes chinoises, et de nombreux écrits chinois d’il y a 3 000 ans mentionnent le jeu du qin.

En 1977, le morceau Flux de l’eau, interprété par le fameux joueur de qin Guan Pinghu, a été inclus sur un enregistrement vinyle plaqué or que la NASA a envoyé dans l’espace avec les vaisseaux spatiaux Voyager 1 et Voyager 2.

Il y a dix ans, la musique du guqin a été reconnue par l’UNESCO comme un des «chefs d’œuvre du patrimoine oral et intangible de l’Humanité».

Mais son origine exacte, bien que souvent débattue par les érudits, demeure un mystère. Mystère auquel le poème Hutte au milieu des bambous de Wang Wei fait écho: 獨坐幽篁裡 Dú zuò yōu huáng lǐ,

彈琴復長嘯 Dàn qín fù cháng xiào.

深林人不知 Shēn lín rén bù zhī;

明月來相照 Míng yuè lái xiāng zhào.

《竹里館》, 王維  Zhú Lǐ Guǎn, Wáng Wéi

Assis seul, dans le silence des bambous, 

j’effleure ma cithare [qin] et siffle  des notes qui s’attardent. Dans le secret des bois, personne ne peut entendre;  seule la lune est là pour m’éclairer.

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