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Grands terrains à vendre: 1 $!

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
20.08.2013
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  • En plein cœur du village, la rivière se transforme en ce petit lac sur le bord duquel une plage publique a été aménagée. Les enfants de l’école primaire, située juste à côté, y font régulièrement du canot. (Nathalie Dieul/Époque Times)

Un grand terrain boisé, à 1h30 de Montréal, dans une région de lacs, de rivières et de forêts, dans un village qui offre une éducation de qualité à vos enfants, et tout ça pour 1 $... Trop beau pour être vrai? C’est pourtant ce qu’offre la municipalité de Notre-Dame-de-la-Merci pour amener plus de résidents permanents à s’y installer.

 

Situé dans la belle région de Lanaudière, entre Rawdon et Saint-Donat, le petit village de Notre-Dame-de-la-Merci est peuplé de presque 1000 habitants. La région est un véritable paradis pour les amateurs de la nature et du plein air, ce qui attire de nombreux villégiateurs. À cause de cet engouement, la municipalité perd ses habitants, puisque les maisons mises en vente par les personnes âgées qui ne peuvent plus s’en occuper sont en majorité achetées par des villégiateurs qui ne sont pas comptés comme résidents permanents.

La municipalité s’est donc dotée d’une politique familiale en 2008, tournée principalement vers les enfants et les personnes âgées. Une des idées mises en place pour amener de nouvelles familles à s’installer sur son territoire : leur vendre des terrains à 1 $. Un projet que la Société de développement de Notre-Dame-de-la-Merci, un organisme à but non lucratif, a commencé à concrétiser il y a un an et demi.

Conditions

Julien Alarie, maire de Notre-Dame-de-la-Merci, explique les conditions que les personnes intéressées doivent remplir pour bénéficier du programme : «On cède le terrain pour 1 $ et il faut qu’il y ait une construction qui commence à l’intérieur d’une année. Ils ont 18 mois pour finir au moins l’extérieur de la maison. Une autre condition importante, c’est que les personnes deviennent résidentes à plein temps pour un minimum de trois ans. Il faut une approbation d’hypothèque d’au moins 75 000 $ avant de passer chez le notaire pour céder le terrain, pour s’assurer que les gens ont quand même la capacité financière de commencer une bâtisse.»

Au début du projet, seules les familles avec de jeunes enfants étaient acceptées. Maintenant, la priorité est toujours donnée aux familles, mais d’autres personnes sont aussi acceptées, même des célibataires.

Services offerts

Les taxes municipales sont remboursées aux acheteurs pendant une période de trois ans, par l’intermédiaire de la Société de développement. Pour aider les travailleurs autonomes à s’installer là, le service Internet est offert aux nouveaux résidents du projet pendant une année.

«On fait une partie de leur entrée, le ponceau», explique le maire. Quant à l’électricité, elle est déjà disponible sur les deux rues du projet qui sont la rue du Muguet et la rue du Bosquet. «On n’a pas de service d’aqueduc ni d’égout. Les gens ont tous des puits [artésiens] et des champs d’épuration. On accompagne les gens pendant la construction.»

La superficie des terrains est d’environ 40 000 pieds carrés en moyenne, ce qui laisse vraiment beaucoup d’espace à chaque résident. Les terrains sont boisés, en particulier ceux de la rue du Bosquet.

Changement de zone pour certains terrains

Sébastien Baillargeon a acheté l’un de ces terrains sur la rue du Muguet en septembre dernier et s’apprête à y construire une maison. Il a été un peu déçu ce printemps en découvrant que son terrain était inondé et il estime qu’il faudra plusieurs voyages de sable avant de commencer la construction. Toutefois, il reconnaît que «le terrain valait la peine quand même» et il est content de son achat malgré cela.

Interrogé à ce sujet, le maire admet qu’une partie des terrains, sur la rue du Muguet, en contrebas, était située en zone humide avant le projet et qu’elle a été légalement dézonée pour devenir constructible. «Il y a un terrain qui est vraiment en zone humide qui pourrait être vendu, lui ça prendrait beaucoup d’excavation et de voyages de sable pour en faire un terrain potable. Celui-là, on ne l’offre pas pour le moment.» Quant au terrain voisin, probablement celui de M. Baillargeon, «il y a peut-être une petite partie du terrain qui est humide, mais il y a aussi une grande partie qui est constructible».

Une partie des terrains encore disponibles est située sur la rue du Muguet et une autre partie sur la rue du Bosquet qui est plus élevée, puisque située sur une butte de sable. Trois des quatre ou cinq terrains encore disponibles sont déjà convoités. «Il y en a un qui est sollicité par deux acheteurs, c’est le premier qui va signer la promesse d’achat : premier arrivé, premier servi!»

  • Julien Alarie, maire de Notre-Dame-de-la-Merci, est heureux d’accueillir de nouveaux habitants dans son coin de nature. (Nathalie Dieul/Époque Times)

«Où la nature vous attend»

Pour habiter à Notre-Dame-de-la-Merci, il faut bien entendu être amoureux de la nature. La devise de la Ville est même «Où la nature vous attend». En plus des lacs et rivières présents sur le territoire, la plus grande partie du Parc régional de la Forêt Ouareau se trouve à l’intérieur des limites de la municipalité. Ce parc recouvre au total plus de 150 km carrés et offre un réseau de 120 km de sentiers multifonctionnels aux adeptes de la marche, du vélo, du ski de fond et de la raquette. Même des écoles de Montréal y amènent leurs élèves la fin de semaine pour séjourner dans un refuge.

Une éducation de qualité

Cette même forêt Ouareau est un des terrains de jeux des élèves et professeurs de l’école primaire de Notre-Dame-de-la-Merci. Selon le maire, cette petite école offre une éducation «excellente», présentant ainsi un attrait majeur pour de jeunes familles qui désirent éduquer leurs enfants loin de la ville. Une trentaine d’élèves et deux professeurs fréquentent cette école, soit un ratio bien moindre que dans les écoles des grands centres urbains. «Le résultat est qu’ils ont le temps de s’en occuper. Les statistiques que la Commission scolaire nous donne montrent que, lorsqu’ils sortent d’ici pour aller au secondaire, ils ont une meilleure formation que dans les grosses écoles», souligne M. Alarie.

L’école primaire de Notre-Dame-de-la-Merci est en fait divisée en deux pavillons : les élèves de 4e, 5e et 6e année sont instruits dans le bâtiment au cœur du village de Notre-Dame-de-la-Merci, alors que ceux de 1re, 2e et 3e année se rendent dans le village voisin d’Entrelacs, à 15 km de là, dans un bâtiment situé le long d’un beau lac.

Les élèves du primaire ont la chance de participer à de nombreuses activités de plein air tout au long de l’année sans frais supplémentaires par rapport à n’importe quelle école publique : du canot sur la plage publique située à quelques pas de l’école, ou encore du ski alpin une fois par semaine à Saint-Donat (Mont Garceau), à 15 minutes de Notre-Dame-de-la-Merci.  

Débouchés professionnels

Le village de Notre-Dame-de-la-Merci compte une église, un garage, un restaurant et un dépanneur qui est à 5 km du village. Le maire pense donc qu’il y aurait de la place pour un deuxième dépanneur ou une petite épicerie en plein cœur du village, ou d’autres commerces de proximité. Les revenus d’un tel commerce seraient bien plus élevés en saison estivale, à l’époque où la population est plus importante, puisque les villégiateurs possèdent 54 % des maisons de Notre-Dame-de-la-Merci, selon les chiffres de Statistique Canada de 2006. Il y a aussi un restaurant à vendre à la sortie du village, près des pistes de motoneige.

Il souligne qu’avec Internet, plusieurs travailleurs autonomes ou entreprises peuvent envisager de travailler à distance. C’est le cas d’une entreprise du domaine de la reproduction de données Internet, dont les propriétaires sont des villégiateurs à Notre-Dame-de-la-Merci qui envisagent très sérieusement de fermer leurs bureaux de Montréal, qui leur coûtent une fortune, pour s’installer dans le village. La mairie leur a même déjà trouvé un local.

Le propre fils de M. Alarie, designer dans le système électrique pour une entreprise située sur la Rive-Sud, voyage jusqu’à son bureau trois ou quatre jours par semaine, et travaille le reste du temps à partir de la maison. Quelqu’un qui travaillerait à Laval pourrait facilement voyager à partir de Notre-Dame-de-la-Merci, puisqu’il n’aurait pas à traverser les ponts et éviterait le trafic, de même que celui qui travaille à Terrebonne, situé à seulement une heure du village. Cela représente le même temps sur la route que de partir de Varennes pour se rendre au centre-ville de Montréal le matin, même s’il n’y a que 15 kilomètres à parcourir. Il y a aussi des possibilités d’emploi à Saint-Donat (15 minutes de route) et à Rawdon (à 30 minutes).

La région est aussi prête à accueillir de nouvelles idées d’entreprise, comme le démontre le succès de Kabania, une jeune entreprise offrant de l’hébergement d’un type totalement différent, qui s’est implantée en 2011 à Notre-Dame-de-la-Merci.

L’expérience du maire

M. Alarie n’est pas natif de Notre-Dame-de-la-Merci et était loin de se douter, lorsqu’il a enfourché sa moto par un beau samedi il y a 32 ans pour venir voir un terrain dans ce village, que non seulement il s’y installerait, mais qu’il en deviendrait maire! C’est le barbier de son frère qui avait parlé du fameux terrain à celui-ci. «La route est belle, à moto c’est encore mieux! On a acheté un terrain ensemble [mon frère] et moi, et la même journée, j’ai acheté le terrain à côté. Je suis installé là depuis 1989.» Julien Alarie, natif de l’Abitibi, a longtemps demeuré à Varennes sur la Rive-Sud.

Après être venu à Notre-Dame-de-la-Merci pendant des années en tant que villégiateur, lorsqu’il a vendu son entreprise, il a consulté son épouse. «On a décidé presque spontanément de venir ici. On s’est dit qu’on va y aller pour deux ans et si on n’aime pas ça on repartira.» Il faut croire qu’ils ont tous les deux aimé l’expérience puisqu’ils y sont à temps plein depuis 16 ans.

 

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