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Le patrimoine culturel de l'Italie en difficulté avec la crise

Écrit par Marco Tistarelli, Epoch Times
21.08.2013
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  • Le Colisée de Rome comme destination culturelle est l'un des symboles les plus connus d'Italie. Le manque de fonds publics nécessaires à sa rénovation a ouvert la porte au parrainage privé l'an dernier. (Dan Kitwood/Getty Images)

FLORENCE, Italie – Des fresques de Florence et des opéras de Milan, aux amphithéâtres de Rome, le patrimoine culturel de l'Italie est ancien, vaste et riche. Toutefois, malgré le grand nombre de sites inscrits au patrimoine mondial du pays, l'Italie investit très peu dans sa culture, seule la Grèce en récession investit moins. Les effets de ce manque d’investissement sont visibles.

Même le plus grand site archéologique du pays, Pompéi, avec son célèbre instantané de la vie romaine conservé par les cendres d'une éruption volcanique, souffre. L'UNESCO a menacé de le retirer de la liste des sites du patrimoine mondial en raison de son apparence misérable, et l'Union européenne a dit vouloir retirer les subventions à moins qu'il ne soit rénové.

«La culture est une grande richesse économique», a déclaré Roberto Grossi, président de Federculture, l'association qui supervise les biens culturels en Italie. «Il fournit 5,4 % du PIB et emploie 1,4 million de personnes. C’est surtout un facteur essentiel pour toute société qui souhaite être juste, unie, libre et ouverte; juste parce que cela développe les connaissances, favorise l'innovation et l'intégration sociale, et, par conséquent, produit du bien-être.»

Selon un rapport de Federculture publié au début du mois, les musées publics ont perdu environ 10 % des visiteurs au cours de l’année dernière, passant de 40 millions à 36 millions de personnes. Les entrées des concerts de musique classique ont diminué de 22,8 % et 54 % des Italiens n'ont pas lu un seul livre pendant l’année.

Dans le même temps, l'investissement au niveau local par les municipalités a été grevé de 11 %. Même le parrainage privé est en baisse : en 2012, il a baissé de 9,6 %, et de 42 % depuis le début de la crise financière en 2008.

Avec 3609 musées, 5000 sites culturels, 46 025 patrimoines architecturaux, 12 609 bibliothèques, 34 000 lieux de divertissement et 49 sites classés par l'UNESCO (deux nouveaux sites, la Villa Medici et l'Etna, ont été nommés il y a quelques semaines), l'Italie est unique pour la richesse de son patrimoine. Cependant, il est aussi l'un des pays d'Europe à la traîne en ce qui concerne les investissements dans le secteur.

Il y a seulement un mois, l'Institut européen des statistiques (Eurostat) a relégué l’Italie à l’avant-dernière place (juste devant la Grèce) des dépenses publiques pour la culture. L'étude comparative réalisée par Eurostat montre que l'Italie y consacre seulement 1,1 % de son PIB, par rapport à une moyenne européenne de 2,2 %. De plus, l’Italie ne consacre que 8,5 % des dépenses publiques à l’éducation, pour 10,9 % en Europe.

Enfin, l’image de marque de l’Italie est maintenant classée hors du top dix mondial.

«Le classement annuel Country Brand Index 2012-2013 par pays mesure la valeur de l’image de marque d’un pays dans le monde», a expliqué M. Grossi. «Nous sommes pénalisés par les choix politiques [en faveur de] la réforme structurelle pour le développement et l'emploi, la création artistique et l'environnement. Nous sommes tombés du 10e au 15e rang parmi les pays où il fait bon vivre et investir.»

Cette baisse dans les classements mondiaux est couplée à un drainage constant de travailleurs partant à l'étranger, un phénomène qui se poursuit sans relâche. Un rapport de la Fondation Migrantes montre que le nombre de citoyens italiens officiellement enregistrés comme résidents étrangers était de 4 341 156, soit une augmentation de 3,1 % par rapport à l'année précédente.

En Europe, l'Italie a le plus grand nombre de ceux qu'on appelle NEET (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire), une catégorie particulière de jeunes qui sont sortis d’une logique professionnelle. Selon Istat, plus de 2 millions d’Italiens sont dans cette catégorie. Giorgio Squinzi, président de Confindustria, l'association industrielle italienne, a déclaré au journal Il Sole 24 Ore : «Nous sommes dans une situation désespérée. Nous risquons de perdre une ou deux générations de jeunes : 40 % d'entre eux sont au chômage, et beaucoup ont cessé de chercher un emploi.»

Parmi les solutions proposées par le rapport Federculture se trouve une gestion privée du patrimoine culturel.

«C'est quelque chose de complètement absent en Italie», a déclaré M.Grossi. «Nous espérons voir se transformer les institutions publiques en sociétés autonomes de droit privé, afin de garantir une plus grande viabilité financière et efficacité opérationnelle.»

Un premier pas a été fait dans ce sens l'année dernière par l'entrepreneur Diego Della Valle, qui a parrainé un projet visant à rénover le Colisée à Rome d’un montant de 25 millions d'euros.

Version originale : Italy’s Cultural Heritage Crumbling From Financial Neglect

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