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Penjing et bonsaï: l’art des arbres miniatures

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
21.08.2013
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  • Le penjing de paysage est une spécialité chinoise. L’artiste chinois crée un paysage poétique en y intégrant une ou plusieurs plantes, alors qu’au Japon, c’est la plante qui est la vedette. Ce penjing a été photographié par Matthiew Quinn lors d’une visite à Suzhou (près de Shanghai). (Photo fournie par Matthiew Quinn)

La plupart des gens connaissent le mot japonais bonsaï, et pourtant l’art du bonsaï est originaire d’un autre pays : la Chine, où il est appelé penjing. Passionné par l’art des arbres miniatures, Matthiew Quinn, jardinier auxiliaire au Jardin botanique de Montréal, est allé jusqu’en Chine pendant six mois l’hiver dernier, pour y étudier l’art du penjing et rapporter de nouvelles connaissances sur cet art beaucoup moins connu à l’extérieur de la Chine que ne l’est le bonsaï.

La passion du jardinier attitré aux collections des arbres miniatures du Jardin botanique est née pendant son enfance. Il a passé beaucoup de temps dans les 10 âcres de forêt qui entourent la ferme sur laquelle il a grandi. L’amour qu’il porte pour les arbres est inconditionnel : «Un arbre m’impressionne beaucoup par sa résilience, par son adaptation face à l’adversité, et je trouve ça tout à fait remarquable de pouvoir avoir un de ces grands arbres dans un pot, et qu’il ressemble à ces grands arbres.»

Pour passer des arbres majestueux des forêts à ceux, tout aussi impressionnants parce que cultivés dans des pots, deux événements ont amené le jeune Matthiew vers les arbres miniatures : le film Karaté Kid, et un livre sur les bonsaïs trouvé dans la bibliothèque familiale. Après plusieurs années à «faire» des arbres miniatures en amateur, il décide de faire de sa passion son métier, et d’étudier pour en vivre. Ce qu’il n’arrive pas encore à faire totalement puisque le Jardin botanique l’emploie à temps plein seulement pendant la saison estivale. Au regard de l’intensité de la passion qui l’anime pour les penjing et bonsaïs, nul doute qu’il va y arriver bientôt.

Différences entre les penjing et les bonsaïs

Tout le monde en Occident connaît le terme japonais bonsaï, alors que le mot penjing est plutôt inconnu. Matthiew Quinn explique : «Le bonsaï vient du Japon. Par contre, les Japonais ont commencé par aller en Chine chercher des penjing. Par après, les Japonais auraient importé cet art comme beaucoup d’autres arts qu’on retrouve maintenant au Japon. La différence, c’est que les Japonais ont probablement perfectionné ça. Ils ont eu une situation économique plus favorable à une culture qui promeut l’art. La Chine, si on regarde le dernier siècle, ce n’est pas nécessairement une place où l’art fleurit à 100 %. Donc, le penjing a un petit peu de retard. Par contre, avec l’économie qui s’améliore en ce moment, et les échanges avec Internet, lorsque j’étais en Chine, j’ai vu des arbres qui sont aussi beaux que la majorité des arbres au Japon. C’est sûr que les Japonais ont des arbres qui seraient plus vieux dans leur vie de bonsaï, donc ils ont des ramifications un peu plus impressionnantes et ils ont l’air encore plus miniaturisés, plus réels.»

Selon l’opinion personnelle du passionné d’arbres miniatures, d’une manière générale les bonsaïs sont des arbres beaucoup plus calmes, tranquilles, qui ont l’air d’avoir moins fait face à l’adversité. Par contraste, les arbres chinois sont beaucoup plus dynamiques, avec beaucoup plus de mouvements, «un peu plus excitants. Il y a certaines personnes qui vont caractériser les penjing comme un peu plus fantastiques. Ce sont des arbres qu’on imagine peut-être un peu plus, tandis que les Japonais essaient de recréer quelque chose qu’on pourrait voir dans la nature».

Une autre différence vient du fait que beaucoup plus de Chinois se spécialisent dans les paysages en mettant par exemple un marbre, beaucoup de roches qu’ils vont sculpter eux-mêmes avant d’y installer un arbre «la roche devient l’item principal et les plantes deviennent un accompagnement à la roche, et ils appellent ça encore penjing». Alors que les Japonais, s’ils font une plantation sur roche, mettent généralement la plante en vedette.

Toutes ces différences ne sont que des généralités et il se peut très bien qu’un Chinois ait un style plus japonais ou inversement. Et quel est donc le style du Québécois de 30 ans? «Un peu des deux! J’aime bien les arbres calmes et posés, élégants, et j’aime bien les arbres très dramatiques aussi en même temps. C’est un peu comme la musique : j’aime la musique classique et j’aime aussi la musique alternative. Ça dépend de mon humeur.»

Les penjing en Chine

La passion de Matthiew Quinn l’a menée en Chine l’hiver dernier, où il a pu perfectionner ses techniques de penjing intensivement. Il confie dans son blogue : «Au début de mon voyage, j’ai demandé à des maîtres la question suivante : "Comment puis-je mieux faire du penjing chinois?" La réponse était simple :

1.    Pratiquez jusqu’à ce que vos mains soient coupées et pleines de corne.

2.    Apprenez la culture chinoise, la langue, l’histoire, l’art, et passez du temps avec les gens de la Chine.»

  • Ce pin du jardin botanique de Shanghai, âgé de 120 ans, a été restylisé par le professeur de Matthiew, M. Zhao, et le maître de ce dernier. Ils ont gagné un premier prix. (Photo fournie par Matthiew Quinn)

Il a mis à profit ces six mois pour étudier le penjing, en particulier au jardin botanique de Shanghai. Il a appris le style Lingnan au jardin de Tracy dans la province du Guandong, a passé plus d’un mois au musée de penjing de Yangzhou en compagnie du célèbre M. Zhao… Entre ces périodes d’apprentissage et de pratique, Matthiew a consacré ses jours de congé à visiter des jardins de penjing, que ce soit à Suzhou, Haikou ou dans le nord du pays, et a assisté à la convention du 50e anniversaire du Bonsaï Club International. Même lors d’un court passage à Hong Kong pour des questions de visa, il a pu rencontrer des gens qui possèdent une coop de penjing! Bref, il a «mangé» du penjing pendant six mois.

Lorsqu’il était en Chine, le passionné québécois a pu constater que les Chinois aiment bien faire la différence entre les penjing et les bonsaïs. «Ils m’ont constamment fait la comparaison entre les deux.» Sa compréhension des penjing l’amène à penser que les artistes chinois s’inspirent des peintures de la dynastie Song (960-1279). «Les arbres vont avoir des mouvements très brusques comme les peintures de la dynastie Song.» Dans les scènes poétiques qu’ils décrivent dans les paysages de penjing, il leur arrive de mettre une figurine «pour mettre un personnage dans l’histoire, pour mettre un peu plus de perspective, placer une histoire».

Les créateurs de penjing chinois vont ensuite mettre un titre poétique «qui utilise sept caractères qui décrivent une phrase ou une scène. Lorsque j’étais en Chine, j’avais fait un penjing avec un maître, c’était un érable. Il a mis une figurine chinoise dans le penjing. Pour lui, ça représentait l’entraide et l’échange entre le Canada et la Chine. Il a nommé le penjing en chinois, moi je l’avais nommé en anglais. [Le nom en chinois], c’était sept mots qui parlaient de la coopération entre les deux peuples. Ils aiment beaucoup créer une histoire avec un penjing», raconte le jardinier passionné.

 

Pour plus d’informations sur l’expérience de Matthiew Quinn en Chine, visitez son blogue  www.bonsaiquinn.wordpress.com

   

 

 

 

 

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