La plante par excellence pour les situations ombragées et humides est sans contredit l'impatiens (Impatiens walleriana), une plante offrant un vaste choix de fleurs aux couleurs éclatantes et qui est devenue très populaire depuis les années 1980 en Amérique du Nord. Cette plante a connu un vif succès dès son apparition et a redonné confiance aux jardiniers amateurs tant sa culture était facile et son prix abordable. On a vu apparaître des fleurs dans les coins les plus difficiles des terrains où jadis rien ne poussait, les zones ombragées sont devenues lumineuses grâce à cette délicate et coquette fleur qui porte bien son nom, car elle pousse rapidement et ne cesse de fleurir en abondance jusqu'aux premiers gels.

C'est au Costa Rica que cette plante a été développée grâce au travail de l’horticulteur M. Claude Hope, qui, dans les années 1960, a eu la vision du potentiel de cette fleur et l'a hybridée à partir d'une espèce sauvage qu'il avait observée dans ce pays. Le premier cultivar à être commercialisé fut le Super Elfin de la compagnie Pan American.

Victime de sa popularité, cultivée sur de trop grandes surfaces, toujours au même endroit, année après année? Ces faits auraient peut-être mis la table pour qu'une maladie, jadis observée de façon épisodique sur des plantes de cette famille, se propage et cause des pertes. Cette maladie a d’abord frappé au Royaume-Uni en 2003, chez nos voisins du Sud depuis 2011 et, cette année, malheureusement, ici au Québec et ailleurs au Canada.

Vous avez peut-être déjà observé une anomalie sur vos fleurs d’impatiens, vous demandant si vous ne les aviez pas trop arrosées? 

Le feuillage commence par jaunir et s’enroule vers le bas; ensuite, les feuilles et les fleurs tombent, et la plante finit par mourir. On peut parfois observer un duvet blanc qui se forme sous le feuillage. Il s'agit du mildiou de l'impatiens (Plasmopara obducens), une maladie fongique qui s'est propagée ici par les spores qui ont été transportées par le vent. Il n’y a aucun remède connu. Une fois la maladie présente dans les plates-bandes, sur les terrains, elle peut survivre à nos hivers et pourra infecter des plants d’Impatiens walleriana sains que vous y mettrez l'an prochain. Les impatiens doubles y sont aussi sensibles ainsi que quelques cultivars proches parents de l’Impatiens walleriana. Si la maladie était présente chez vous cette année, jusqu’à ce que les compagnies de semences de fleurs développent des cultivars résistant à cette maladie, il faudra pour un certain temps trouver des remplaçantes à cette fleur trop aimée.

Par exemple, une cousine éloignée, l’impatiens de Nouvelle-Guinée n’est pas sensible à cette maladie. Également, d’autres variétés de fleurs d’ombre telles que les bégonias pourront sans doute avantageusement servir de substitut.

En attendant le super cultivar d’impatiens résistant au mildiou, les producteurs, les marchands de fleurs et les paysagistes pourront vous conseiller et vous offrir un choix renouvelé de magnifiques fleurs, une occasion pour la saison 2014 de découvrir de nouvelles variétés adaptées à vos conditions.

Anne Chapdelaine est une agronome de formation et conseillère en horticulture ornementale en Montérégie.