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La Styrie, le cœur vert de l’Autriche

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
25.08.2013
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  • Coeur vert de l'Autriche, la Styrie offre des visages fascinants entre massifs montagneux,forêts verdoyantes et vaste plaines jalonnées de villages traditionnels. (Charles Mahaux)

À l’écart des grandes routes touristiques, la ville de Graz et ses environs ont toujours échappé aux afflux de touristes et pourtant, tous ceux qui y passent se laissent happer par leur charme. Métropole excentrée et méconnue, Graz est à la fois une cité de province au charme tranquille et une ville de culture avec ses quatre universités et une vie nocturne trépidante. Baroque, vivante et aussi chaleureuse que son vin, le schilcher, dans lequel se retrouve la couleur dorée du soleil qui illumine la campagne styrienne.

Graz se dérobe à tous les clichés véhiculés par l’Autriche. Le centre historique mêle avec bonheur une architecture renaissance et une ambiance quasi méditerranéenne, on y boit des capuccinos aussi bons qu’en Italie et on y entend les meilleurs concerts de jazz dans des caves bruissantes et enfumées. Les frontières toutes proches de la Hongrie et de la Slovénie ont permis de tisser des liens très étroits entre les peuples et le Grazois se sent plus proche de son cousin slave que de son compatriote viennois.

Ralentir le pas

Graz ne se vit pas au pas de course, le centre historique est bien trop petit. La première visite, c’est l’ascension du Schlossenberg, la montagne du château, avec un funiculaire vieillot et bringuebalant. Aménagé en terrasses où fleurissent citronniers et grenadiers, glycines et roses, le parc du château attire des amoureux qui s’embrassent pour l’éternité sous le regard de l’horloge dont les aiguilles des heures et des minutes sont inversées. Une astuce, dit-on, pour égarer les promeneurs et ralentir le cours du temps. Pour redescendre, il faut emprunter un escalier de 260 marches. De palier en palier, Graz se laisse embrasser d’un seul regard : pans de façade d’un ocre soutenu, imposante tour grise de l’hôtel de ville, bulbes gothiques du mausolée de l’empereur Ferdinand II, structure futuriste du Kunsthaus, enchevêtrement de toits en triangles d’un rouge sombre qui descendent vers le fleuve, long ruban bleu dont la rive gauche est aménagée pour la promenade.

  • Le musée en plein air de Stübing permet de découvrir une petite centaine de bâtiments traditionnels de la région et leur histoire. (Charles Mahaux)

Un second plaisir est cette invite permanente à la flânerie, le nez en l’air, pour ne rien perdre des multiples surprises que recèlent les façades des anciennes demeures bourgeoises. Graz raconte dans ses murs des histoires d’autrefois qui ne demandent qu’à être déchiffrées par le visiteur curieux et attentif. Toute la vieille ville est marquée par l’enthousiasme baroque exubérant qui s’empara de la population au lendemain de la victoire définitive de la chrétienté sur le péril ottoman. Des maisons surchargées de stucs colorés, de corbeilles de pierre, de vases de cuivre, d’armoiries, de statuettes, autant de détails qui signalent un monde épris de belles apparences et de frivolité. Même la cathédrale dont la silhouette sobre n’affiche aucune richesse surprend par la somptuosité de sa décoration. À deux pas de la Grand Place se dresse l’Arsenal, le Zeughaus, qui rappelle également cette époque de batailles rudes contre l’envahisseur turc. Ce n’est pas un musée mais plutôt un haut lieu du patriotisme grazois. On est saisi d’étonnement en parcourant ces quatre étages plongés dans la pénombre où scintillent, alignés sur de vieux râteliers en bois, des centaines de lames et de heaumes, des arquebuses et des pistolets, des hallebardes et des rapières, des piques et des canons, de quoi armer vingt mille hommes décidés à en découdre avec l’ennemi oriental.

Une ville jeune et conviviale

Durant les années soixante, quelques intellectuels et artistes ont créé l’Ecole de Graz pour assouvir leur plaisir d’innover au fil d’une inspiration débridée. Un courant, une tendance, une mode dont les réalisations sont judicieusement intégrées dans le paysage urbain traditionnel de la ville. Cafés, restaurants, logements sociaux, foyers, universités, aéroport, autant de lignes d’un mouvement qui vise à la transparence et à l’élégance tout en imbriquant les volumes dans une architecture expressive, animée et ludique. La Mur, qui coule au milieu de la ville, a également été mise au service de la cause. Au centre de la rivière, surgit une île de métal, éclairée le soir en rose fuchsia. Elle abrite un café et un espace pour des concerts. Quand les DJs mixent en plein air, l’ensemble chaloupe doucement au rythme de l’eau. Le dialogue spectaculaire entre la nouvelle structure futuriste du musée des Arts et l’ancienne tour de l’horloge du Schlossberg est une autre marque de fabrique d’une ville qui a toujours voulu créer une tension entre tradition et avant-gardisme.

  • La Hauptplatz de Graz, le coeur historique de la ville depuis le 12ème siècle, bordé de remarquables demeures bourgeoises. (Charles Mahaux)

40.000 étudiants fréquentent les 4 universités de Graz et ils ont, pour la plupart, établi leurs quartiers dans le centre historique, derrière les façades restaurées de palais italiens et de maisons bourgeoises qui abritent des logements simples et exigus. Car Graz, c’est aussi une vieille dame qui a subi un lifting tout en apparence sans pour autant avoir pu rajeunir ses artères. L’été, chaque soir, auberges et cafés s’ouvrent sur des patios et des placettes. Les ruelles se transforment en une énorme terrasse baptisée encore Triangle des Bermudes. Il est vrai que le petit vin du pays, le schilcher, un rouge clairet un peu piquant, a tôt fait de monter à la tête. Et c’est aussi à ce moment-là que chacun succombe au charme de la ville de cœur de l’Autriche.

Autour de Graz

Deux à trois jours suffisent pour visiter le cœur historique de Graz. Il faut donc en profiter pour découvrir la région environnante, un pays de forêts, de pâturages et de vignobles qui a donné à la Styrie dont Graz est le chef-lieu, le joli surnom de «Marche verte» de l’Autriche. À l’ouest de la ville, les haras de Piber élèvent les célèbres chevaux lippizans pour le Manège espagnol de Vienne. Dans des écuries belles comme des châteaux et aussi grandes, on peut approcher ces fiers étalons blancs. De son passé féodal marqué par la peur de l’envahisseur ottoman, la Styrie dont on a dit qu’elle était le bastion de la chrétienté, a conservé de nombreuses forteresses: Kornberg, rustique dans ses jardins fleuris, Riegersburg, fière silhouette perchée sur un éperon rocheux, Florentinerhof aux arcades élégantes et Eggenberg, le plus somptueux, à deux kilomètres à peine de Graz. La route des vins est une autre piste à suivre, le long de coteaux ensoleillés et piqués de petites fermes encadrées de tonnelles, de peupliers et d’épouvantails en forme de moulins à vent destinés à écarter les étourneaux, friands des grappes de raisin. En automne, il flotte dans l’air l’odeur âcre des châtaignes grillées et des feuilles de tabac qui sèchent dans les granges. Les paysans y sont profondément enracinés à leur terre et ils y cultivent la citrouille dont ils pressent les graines pour en tirer une huile verte, riche, à haute teneur énergétique, le kernöl.

Charles Mahaux, photographe. Christiane Goor, journaliste. Un couple, deux expressions complémentaires, ils fixent l’instant et le racontent. Leur passion, ils la mettent au service du voyage, de la rencontre avec l’autre.

Infos pratiques:

Y circuler

Pour ceux qui sont en voiture, il est aisé de se parquer à proximité des hôtels qui se trouvent pour la plupart sur la rive droite de la Mur. Le bus et le tramway permettent de se déplacer aisément dans la ville. Attention, ils ne circulent plus après minuit. Achetez la Graz card qui peut s’obtenir auprès du Zeitkartenbüro, Hauptplatz 14. Il est également possible de louer à la gare centrale entre autres une bicyclette pour parcourir les 75 kilomètres de piste cyclable qui sillonnent la ville de Graz.

  • Chaque jour les habitants de Graz et les touristes se retrouvent à 11h, 15h ou 18h sur la Glockenspielplatz pour écouter le carillon et admirer les petits personnages en bois qui dansent dans les lucarnes du clocher. (Charles Mahaux)

Où loger

La ville propose une large gamme d’hôtels, de une à cinq étoiles à prix étonnamment doux pour une métropole. Un guide détaillé accompagné de photos est disponible auprès du bureau du tourisme. L’hôtel Erzherzog Johann, un des plus luxueux, installé dans la vieille ville depuis 150 ans, offre ses services dans un extraordinaire décor baroque pour la somme de 145 à 160 euros pour une chambre double avec petit déjeuner et accès gratuit au sauna (www.erzherzog-johann.com). L’hôtel thermal Rogner-Bad Blumau (www.blumau.com) permet de profiter d’une infrastructure exceptionnelle dans un cadre non moins exceptionnel à 60 kilomètres à peine de Graz.

Où manger?

En matière de cuisine internationale, on peut trouver à Graz de quoi satisfaire les palais les plus exigeants. Toutefois, une petite excursion dans les plaisirs de la table styrienne est inévitable. Parmi les classiques des spécialités régionales, retenons

la steirische Wurzelfleisch (viande et légumes hachés ensemble), le Sterz (plat à base de farine de froment ou de sarrasin) et la salade assaisonnée au kernöl, des mets que l’on accompagne d’un verre de vin de schilcher dont la couleur varie entre le blond cuivré et le rouge grenat. Un guide des restaurants est disponible auprès du bureau du tourisme.

Graz by night

La ville offre de multiples possibilités pour les oiseaux de nuit: bistrots, boîtes de jazz, discothèques et même casino. Le Triangle des Bermudes délimité par la Färberplatz, la Mehlplatz et la Glockenspielplatz est le lieu de rencontre notoire des couche-tard qui aiment à se retrouver dans des Weinstuben et Biergärten. En été, le Triangle des Bermudes se métamorphose en une immense et unique terrasse de café.

Quand y aller?

Graz bénéficie d’un climat continental avec des hivers humides et un été ensoleillé et chaud. Le meilleur moment pour s’y rendre est de mai

à octobre.

Informations:

Le bureau du tourisme est installé à côté du Landhaus, Herregasse 16. Graz se laisse découvrir sur internet www.graztourismus.at et toutes les informations complémentaires peuvent être demandées par courrier électronique à info@graztourismus.at.

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