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Le spectre d’une crise financière dans les pays émergents

Écrit par Lauren Smith, Epoch Times
27.08.2013
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  • Variation des taux de change des devises eu0301mergentes du 22 mai au 23 août 2013 (en% vs USD). (finance.yahoo.com/Epoch Times)

La dépréciation des devises émergentes se poursuit face à la fuite des capitaux étrangers. Les investisseurs réallouent leur argent hors des économies émergentes les plus fragiles, où persiste un risque fort de crise de liquidité, au profit des pays développés où les indicateurs d’activité continuent à se redresser. Cette correction des devises émergentes a débuté le 22 mai dernier avec l’annonce par la Réserve fédérale américaine (Fed) de l’arrêt de sa politique monétaire ultra-expansionniste l’an prochain. Depuis, le mouvement s’est amplifié à mesure que l’économie américaine se redresse, une condition sine qua non de la réduction de la création monétaire annoncée par la Fed.

Les pays dont les devises ont le plus souffert sont ceux qui dépendent fortement des capitaux étrangers, c’est-à-dire les pays où le déficit courant est important et l’inflation est élevée. Parmi ces pays, se trouvent le Brésil, l’Inde, la Malaisie, l’Indonésie et la Turquie. Selon les données de l’étude concernant la stratégie sur les marchés émergents de Morgan Stanley, sur la semaine se terminant le 21 août, le montant des capitaux qui ont fui les fonds investis en dettes émergentes a atteint le plus haut depuis mi-juillet et s’est élevé à 1,293 milliard de dollars, mais reste inférieur au montant de retrait de 6 milliards de dollars en juin. Depuis fin mai, les retraits cumulés sont estimés à 20,4 milliards de dollars. Des devises émergentes ont enregistré de fortes corrections: le real brésilien a chuté de 19,7%, la roupie indienne a perdu 16,2% de sa valeur, la roupie indonésienne 10,7%, le ringgit malaisien 9,4% et la lire turque s’est dépréciée de 8,2 % depuis le 22 mai.

20,4 milliards de dollars de retraits cumulés depuis le 22 mai

Face à la fuite des capitaux, les banques centrales des pays émergents interviennent sur les marchés des changes en vendant le dollar pour soutenir leurs monnaies. Quand leur capacité à contrôler la volatilité de leur devise par ce moyen s’avère insuffisante, elles relèvent les taux directeurs (Brésil, Turquie, Indonésie) pour juguler les sorties les capitaux. Les marges de manœuvre des banques centrales ayant les déficits courants sont très limitées, ce qui renforce à son tour la défiance des marchés. Le relèvement de taux et la réduction de leur réserve de change pénalisent la croissance de ces pays. Parallèlement à la fuite des capitaux et la dépréciation des monnaies, les cours de bourses locales baissent.

Pour certains pays, comme l’Inde dont l’inflation reste élevée à 9,6% et le déficit courant prévu en 2013 est de 4,9% du PIB, la situation devient inquiétante et l’appel à l’aide au FMI est évoqué. Pour soutenir sa monnaie, elle a mis en place de mesures protectionnistes qui limitent la sortie de capitaux du pays. Au Brésil, la banque centrale a annoncé le plan de soutien d’un montant de 60 milliards de dollars d’ici à décembre pour défendre le real brésilien. Pour endiguer les tensions de la lire turque, la banque centrale turque a relevé pour la deuxième fois son taux directeur à 7,75% le 20 août, soit une hausse de 1,25% sur un mois. Pour réduire le déficit courant indonésien, le gouvernement du pays a annoncé les nouvelles mesures pour stabiliser l’économie, en particulier un stimulus fiscal: une hausse des taxes sur les importations de certains produits de luxe et une baisse des taxes pour les exportations.

Des pays émergents devraient rester sous tension dans les prochains mois dans un contexte de durcissement annoncé de la politique monétaire de la Fed et la remontée des taux d’intérêt américains qui serait induite par ce changement. L’enjeu principal pour ces pays reste d’éviter une crise financière en réduisant le plus rapidement leur dépendance aux capitaux étrangers.

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