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Chine: La libéralisation économique et le contrôle politique risquent de se retrouver en conflit

Écrit par Jane Lin, Epoch Times
07.08.2013
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  • Cette photo présente le Secrétaire général Xi Jinping dans le Grand Palais du Peuple à Pékin, le 27 Juin 2013. Le durcissement de sa politique idéologique peut finir par se heurter aux réformes économiques actuellement en cours. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

Les récentes mesures prises par la Banque centrale de la Chine pour faciliter le contrôle des taux d’emprunts et le refus d’injecter de l’argent lors d’une grave crise de liquidités, en juin, semblaient indiquer que le Premier ministre chinois Li Keqiang est sérieux quant aux réformes économiques. Cependant, tous les espoirs de réforme politique ont disparu étant donné que le chef du Parti Xi Jinping a intensifié la rhétorique et le symbolisme maoïstes.

Li a appelé à une diminution du contrôle politique dans l’économie et a déclaré que le gouvernement devrait déléguer le pouvoir pour maintenir la croissance.

Contrairement à Li qui cherche à desserrer les rênes, Xi tente d’élever en puissance le pouvoir de l’État et son contrôle idéologique. Selon un rapport publié par Open Magazine, à Hong Kong début juin, en tant que «prince héritier», l’enfant de la génération des fondateurs du Parti, notamment, se montre réticent pour changer l’ancien système. Certains commentateurs sont convaincus que ces deux objectifs finiront par entrer en conflit.

Rester rouge

Lors d’une tournée d’inspection à Xibaipo, une ancienne base de la révolution dans la province du Hebei, du 11 au 12 juillet, Xi a exhorté les membres du Parti à «veiller à ce que la couleur rouge de la Chine ne change jamais».

Xi a également souligné l’importance des «deux devoirs», l’essence de l’esprit de Xibaipo qui a été donné par le feu à Mao Zedong, chef du Parti il y a plus de 60 ans, prévenant les membres du Parti communiste chinois (PCC) qu’ils «doivent rester modestes, prudents et sans arrogance ni témérité dans leur style de travail» et «doivent préserver un mode de vie simple et de rude combat».

Il a poursuivi: «C’est précisément parce que le Parti a persisté à pratiquer les deux devoirs qu’il est capable de résister à l’épreuve du temps et de maintenir une relation en chair et en os avec les masses.»

Selon Chen Ziming, un chercheur indépendant qui étudie la politique du Parti, pour Mao, cependant, les deux devoirs sont sous-tendus par «l’arme marxiste-léniniste de la critique de l’autocritique».

Chen a averti que la promotion de «la critique et l’autocritique» pourrait conduire à des campagnes dans le style de la révolution culturelle.

Le passé

Lors d’un voyage à Guandgong, en décembre 2012, Xi a déploré l’effondrement de l’Union soviétique et a fait remarquer qu’«il n’y avait pas un seul «homme véritable» prêt à se lever pour y résister».

Lors d’un atelier de grande envergure du Parti, en novembre dernier, Xi a déclaré que bien que le socialisme à caractéristiques chinoises ait pris forme au cours de la période de réforme et d’ouverture, «il reposait également sur le système socialiste en place depuis 1949 et les vingt années suivantes de construction socialiste».

«On ne peut pas nier ce qui a été fait avant la réforme et l’ouverture en fonction de ce qui s’est passé après et vice versa», a ajouté Xi.

Ses remarques ont attisé une discussion enflammée en ligne, car ne pas nier ce qui a été fait avant, c’est déclarer que le peuple chinois ne doit pas rejeter le désastre que la grande Révolution culturelle a apporté au pays.

Les sept tabous

Un document, connu par les initiés comme le «document central N° 9» et publié par le Bureau général du Comité central en mai dernier, a mis en garde les responsables pour qu’ils combattent les «valeurs occidentales dangereuses». Il a également appelé les journalistes et les enseignants des collèges à éviter les «sept thèmes innommables»: «les valeurs universelles, la liberté de presse, la société civile, les droits des citoyens, les aberrations historiques du Parti, la «classe capitaliste privilégiée» et l’indépendance de la magistrature».

Mao un «atout positif»

La raison qui explique la renaissance maoïste tient au fait que Xi et les autres «princes héritiers» de la génération des fondateurs du Parti, ont atteint un consensus pour prendre la voie de ce qui est appelé le «socialisme nationaliste» (guojia shehui zhuyi) et maintenir l’unique parti-État autoritaire, mené surtout par les princes, selon Li Weidong, un ancien rédacteur en chef du magazine et commentateur politique qui est en contact permanent avec les princes depuis plusieurs années.

«Pour ce faire, ils ont opté de relancer le maoïsme et d’utiliser Mao comme leur «atout positif», a déclaré Li lors d’une interview pour un article publié par Deutsche Welle, le 4 juillet 2013.

Xi fait la promotion de son rêve chinois depuis décembre dernier. Cela comprend d’atteindre l’objectif de construire une société aisée au moment où le Parti célébrera son 100e anniversaire, ce qui se fera autour de 2021, alors que Xi sera toujours le chef du Parti.


«Xi s’attend à ce que le revenu moyen de la population chinoise augmente de 4517.73 € à 9 035.46 € ou 11 294.33 € et à ce que le PIB de la Chine double pour atteindre plus de 100 milliards de yuans (environ 1,28 à 1,35 milliard d’euros) d’ici à 2021», a observé Li. «D’ici là, la Chine sera toujours la deuxième plus grande économie du monde et sera en mesure de tenir tête aux États-Unis sur un pied d’égalité», a-t-il affirmé.

Tant que la réalisation du «grand renouveau de la nation chinoise» est accomplie d’ici là, «quelles que soient les erreurs du passé, notamment les erreurs commises par Mao, elles peuvent être pardonnées», a admis Li. «Le parti peut prouver qu’il a apporté la gloire à la Chine en mettant en œuvre le modèle de la Chine, renforçant ainsi sa légitimité à gouverner», a-t-il ajouté.

L’avenir de la Chine

Li est pessimiste quant à l’avenir de la Chine sous le leadership de Xi. Selon lui Xi a pour mission de préserver l’Empire rouge pour les princes, il rejette résolument la réforme politique et les valeurs universelles et reste obstinément sur la voie du socialisme nationaliste afin de réaliser son «rêve chinois».

Par ailleurs, Xi Jinping et Li Keqiang chantent des airs différents. «Le socialisme nationaliste de Xi pourrait entrer en conflit avec la libéralisation économique de Li et devenir un obstacle à la réforme économique», déclare Li Weidong.

«L’économie de la Chine va continuer à chuter durant les années à venir en raison des années de monopole des entreprises publiques par les princes et leurs copains d’élite», a commenté Li.

Il a ajouté: «Sans une réforme politique visant spécifiquement la classe privilégiée capitaliste, le chemin qu’emprunte Xi ne fonctionnera en aucun cas.»

Version en anglais: Economic Liberalization and Political Control May Clash in China

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