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Au bout du conte

Ennui certifié Bacri/Jaoui

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
07.08.2013
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  • Pierre (Jean-Pierre Bacri, à gauche) s’est décidé à donner quelques leçons de conduite à Marianne (Agnès Jaoui, à droite), sans trop savoir à quoi s’attendre d’elle… et de lui. (K-Films Amérique)

Au bout du conte, nouvelle collaboration de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, arrive au Québec cette semaine. Bien qu’ils aient livré, parmi plusieurs titres, le très bon long métrage Le Goût des autres en 2000, leur dernière création est peu réjouissante. Cependant, en tant que  réalisatrice, Agnès Jaoui donne au film des bases solides auxquelles le couple scénariste nous a habitués.

Amour, peur de mourir, croyance spirituelle, séparation, voilà quelques-uns des thèmes traités par différents personnages qui s’entrecroisent tout en ajoutant leurs couleurs respectives à la vie des uns et des autres.

Jean-Pierre Bacri (Le Goût des autres, Parlez-moi de la pluie) joue Pierre, un personnage éminemment désabusé. Cela crée de bons gags, il fait ressortir le talent de Bacri, mais il fatigue par la monotonie qu’il tient tout au long du film. Quant à Agnès Jaoui, elle semble avoir pris plus de responsabilités à la réalisation du film qu’à s’écrire et à jouer un personnage aux couleurs variées. Elle demeure une grande actrice, même dans ce rôle quelconque. 

Jouant respectivement les jeunes amoureux Laura et Sandro, Agathe Bonitzer (Cherchez Hortense, À moi seule) et Arthur Dupont (Les Saveurs du Palais, Bus Palladium) offrent un jeu qui est digne d’intérêt, surtout dans le cas de Dupont qui démontre une grande vulnérabilité.

Les acteurs plutôt secondaires sont ceux qui se démarquent le plus par la force de leur jeu, dont Dominique Valadié (À la recherche du temps perdu, Un chat un chat) au naturel déroutant, Benjamin Biolay (Lola, Pourquoi tu pleures) au charisme démoniaque et Laurent Poitrenaux (Renoir, Mauvaise fille) très juste avec un personnage instable émotionnellement.

  • Laura (Agathe Bonitzer, à gauche) dans les premiers temps du grand amour qu’elle vit avec Sandro (Arthur Dupont, à droite). (K-Films Amérique)

Il faut dire qu’Au bout du conte est de ces films qui minent, qui contaminent. Dans ce cas-ci, il a tout pour faire déprimer, entre autres, par ses visions de l’amour et des rapports entre adultes et des enfants. Bien que l’humour vienne mettre sa part de baume sur le portrait gris de Jaoui/Bacri, on en sort abattu.

Agnès Jaoui semble encore préoccupée par le thème de l’ennui (de l’emmerdement comme diraient les Français) dans ce film, thème récurrent dans les scénarios Jaoui/Bacri. Le problème, c’est que l’ennui vient irriter à partir de la première heure. On est soulagé de sortir de la salle lorsque le film se termine 52 minutes plus tard.

Du point de vue de la réalisation, Mme Jaoui a fait un bon travail en choisissant une musique originale du compositeur Fernando Fiszbein. En ce qui concerne les changements de scènes, elle est tombée dans le mauvais goût. Les allusions à une multitude de contes dans son scénario étaient suffisantes pour que l’on fasse le lien avec le titre du film et que l’on puisse comprendre le concept de l’histoire.

 

 

 

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