L’autre nuit, j’ai fait un rêve très intéressant. C’était une exposition donnée par Satan. Les outils du Malin, menant les êtres humains sur le chemin facile de la damnation éternelle, y étaient exposés. Ils avaient pour nom «malice», «envie», «haine», «jalousie», «sensualité», «tromperie», etc. Dans une vitrine spéciale, on pouvait voir un outil usé, à l’apparence inoffensive. J’ai demandé au Malin ce que c’était. «Cet outil est le découragement» fut sa réponse susurrée comme dans un soupir. «Pourquoi a-t-il une place aussi importante», ai-je demandé? Avec un rictus diabolique, il expliqua : «C’est le secret de notre succès. Il semble si inoffensif et innocent mais, bien utilisé, il peut amener un saint à relâcher sa garde.» Il ouvrit la vitrine et me laissa prendre l’outil tout en poursuivant : «Avec le découragement, j’ouvre les portes de l'homme et pénètre son âme quand aucun autre outil ne me permet plus de l’approcher. Une fois à l’intérieur, je peux utiliser n’importe quel autre outil pour atteindre mon but et sa ruine. L’outil est usé parce que je l’ai utilisé avec presque tout le monde, la plupart des gens pensent qu’il est inoffensif et ignorent même qu’il m’appartient.» «Vous l’avez utilisé sur Judas Iscariote», ai-je demandé. «Oui, a-t-il acquiescé, et sur des millions d’autres depuis ce jour. Il n’y a pas d’armes sur terre qui le valent.» J’ai souri en désignant mon stylo et j’ai dit : «Ce petit stylo est plus petit que votre outil à la tranche acérée mais, bien utilisé, il peut faire naître un nouvel espoir dans le cœur de l’homme et inciter hommes et femmes à faire face au futur avec un courage et une confiance renouvelés.» Le diable a essayé de s’emparer de mon stylo, mais je le tenais fermement. Je suis sorti de l’exposition en souriant.