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La Cantabrique, toute la douceur de l’Espagne verte

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
09.08.2013
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  • La péninsule Magdalena, au cœur de la ville de Santander, est la destination de loisirs pour les habitants de la ville : un palais, un petit zoo, des jardins et deux plages. (Charles Mahaux)

La Cantabrique, toute la douceur de l’Espagne verte. C’est un étroit ruban de terre qui s’étire sur 120 km à peine, du Pays basque aux Asturies, dominé à l’ouest par le massif des Picos de Europa et ouvert sur le golfe de Gascogne. C’est l’Espagne du Nord, verte, noyée de brumes, discrète et méconnue. Découverte des incontournables de la Cantabrique en suivant les péripéties du voyage fantastique de Fanny Poinsettia au royaume d’Ubracenitaq, en terre cantabrique.

La Cantabrique se décline comme une symphonie en vert majeur, loin des accents torrides qui déplacent vers la Méditerranée les hordes de touristes en mal de soleil et de plage. Ce coin d’Espagne offre une autre facette du pays qui se dévoile dans la fraîcheur des embruns, le long d’itinéraires facétieux entre mer et montagne, entre baies discrètes et villages de pierres, entre plages de sable fin et chemins de randonnée sauvages.

  • Depuis l’hôtel El Real, superbe vue sur la plage El Sardinero, la favorite de la jet-set espagnole. (Charles Mahaux)

Les pieds dans l’océan

Santander, au cœur du littoral cantabrique, en est la capitale élégante, posée sur une presqu’île, au bord d’une superbe baie. Elle semble avoir mis un soin tout particulier à maintenir sa vie industrieuse dans sa banlieue portuaire pour mieux cultiver ses charmes bourgeois et sa douceur de vivre dans un décor qui rappelle la belle époque, celle qui vit construire le Grand Casino, l’Hôtel Real et le palais de la Magdalena. Sa longue façade maritime, bordée de promontoires verdoyants, de jardins soignés et de plages dorées, étire une promenade où se croisent jeunes et moins jeunes, pareillement insouciants et tranquilles. Des nuages fugaces dessinent des ombres mouvantes qui dansent sur les eaux paisibles de la baie, tellement paisibles qu’elles semblent copier les flots calmes et verts des Caraïbes.

Non loin de là, Suances, un village de pêcheurs, surgit au débouché d’une rivière qui dévale depuis les montagnes dans un paysage de falaises herbeuses et de plages léchées par les vagues. Ici, la mer est brassée d’écume tant la houle est forte et il n’est pas rare d’y voir des surfeurs se laisser porter par les lames jusqu’à ce qu’elles s’écrasent sur le sable. La plage de Los Locos, célèbre pour être un excellent endroit pour le surf, est tout aussi fameuse pour ses couchers de soleil qui tombent en panache flamboyant sur l’horizon. Ailleurs, le littoral sinueux et escarpé dessine des falaises abruptes et des îlots rocheux, de longues étendues de sable blanc et des petites criques solitaires, des plages urbaines et de paisibles estuaires, les rias.

Comillas est sans aucun doute le bourg le plus surprenant de Cantabrique. Ce petit port de pêche dont la vie se concentrait dans son casco antiguo aux ruelles pavées, bordées d’arcades et de maisons en pierre blasonnées, a vu son destin basculer le jour où l’un de ses plus pauvres habitants, Antonio López y López s’embarqua à l’âge de 14 ans pour Cuba et en revint dix ans plus tard, industriel enrichi et même anobli par le roi d’Espagne qui le consacra Marquis de Comillas. Cet homme d’action, fier de sa réussite, décida de développer son humble village d’origine et en fit une des stations balnéaires les plus huppées du XIXe siècle. Des architectes catalans de renom, tels Gaudi et Martorell, y construisirent des résidences secondaires, des palais modernistes, des châteaux étranges. Une balade au cœur de la petite ville est une véritable invitation au voyage de l’insolite sous le regard tout aussi saisissant de l’impressionnant archange qui domine les murs du cimetière, à mi-chemin entre mer et terre.

La tête dans les montagnes

Au-delà des falaises où s’abritent de petits ports et des plages survolées par les mouettes s’ouvre un autre monde, camaïeu de verts sur les flancs des vallées. L’arrière-pays appartient à l’agriculture et à l’élevage, il grimpe haut dans les alpages et, ici, ce n’est plus la Cantabrique des mariscos, le festin des crevettes et des gambas, des moules et des calmars. Dans de rustiques auberges, on déguste des soupes épaisses, enrichies de pois chiches et de chorizo. Les Picos de Europa sont des géants de granit  qui se dressent à une quarantaine de kilomètres à peine de San Vicente de la Barquera, une étape importante du chemin de Saint-Jacques par la côte. Il suffit d’emprunter le défilé de la Hermida, 25 km de lacets au fond d’une gorge étroite qui donne un avant-goût de la majesté du massif. D’humbles églises romanes, des ermitages et des monastères isolés parsèment le paysage. La chapelle la plus émouvante est celle de Santa María de Lebeña, un très beau témoignage de l’art mozarabe, avec ses chapiteaux sculptés et sa Vierge allaitante. Dans les villages de montagne qui étirent leurs façades de pierre et leurs balcons en bois à flanc de pente, face au soleil, le temps semble s’être figé, uniquement troublé par les clochettes des vaches, des brebis et des chèvres dont le lait donnera un savoureux fromage à pâte dure.

  • Le petit village de Villacarriedo aligne de jolies maisons en pierre ornées de vasques fleuries. (Charles Mahaux)

Plus proche de Santander, Santillana del Mar qui, malgré son nom, ne se trouve pas au bord de la mer, est une bourgade médiévale tout aussi figée dans le temps. Avec ses ruelles aux gros pavés ronds longées de maisonnettes aux balcons de bois fleuris, avec ses places bordées de demeures seigneuriales blasonnées, avec sa collégiale du XIIe siècle et son vieux lavoir, on s’attendrait à y voir surgir un hidalgo de cape et d’épée. À deux kilomètres à peine, les célèbres grottes d’Altamira méritent le surnom de «chapelle Sixtine de l’art rupestre». Comme la grotte originale est aujourd’hui inaccessible au grand public, un musée présente une reproduction fidèle des grottes. D’autres grottes, moins belles sans doute, permettent toutefois de découvrir d’authentiques peintures rupestres, de quoi alimenter les légendes qui fleurissent dans ce pays enfoui dans les brumes atlantiques et attisent la curiosité de Fanny Poinsettia.

Infos pratiques

Informations : Toutes les informations peuvent se trouver sur le site www.turismodecantabria.com ou encore auprès de www.tourspain.es.

Se loger : Par sa position centrale, Santander est un excellent point de départ vers les excursions le long de la côte comme dans l’arrière-pays. À recommander l’hôtel Real qui surplombe la baie et offre une vue unique sur les plages del Sardinero www.hotelreal.es.

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