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Un professeur chinois renvoyé pour avoir enseigné le «constitutionnalisme»

Écrit par Carol Wickenkamp, Epoch Times
02.09.2013
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  • Une photographie non datée de Zhang Xuezhong, un professeur récemment congédié pour avoir enseigné le constitutionnalisme. (Weibo.com)

À Shanghai, un professeur de droit a été congédié de son poste la semaine dernière pour avoir enseigné et écrit des articles sur le constitutionnalisme: notion autour de laquelle se sont ralliés les libéraux cherchant à restreindre le pouvoir de l’État en Chine. Cependant, cette notion a aussi  été férocement attaquée par des idéologues communistes qui voient dans la destruction du Parti communiste «la dictature démocratique populaire».

Dr. Zhang Xuezhong, professeur agrégé de droit civil à l’Université de politique et de droit de Chine orientale, à Shanghai, a été informé par l’université que ses qualifications pour enseigner à l’institution avaient été révoquées. Le bureau des ressources humaines lui a fait savoir que la décision avait été prise «collectivement par le comité du Parti communiste de l’université», a déclaré un site web relatif aux droits de l’homme nommé China Change.

Étant donné que l’automne dernier le Dr Zhang s’est retiré du Parti communiste chinois (PCC), il a contesté la légalité de la décision. À l’époque, sa suspension temporaire résultait de son soutien aux opposants des cours d’«éducation nationale» dans les écoles de Hong Kong. Ensuite, il a quitté le Parti communiste.

Les écrits de Zhang sur le constitutionnalisme ont été critiqués par les autorités universitaires, qui ont été particulièrement embarrassées par un de ses articles publiés en juin.

Bien que la Chine ait une Constitution, c’est un sujet dont l’interprétation est vaste au sein du PCC. Par ailleurs, le Parti siège au-dessus de la Constitution, et la modifie régulièrement en fonction des derniers impératifs politiques. Les partisans du constitutionnalisme, comme Zhang, veulent que la Constitution chinoise forme la loi suprême, et non qu’elle soit sous le contrôle du PCC.

«L’université m’a précisé que l’article était en violation avec la Constitution de la République populaire de Chine, et dans le même temps, qu’il avait aussi violé le code éthique des enseignants», a-t-il expliqué dans une déclaration qui remet en cause la position de l’université et défend sa position juridique.

Concernant le cours des événements dans son différend avec l’université, il a déclaré: «Selon l’opinion d’un membre du corps professoral de l’université, je suis un professeur de droit civil et je ne devrais pas écrire d’articles sur le constitutionnalisme».

«Maintenant que la suspension a suscité une large attention du public, l’université me dénigre en m’accusant de ‘fabriquer des faits’», a-t-il poursuivi.

Plus tôt au cours de cette année, lorsque le PCC a publié une instruction aux établissements d’enseignement interdisant l’enseignement de sept sujets sensibles, le Dr. Zhang a été l’un des premiers professeurs à rendre le document public.

Les «Sept mentions interdites» condamnent, sur les campus universitaires, l’enseignement des valeurs universelles, la liberté de la presse, la société civile, les droits civils, les erreurs historiques du PCC, le capitalisme oligarchique, et l’indépendance judiciaire.

Zhang représente actuellement deux citoyens qui ont été arrêtés pour leur participation au Nouveau Mouvement Citoyen, un groupe informel de citoyens, caractérisé par des «dîners», où les participants discutent de la Constitution de la Chine, ainsi que d’autres questions juridiques, autour d’un repas.

Les participants et les organisateurs des rassemblements ont été ciblés par le PCC lors d’une répression, et les personnes arrêtées ont été accusées de «rassembler la foule pour troubler l’ordre dans un lieu public», ou encore d’autres charges politiques du même ordre.

Le PCC a interdit strictement et explicitement le dialogue et l’enseignement sur la gouvernance constitutionnelle, alors qu’ils étaient tolérés jusqu’à récemment, selon Geremie Barmé, le directeur du Centre australien de la Chine dans le monde, de l’Université nationale d’Australie.

«Les autorités du Parti, depuis mars/avril, ont déclaré qu’il n’y a pas de discussion approfondie ici parce que cela mènerait à la fragmentation politique et au chaos», a-t-il expliqué à The Australian.

Version en anglais: Chinese Professor Fired for Teaching ‘Constitutionalism’

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