Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La Zambie: château fort anti-OGM en Afrique

Écrit par Zachary Stieber, Epoch Times
17.09.2013
| A-/A+
  • L'ex-président zambien, feu Levy Mwanawasa, a déjà qualifié de u00abpoison» les organismes génétiquement modifiés (OGM), refusant même de l'aide alimentaire en période de famine parce qu'elle était composée d'OGM. (Alexander Joe/AFP/Getty Images)

La Zambie et trois autres pays africains ont causé toute une surprise en 2002 lorsqu'ils ont refusé une aide alimentaire alors que la région traversait une famine. Ils ne pouvaient accepter la nourriture parce qu'elle était à la fois modifiée génétiquement et non moulue, ce qui signifie que le grain aurait pu être semé pour produire une récolte d'organismes génétiquement modifiés (OGM). Les quatre pays ont ensuite demandé aux États-Unis, qui avaient fourni la majorité de l'aide, de moudre le grain afin qu'il puisse être consommé et non cultivé, mais ils ont refusé en indiquant que les coûts seraient trop élevés.

Lorsque l'Afrique du Sud s'est portée volontaire pour moudre le grain, trois des pays – Malawi, Mozambique et Zimbabwe – ont accepté l'aide. Seule la Zambie est demeurée sur sa position en raison des OGM, qualifiés de «poison» par le président de l'époque, Levy Mwanawasa.

Lors du Sommet mondial sur le développement durable (Sommet de la Terre) à Johannesburg en 2002, M. Mwanawasa a déclaré : «Nous sommes peut-être pauvres et connaissons de graves pénuries alimentaires, mais nous ne sommes pas prêts à exposer notre population à des risques mal définis […] Je ne permettrai pas que les Zambiens soient transformés en cobayes, peu importe le niveau de faim dans le pays.»

À la même époque, après que des scientifiques zambiens sont allés à l'étranger pour étudier le maïs génétiquement modifié, le ministre de l'Agriculture, Mundia Sikatana, avait déclaré aux journalistes à Lusaka : «Devant l'incertitude scientifique, le pays devrait éviter de poser des gestes qui pourraient nuire à la santé des humains et des animaux ainsi qu'à l'environnement.»

Depuis, il y a une interdiction sur l'importation de tous les OGM, à l'exception d'une aide alimentaire composée d'OGM ayant été acceptée en 2005. La Zambie a subi au départ beaucoup de pression de l'étranger en raison de sa position sur les OGM, mais de nos jours la pression a grandement diminué.

Demande pour le maïs non modifié

Environ 85 % de la population zambienne œuvre dans le domaine agricole. Si on compare avec ses voisins comme le Zimbabwe, la Zambie peut pratiquement subvenir à ses besoins alimentaires sans aide extérieure.

En fait, la Zambie exporte une portion de son maïs dans les pays voisins à travers le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU. En 2012, la Zambie a vendu 59 500 tonnes de maïs non modifié au PAM. En 2010, elle a exporté 551 000 tonnes de maïs non modifié au Zimbabwe. «La plupart des pays qui sont des récipiendaires traditionnels du PAM, en particulier, insistent pour recevoir ce genre de maïs», avait déclaré en 2012 Simon Cammelbeeck, directeur du PAM en Zambie. «Le fait que la Zambie produit un maïs blanc non modifié a créé une certaine niche de marché parce que peu de pays sont capables de répondre à la demande mondiale.» En d'autres mots, les récoltes sans OGM de la Zambie sont recherchées sur la scène internationale et profitent également au pays.

Contre-attaque des défenseurs des OGM?

Le syndicat national des agriculteurs de Zambie (ZNFU), qui a aidé à faire interdire les OGM en 2002, a écrit sur son site web en 2010 : «Le ZNFU ne soutient pas les OGM parce qu'en ce moment il n'y a pas de raison de soutenir ce genre de technologie, mais le syndicat demande qu'il y ait une ouverture des discussions et des débats sur les technologies OGM.»

Selon le Post Online Zambia, Jervin Zimba, le président du ZNFU, a appelé à «explorer» la production d'OGM en commençant avec la culture du coton.

Également en 2010, le président de l'époque, Rupiah Bwezani Banda, a indiqué que le gouvernement était prêt à ouvrir le débat sur les OGM.

L'actuel président, Michael Sata, qui a succédé à M. Banda en septembre 2011, a dans le passé critiqué la position du gouvernement face aux OGM mais, comme ses prédécesseurs, il n'a rien fait pour permettre l'entrée des OGM en Zambie depuis son arrivée au pouvoir.

C'est ainsi que, depuis les 11 dernières années, le gouvernement zambien a conservé la politique anti-OGM la plus stricte du continent africain.

Cependant, une politique gouvernementale visant à effectuer des recherches et à établir une industrie pour cultiver et transformer les OGM existe depuis 2003, en dépit de la position anti-OGM stricte des responsables du ministère des Sciences et des Technologies. C'est ce qu'écrit la chercheuse Emma Broadbent basée à Londres. «La directrice Jane Chinkusy a fait beaucoup d'efforts pour contredire les allégations dans les médias que le gouvernement ouvrait le débat [sur les OGM]», a écrit Mme Broadbent dans un travail de recherche en 2012.

Version originale : GMOs, A Global Debate: Zambia, Strongest Anti-GMO Stance in Africa

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.