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Soulager la douleur neuropathique

Écrit par Christine Lin, Epoch Times
17.09.2013
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  • Les tubes de verre contenant la kétamine sont visibles sur cette photo. Un médecin de New York a soulagé avec succès les patients souffrant de douleur chronique avec ce médicament. (Nicolas Asfouri)/AFP/Getty Images)

L’être humain a tendance à éviter instinctivement la douleur, que ce soit celle de piqûres d’orties, la brûlure d’une plaque chauffante ou le pincement d’une porte avec charnières.

Mais la douleur est utile parce qu’elle communique un danger immédiat et nous aide à nous protéger. Toutefois, certaines douleurs sont chroniques, telle la douleur neuropathique.

Celle-ci provient du système nerveux central ou du système nerveux périphérique. C’est une douleur qui touche les nerfs, par opposition aux douleurs musculaires ou arthritiques que l’on connaît. Elle est parfois déclenchée par des accidents traumatiques.

Dans les forums de soutien, les patients souffrant de douleur neuropathique décrivent leurs symptômes comme «insupportables», «l’agonie», avec «des brûlures partout», «des élancements dans les bras et les jambes». La plupart d’entre eux racontent leurs expériences de recherche pour se soulager en précisant que: «c’est frustrant», qu’«ils ont tout essayé» ou que «pas un seul médecin ne peut me donner une réponse».

Si la douleur neuropathique englobe une large catégorie de pathologies telles que la névralgie du trijumeau, le syndrome du membre fantôme, le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) et le syndrome de la douleur centrale, c’est en fait un domaine méconnu en médecine. Nous ne connaissons toujours pas ses causes et les méthodes de traitement actuelles sont au mieux médiocres.

Même le taux de prévalence dans la population est difficile à déterminer.En 2008, une étude sur les incidences de douleur neuropathique au sein de la population néerlandaise a mis en évidence que près de 1% de la population est touchée et plus particulièrement les femmes et les personnes d’âge moyen.

Une étude réalisée en 2005 dans trois villes du Royaume-Uni évalue le taux à 8%, tandis qu’une étude menée en France, en 2006, approche les 5%.

La douleur chronique affecte le fonctionnement quotidien. Une étude publiée, l’an dernier, dans le Journal of Neuroscience constate que les personnes ayant des maux de dos chronique ou SDRC, ont un hypothalamus plus petit que les personnes en bonne santé.

L’hypothalamus joue un rôle crucial dans le traitement de l’information, la mémoire et la navigation spatiale.

Les traitements actuels sont aléatoires

Alors que les chercheurs construisent, lentement, une meilleure vision de ce qui peut être à l’origine de la douleur neuropathique, la recherche a des difficultés à la traduire dans la pratique médicale, laissant de nombreux patients sans espoir. Une explication serait que, probablement, les causes sont multiples et dépendent de l’histoire du patient, de sa blessure, de son mode de vie et de l’historique de ses traitements.

Les antiépileptiques et les antidépresseurs tricycliques sont des médicaments communs, de première ligne, utilisés pour traiter la douleur neuropathique.

Selon une étude datant de 2005, les antidépresseurs tricycliques vont améliorer les douleurs d’une personne sur deux ou trois cas. Ce résultat est supérieur à ceux des inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), qui est de une personne sur quatre à cinq cas et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ne résolvent qu’un cas sur sept.

Les antiépileptiques n’ont pas été plus efficaces que les antidépresseurs tricycliques. Leur taux d’efficacité équivaut à celui de l’IRSN.

Un traitement émergent

Les patients qui ne parviennent pas à être soulagés ont l’espoir d’une nouvelle option thérapeutique vers laquelle se tourner.

Une étude menée en 2006 et publiée dans l’American Journal of Therapeutics, a révélé que 80% des patients atteints de douleur neuropathique et ayant subi une perfusion de kétamine ont connu des améliorations. Un peu plus de la moitié des participants à l’étude ont signalé que l’amélioration se poursuivait un mois après l’arrêt du traitement.

D’ordinaire connue en tant que drogue, la kétamine est reconnue et utilisée depuis plusieurs décennies comme anesthésiant. Le principe actif permet d’arrêter la transmission de la douleur en bloquant les récepteurs NMDA (acide N-méthyl-D-aspartique). Des recherches récentes ont identifié l’hyperactivité de ces récepteurs comme étant un facteur possible dans la génération de la douleur neuropathique.

Aux États-Unis, peu d’établissements médicaux administrent des perfusions de kétamine. Bien qu’elles ne guérissent pas les causes de la douleur neuropathique, le traitement offre au patient une rémission sur une période assez longue, permettant alors au système nerveux de se restaurer.

Le docteur Glen Z. Brooks, qui dirige une clinique utilisant la perfusion de kétamine à New York, propose tout d’abord un traitement initial pour voir si le patient y répond. Si c’est positif, le Dr Brooks recommande une série de six traitements de plus durant les huit jours suivants, soit consécutivement ou tous les deux jours. Suite à cela, le patient peut revenir pour des traitements simples d’entretien, si nécessaire.

Dr Brooks est anesthésiste. Il traite des patients seulement sur recommandation.Dès mars 2012, sa pratique proposait un sevrage des opiacés sous anesthésie générale. C’est à cette époque qu’il a découvert les avantages de la kétamine contre la douleur.

«Certains de mes patients étaient dépendants aux médicaments contre la douleur parce qu’ils avaient des problèmes avec une douleur chronique», a-t-il précisé. «J’ai remarqué que si au cours de leur procédure de désintoxication de huit heures, j’ajoutais de la kétamine dans la perfusion, il y avait souvent des améliorations spectaculaires sur leur douleur chronique après désintoxication.»

En septembre 2012, il a changé sa pratique de thérapie en n’injectant que de la kétamine et a suivi des patients atteints de dépression, réfractaires au traitement et à la douleur neuropathique.

«Cela arrête la transmission de la douleur du corps à la colonne vertébral et au cerveau, et donne au système une chance de redémarrer », a déclaré Brooks.

«80% des patients de SDRC voient une réduction spectaculaire de leur douleur avec une amélioration durable», a-t-il expliqué.

Version anglaise: Navigating the Murky World of Neuropathic Pain

 

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