Le marché immobilier du Canada repose sur des bases solides.

Les derniers indices de ventes de maisons publiés par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) le 15 août ont démontré une augmentation 9,4 % depuis juillet 2012.

C’était au moment où le gouvernement fédéral avait introduit des mesures relatives aux prêts hypothécaires assurés garantis par le gouvernement avec un ratio prêt-valeur supérieur à 80 %, ce qui a ensuite fait baisser essentiellement le marché immobilier durant plusieurs mois.

Bien que cette hausse de 9,4 % ait peu d’importance parce qu’elle a été analysée en juillet 2012, une période pendant laquelle les ventes ont été plus basses, une augmentation mensuelle de 0,2 % de juin à juillet, bien que modeste, représente le cinquième mois consécutif ayant connu une augmentation des ventes de maisons.

«Les ventes ont baissé drastiquement en août l’année passée, ainsi nous pouvons nous attendre à une augmentation annuelle des ventes et du prix moyen le mois prochain, ce qui reflète une certaine fragilité», a expliqué l’économiste en chef de l’ACI, Gregory Klump.

L’économiste principal de la BMO, Robert Kavcic, a écrit dans son travail de recherche que «les ventes ont rebondi de 11 % à partir de février et maintenant elles restent presque stables avec une moyenne étalée sur 10 ans».

Le rebondissement a été significatif, mais les sept premiers mois de 2013 démontrent que les ventes de maisons sont de 4,6 % moins élevées que les sept premiers mois de 2012.

L’ICA a aussi rapporté que l’indice des prix des propriétés (IPP) du Multiple Listing Service (MLS) a augmenté de 2,7 % annuellement en juillet. Cette augmentation était attribuable en grande partie aux gains faits dans le marché le plus cher au Canada, Vancouver, avec une augmentation de 13,5 %.

Vancouver a connu des ventes atteignant presque 40 % annuellement, c’est une résurrection du marché de l’immobilier. Les ventes mensuelles de maisons à Vancouver ont connu une hausse de 11 % tandis que les ventes de Toronto ont augmenté de 4 %.

La baisse des ventes des maisons à Halifax, Winnipeg et Ottawa – 6,4 %, 5,4 % et 4,2 % respectivement – est une des raisons expliquant une faible augmentation de 0,2 % au Canada en juillet.

En fait, la moyenne des prix (sans tenir compte des variations saisonnières) des maisons vendues en juillet était de 382 373 $ dans le pays, une augmentation de 8,4 % à partir de juillet 2012. L’augmentation des prix à Vancouver fausse cette analyse.

Mises en chantier

Le 9 août, la Société canadienne d'hypothèque et de logement a mentionné que presque 193 000 logements ont été mis en chantier pour juillet. Ce chiffre, quoiqu’un peu plus bas que juin, est toujours élevé, puisque c’est bien au-dessus de la moyenne de 175 000 durant les quatre premiers mois de cette année.

L’information sur les mises en chantier est cohérente avec les gains rapportés d’après les ventes de maisons et l’appréciation des prix, mais Marc Pinsonneault, analyste à la Banque Nationale, prévoit 185 000 mises en chantier au Canada pour 2013. Le ralentissement devrait provenir de la région du Grand Toronto.

«Le nombre de nouveaux condos non vendus était très élevé dans le Q2 du GTA [Great Toronto Area]», a écrit M. Pinsonneault dans son travail de recherche.

Nous avons eu une période très occupée avec les données sur les logements au Canada : les chantiers, l’indice des prix et les ventes. Cela indique que le marché de l’immobilier est stable.

Récemment, le gouvernement fédéral a pris certaines mesures pour réduire l’activité immobilière. Elles comprennent la diminution de la durée d’amortissement de 30 à 25 ans et la baisse du montant que les Canadiens peuvent emprunter lors du refinancement de leur maison pour des prêts hypothécaires assurés garantis par le gouvernement avec un ratio prêt-valeur supérieur à 80 %. Néanmoins, ces mesures ne semblent avoir eu qu’un effet temporaire.

L’augmentation du prix et des ventes de maisons semble avoir assimilé les restrictions imposées par le gouvernement, ainsi elle est maintenant prête à avancer. La prochaine question sera de savoir à quelle vitesse les taux hypothécaires augmenteront à la suite du rendement des obligations canadiennes qui ont connu une hausse en raison du rendement des obligations des États-Unis et la surproduction dans les marchés clés comme Toronto.

Le rendement des obligations canadiennes durant une période de 5 ans a déjà augmenté à presque 0,15 % depuis le début du mois. Les taux hypothécaires n’ignoreront pas cette augmentation trop longtemps, mais du moins pour le moment, le marché immobilier se dirige vers la bonne direction.

Version originale : Canada’s Housing Market Inches Higher for the Time Being