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Les nouveaux dirigeants chinois enquêtent sur l’ancien chef de la sécurité

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
18.09.2013
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  • Sur une photo prise le 5 Mars 2012, Zhou Yongkang, alors membre du Comité permanent du Politburo du Parti communiste chinois, assiste à la séance d’ouverture du Congrès national du peuple au Grand palais du peuple à Pékin. Les médias ont récemment été informés que Zhou fait l’objet d’une enquête. (Liu Jin/AFP/Getty Images)

L’ancien chef du puissant appareil de sécurité du Parti communiste chinois est au centre d’une enquête qui a avancé calmement pendant des mois, voire une année, démolissant l’un après l’autre ses subordonnés, protégés, ainsi que son ancien bras droit. En ciblant un fonctionnaire aussi haut placé, on comprend que le nouveau leadership est en train de renforcer sa mainmise sur le pouvoir et d’éliminer l’opposition aux réformes économiques de certaines sections locales du Parti.

L’existence d’une enquête contre Zhou Yongkang a récemment été divulguée aux médias de langue anglaise hors de Chine, suite à une série de déclarations publiques de certains organes du Parti annonçant qu’ils mènent une enquête sur des personnes clées dans le secteur pétrolier, le secteur où Zhou est bien ancré.

Epoch Times dispose d’informations selon lesquelles Zhou Yongkang aurait déjà été l’objet d’une enquête au mois de mai l’année passée. Selon les analystes politiques, le fait que cette nouvelle ait été maintenant annoncée aux principaux médias occidentaux, signifie que les nouveaux dirigeants ont l’intention de la rendre «officielle».

En particulier, des révélations, ainsi que l’ouverture d’une série de nouvelles enquêtes, ont eu lieu après l’aboutissement du procès de Bo Xilai un ancien membre du Politburo, ce qui montre que la nouveau leadership a l’intention de maintenir la dynamique de démantèlement des structures du pouvoir de l’ancienne garde.

Jiang Jiemin, directeur général de l’organisme en charge des actifs de l’État, était la dernière cible dans la liste des têtes menant vers Zhou Yongkang. Jiang, qui a été nommé chef de la SASAC (Commission de Supervision et d’Administration des Actifs d’État) au début de cette année, était auparavant le président de la China National Petroleum Co (CNPC), la plus grande compagnie pétrolière en Chine.

Auparavant, quatre autres cadres du CNPC étaient tombés suite à une enquête sur la corruption. Dans les années 1980-90, Zhou occupait des postes de direction à la CNPC, y compris celui de secrétaire du Groupe du Parti.

La base de la carrière politique de Zhou Yongkang se trouve dans le secteur pétrolier, qui, comme beaucoup d’autres secteurs économiques importants, est géré par l’État et permet aux familles et factions qui le contrôlent d’en tirer d’énormes profits. Selon un message sur Wikileaks, Chen Jieren, le neveu de l’ancien membre du Comité permanent du Politburo He Guoqiang, a avoué à un diplomate américain qu’il était «bien connu» que «Zhou Yongkang et ses associés contrôlaient les intérêts pétroliers» en Chine.

Avant la récente enquête sur le secteur pétrolier, le réseau établi par Zhou Yongkang dans la province du Sichuan, riche en énergie et où il avait occupé le poste de secrétaire du Parti, avait été l’objet de fortes critiques. Le cas le plus spectaculaire a été la chute de Li Chuncheng, l’actuel secrétaire du Parti au Sichuan et personne-clé dans l’empire étatique de Zhou Yongkang et de son fils Zhou Bin.

Selon Shi Cangshan, un analyste des affaires du Parti basé à Washington, le placement de Zhou Yongkang sous enquête par le leadership a deux raisons. «À l’origine, le problème entre le leadership et Zhou Yongkang était d’origine politique: il était devenu hors de contrôle. Plus tard, le problème est devenu économique», a-t-il affirmé, en se référant aux tentatives des dirigeants du Parti de modifier le modèle de croissance économique de la Chine et à l’effet étouffant des monopoles d’État sur l’économie.

Le chef du Parti Xi Jinping a déclaré son intention de poursuivre à la fois «les tigres et les mouches», en se référant aux fonctionnaires de bas ainsi que de haut niveau. Selon Shi Cangshan, la chute de Zhou Yongkang donnerait à Xi le moyen de retenir et de forcer à s’aligner les autres cadres du Parti: alors que la réforme s’introduit dans l’économie et dans son modèle de croissance contrôlé par l’État.

Les problèmes liés à Zhou Yongkang remontent à plus d’une décennie, lorsque d’énormes pouvoirs ont été attribués à l’appareil de sécurité appelé le Comité des affaires politiques et juridiques (CAPJ) qu’il dirigeait à l’époque, et qui est utilisé par le Parti communiste chinois pour gérer la Chine d’une main de fer.

En 1999, le chef du régime Jiang Zemin s’est appuyé sur le CAPJ pour effectuer sa campagne sans précédent «d’éradication» de la discipline spirituelle du Falun Gong, une forme de méditation traditionnelle qui dans les années 1990 comptait 70 millions d’adhérents selon les chiffres officiels annoncées à l’époque.

Jiang a utilisé une campagne de grande envergure contre ce groupe pacifique, afin de consolider son pouvoir et son influence au sein du régime. Au cours de cette campagne, Jiang a renforcé l’appareil de la sécurité nationale et a nommé ses hommes à sa direction. Le deuxième parmi ces fonctionnaires était Zhou Yongkang, qui en échange de cette grande puissance continuerait à poursuivre cette campagne.

Dans les années qui ont suivi le lancement de la campagne, des budgets importants ont été octroyés aux forces de la sécurité, leur permettant d’augmenter leur pouvoir. Les manifestations massives qui ont également commencé à se produire pendant cette période, ont servi d’argument pour renforcer les pouvoirs de la sécurité intérieure.

Selon Zhang Tianliang, un analyste de la Chine contemporaine, la force de la Police armée du peuple utilisée pour réprimer les manifestations, s’est accrue jusqu’à environ un million d’agents, soit la taille d’une armée régulière. Sous la direction de Zhou Yongkang, l’appareil de sécurité est devenu le «second centre de pouvoir» au sein du régime.

Bo Xilai, le haut fonctionnaire chinois dont le procès fortement médiatisé a été conclu le mois dernier, devait, selon les plans de Jiang Zemin et Zhou Yongkang, se charger des forces de sécurité après Zhou. Cependant, après la tentative de défection au consulat américain à Chengdu en février 2012 de Wang Lijun, l’ancien bras droit de Bo Xilai, tous ces plans sont partis en fumée.

Dans le scandale qui engloutissait Bo Xilai et ses proches, Zhou était le seul fonctionnaire de haut niveau à prendre sa défense.

En mars 2012, les propos sur un coup d’État qui se préparait à Pékin se sont propagés ici et là sur l’Internet chinois, et Epoch Times a été informé par des sources liés aux responsables du Parti que Zhou Yongkang et Bo Xilai étaient impliqués.

Deux mois plus tard, Epoch Times a été informé que Zhou devrait faire l’objet d’une enquête.

L’enquête sur Zhou Yongkang sort du commun parce qu’elle rompt avec un accord de longue date au sein du Parti communiste chinois, à savoir que les anciens membres du Comité permanent du Politburo sont à l’abri de toute sanction après avoir quitté leurs fonctions. Les observateurs politiques ne savent toujours pas si cela amènera au renforcement ou affaiblissement de la stabilité du principal leadership.

Hua Po, un commentateur de l’actualité à Pékin, a dit dans une interview à la télévision NTD TV: «Si Zhou Yongkang et son réseau sont comme un grand arbre, alors ce pas du leadership du Parti signifie le couper et le déraciner. Ensuite, l’arbre va tout simplement se dessécher et mourir.»

Version en anglais: New Chinese Regime Leadership Investigates Former Security Boss

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