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Informatique en entreprise: comment créer le monde de demain?

Course à la technologie et limitation intrinsèque du système

Écrit par David Vives, Epoch Times
19.09.2013
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Les informaticiens seraient-il en train de créer une nouvelle page pour l’humanité? Si l’on observe l’enthousiasme que soulèvent les nouvelles technologies dans notre société actuelle, le consensus et l’attente en matière de développement numérique sont très forts. Bien que celui-ci soit le fait des constructeurs de matériel informatique, ni le grand public ni les particuliers n’échappent à son attraction. Selon le philosophe Michel Serres, les informaticiens nous condamnent «à devenir intelligents».

Quand François Hollande demande aux ministres en vacances d’imaginer la France de 2025, le numérique est aux ministres ce que l’inspiration est au poète. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement industriel, soutient que la France de 2025 aura réussi son entrée dans le XXIe siècle en ne réussissant pas moins qu’«une troisième révolution industrielle». Pierre Moscovici, ministre des Finances, parie sur une entière décentralisation: «L’administration fiscale pourrait avoir entièrement dématérialisé le paiement et contrôle de premier niveau des déclarations.»

Ces affirmations, jugées aussi optimistes que vagues dans leur concrétisation par certains experts, résument pourtant un état d’esprit qui a accompagné le domaine du développement informatique depuis les années 90. Le consensus global qui existe autour de la richesse des possibilités qu’offre cet outil peut également poser quelques difficultés ; chaque système comporte ses propres limites. Comment garantir la sécurité des données, la compétitivité à travers l’innovation technologique, la pérennisation des infrastructures ? Autant de défis complexes à relever pour les entreprises qui se lancent dans l’aventure.

Du stockage des données à l’aide décisionnelle

Quand l’informatique a gagné le milieu de l’entreprise, ses premières tâches ont été de répondre à des besoins bien concrets, comme le stockage d’information et la transmission des données. Les quantités phénoménales de papiers et d’espaces requis pour coucher tous les registres comptables, les archives et les documents administratifs ont initié le premier besoin lié aux capacités de stockage des ordinateurs. Avec l’augmentation du nombre de terminaux, les données ont commencé à se transmettre d’une entreprise à une autre, d’un département de l’entreprise à un autre, ou au sein même d’un département. La décentralisation a ensuite commencé, ainsi que le besoin d’ouverture et d’échange avec l’extérieur.

Les systèmes d’informations (SI) ont pris en charge de plus en plus de travaux jusqu’alors réservés à l’homme. Le domaine informatique s’est mis en recherche de modèles, de représentations pour gérer les ressources humaines et techniques. Les SI ont gagné en complexité, jusqu’à devenir au fil des années des structures lourdes et coûteuses. Aujourd’hui, les compétences requises pour pouvoir traiter les SI sont devenues si importantes qu’il est quasiment impossible à une seule personne de maîtriser l’ensemble des facteurs du SI d’une entreprise. Au fur et mesure de l’informatisation des données d’une entreprise, le temps nécessaire pour faire des modifications structurelles ou fonctionnelles est devenu de plus en plus long. Le déplacement d’une partie de l’infrastructure sur des serveurs est aussi une opération lente, minutieuse et demandant des experts de plus en plus qualifiés. Pourtant, les technologies naissantes du Cloud computing (nuages de données informatiques externalisées) ou du SaaS (Service as a software) permettent de renouveler les possibilités des SI. Elles amènent néanmoins leurs propres lots de questions.

La tête dans les «nuages informatiques»

La tendance à l’externalisation des données et à leur stockage crée une nouvelle base de travail dans le milieu de l’entreprise. Le Cloud computing permet une plus grande flexibilité, une réduction des coûts matériels liés à l’exploitation des SI et apporte de nouvelles solutions de partage des données. Ainsi, les utilisateurs n’ont plus à prendre à leur charge certains coûts, humains et matériels, liés à leur travail avec l’outil numérique.

Ces gains supposent néanmoins une prise de risques accrue. Bien que la sécurisation des données soit une question importante, 39 % des entreprises estiment que la responsabilité incombe aux fournisseurs de services, et deux tiers des entreprises avouent «avoir revu à la baisse leurs exigences». Pour pallier les risques, l’une des solutions se trouverait, selon l’avocate Murielle Cahen, dans la signature d’une «convention de niveau de service, également appelée "SLA" (pour «Service Level Agreement»), permettant au client d’obtenir du prestataire une qualité de service convenue contractuellement ». In fine, on peut s’attendre à ce que les pouvoirs publics, qui encouragent le déploiement du Cloud, tranchent sur la responsabilité des hébergeurs de données.

Pour 2013, le cabinet de conseil IDC prévoit une progression de 35% du marché du Cloud dans l’Hexagone, à 2.645 milliards d’euros. «Un segment qui dépassera alors en poids, des marchés de référence tels que celui de l’externalisation applicative, le marché du conseil en informatique ou le marché des postes de travail pour les entreprises», a commenté IDC.

L’innovation doit-elle encore passer par les nouvelles technologies?

En 2003, l’auteur américain Nicholas Carr publiait dans la revue Harvard Business Review l’article «IT doesn’t matter» («Quelle importance pour les technologies informatiques?»). Dans sa formulation, l’idée est simple: les technologies de l’information et de la communication sont à l’entreprise ce que les rails sont aux trains, ce que les lignes électriques sont à l’électricité. D’après Carr, l’usage des technologies d’information ne permet plus de bénéficier d’avantages compétitifs réels pour les entreprises, car ceux-ci sont maintenant abordables au plus grand nombre.

Chaque innovation, aujourd’hui, est partagée et relayée grâce aux réseaux sociaux et aux diverses plateformes. L’adaptation à l’usager devient en elle-même un marché, et l’innovation se développe au niveau des applications – le contenant – moins qu’au niveau de leurs contenus. Ainsi, la conformisation et le mimétisme qui règnent dans le petit monde d’internet peuvent aussi freiner l’innovation. Les grandes entreprises pionnières du Net (Ebay, Google) avaient l’avantage d’être seules sur le marché à leurs débuts. Aujourd’hui, selon Nicholas Carr, les facteurs de la compétitivité et de différenciation des nouvelles technologies tendent à s’effacer.

Développer et créer l’expérience de l’utilisateur

«Personne n’est une île et chacun de nous est un territoire du continent humain». Cette pensée émise par John Doe, philosophe et poète anglais, semble tracer la voie du progrès actuel de l’informatique. On pourrait relever qu’au milieu des années 70, l’interaction homme-machine a pris un nouveau tournant. Grâce à l’accès direct à une unité centrale sur la génération de terminaux dits «intelligents», le contact et les utilisations personnelles que l’on a pu faire d’une machine telle que l’ordinateur ont renforcé l’intérêt du public. Par la suite, les types d’applications existant sur ces machines se sont multipliés.

Presque quarante ans plus tard, c’est toujours la perspective de l’expérience de l’utilisateur qui tient en haleine le public. Dans le but de renouveler et de proposer au public de nouvelles approches et de nouveaux modèles, les constructeurs déploient toute leur imagination. Le consommateur, incité à prendre part aux services proposés sur internet, apporte également sa propre expérience et partage ses compétences sur la toile.

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