Une nouvelle tour s’invite dans le bouquet d’affaires de la Défense, la tour Majunga, lancée par Unibail et réalisée par l’architecte Jean-Paul Viguier. Elle s’envole sur 194 mètres de hauteur, avec 44 étages et 69.500 m² de surface. Situé à l’ouest de Paris, le quartier de la Défense est le premier quartier d’affaires européen par l’étendue de son parc de bureaux. Il constitue une localisation privilégiée pour les sièges sociaux des grands groupes. Il regroupe les fonctions centrales dans un même lieu, au cœur d’un quartier bien desservi par les transports en commun. Il favorise aussi l’installation de nombreuses PME, des secteurs du conseil ou de l’audit.

Le parc de la Défense comprend 3 millions de m2 de bureaux, 3.600 entreprises, 1.500 sièges sociaux, dont les 15 premières entreprises mondiales sur 50 répertoriées. Ce quartier d’affaires emploie 170.000 salariés. Par ailleurs, il est pourvu de 230.000 m2 de commerces de proximité. La synergie des fonctions, des sociétés existantes à la Défense exerce une attractivité internationale et s’appuie sur le territoire stratégique de Paris QCA (Quartier Central des Affaires). Le QCA parisien est en effet la continuité géographique de la Défense. Il est situé à l’ouest de la capitale et rassemble plus de 467.000 emplois.

Le développement durable au parc de la Défense

L’Opération d’Intérêt National de La Défense Seine Arche est conduite par l’EPADESA, aménageur de l’État, sur les communes de Courbevoie, La Garenne-Colombes, Nanterre et Puteaux. Sa mission consiste à mettre en œuvre un projet d’urbanisme exemplaire en matière de développement durable. La première génération des tours date des années 1970 et consomme environ 400 kWh/m2/an d’énergie.  La deuxième génération des tours de la Défense consomme un peu moins, soit environ 250 kWh/m2/an. Mais l’objectif de l’EPADESA est d’atteindre 100 kWh/m2/an pour les bâtiments neufs, qui sont livrés actuellement. La Tour Majunga est cependant en dessous de la norme puisqu’elle ne consommera que 80  kWh/m2/an.

L’objectif de cet établissement public est de hisser ce quartier d’affaires aux meilleures places dans le classement international des sites exemplaires. Ce qui est difficile car près de 70% des tours datent des années 80-90 et la Défense doit toutefois demeurer un modèle. Ainsi en 2011, l’EPADESA avait avancé l’idée de cibler son action sur une amélioration de l’offre énergétique en travaillant sur le potentiel géothermique du quartier ainsi que sur celui du solaire et de l’éolien. Les Immeubles de Grandes Hauteur (IGH) sont considérés comme de grands consommateurs d’énergie. Des progrès viennent d’être réalisés : des études ont été accomplies sur les apports du soleil et du vent. Et, l’idée de mettre en place des panneaux solaires sur les façades, les toits, d’installer des éoliennes et de réhabiliter les anciennes tours permet  d’atteindre l’objectif d’un développement durable à la Défense.

Le bien-être au travail, cœur de la conception de Majunga

La tour Majunga située dans ce lieu jouera son rôle de bâtiment de la nouvelle génération et fera des envieux. Elle entame une métamorphose dans ce territoire qui est le lieu de l’expression architecturale et désormais du développement durable et du bien vivre. La tour est conçue pour créer et donner du bien-être. Elle s’est mise au service des employés, «les salariés sont de plus en plus sollicités et doivent faire preuve d’une adaptabilité permanente», car 60% des actifs travaillent dans un bureau et partagent leur espace de travail. Selon les concepteurs de Majunga, «le bien-être des collaborateurs permet de réaliser des gains de productivité importants pour l’entreprise».

Jean-Marie Tritant, directeur à Unibail-Rodamco, exprime le concept Majunga: «Aujourd’hui, il faut avoir de l’audace pour lancer une opération de bureaux à La Défense. Cependant nous sommes convaincus qu’en ces périodes de mutation, les entreprises et leurs salariés ont besoin d’améliorer leur cadre de vie. Le concept Majunga est ainsi né. C’est la première tour ouverte sur l’extérieur, avec ses loggias à chaque étage, véritable ville verticale où chaque détail a été pensé pour le bien-être, la sérénité, la communication, la créativité et la performance».

Majunga, ce sont des lieux inédits: un espace extérieur créé à chaque étage avec une loggia d’environ 50 m2 ou un balcon donnant sur la loggia. Ce sont aussi des espaces verts, avec près de 2.000 m2 de terrasses et de jardins, pour travailler, déjeuner ou faire une pause dans un cadre unique.

Une consommation d’énergie 3 à 5 fois inférieure

Jean-Marie Tritant ajoute: «Ici nous avons voulu réaliser une tour pour les femmes et les hommes qui y vivent chaque jour. À cette ergonomie inédite pour le salarié et à ce niveau de performance pour l’entreprise, nous avons exigé le meilleur en matière environnementale: avec une consommation d’énergie 3 à 5 fois inférieure à celle d’une tour d’ancienne génération, Majunga marque une nouvelle étape, d’ores et déjà saluée par le "Breeam Award 2012" et le "Passeport Bâtiment Durable HQE Excellent" de Certivéa. Majunga, ce n’est pas un lieu de travail, c’est un lieu d’échanges et de créativité pour les entreprises conquérantes qui ont choisi d’affronter l’avenir avec optimisme. C’est un lieu d’action et de bien-être pour les individus talentueux qui choisissent de les rejoindre et de travailler ensemble.»

Par exemple, l’accueil est primordial chez Majunga, ceci, dès le hall d’entrée. Il a été conçu dans «l’esprit Grand Hôtel, un lieu zen et polysensoriel, en rupture avec le stress extérieur». C’est un lieu de vie multifonctionnel ouvert aux collaborateurs et aux visiteurs. Il est optimisé par des hôtesses nomades et des bornes d’enregistrement. Un espace salon bar est mis à la disposition de tous. On peut même venir y travailler. Un espace salon de beauté détente permet de se réconforter, de retrouver ses énergies en cas de fatigue ou de stress.

Une luminosité naturelle, un éclairage exceptionnel

La lumière naturelle apparaît dès la sortie de l’ascenseur, les paliers d’étage sont vitrés et transparents. De plus, les façades de la tour sont bioclimatiques. Elles sont adaptées à l’orientation de celle-ci. Une enveloppe performante et différente pour chaque façade a été créée. En façade sud-ouest, une double peau a été mise en place, avec des protections solaires mobiles et pour les trois autres façades, un triple vitrage. Elles permettent d’obtenir un confort thermique, visuel optimisé pour les employés et de maximiser la pénétration de la lumière naturelle. Un éclairage de confort avec intensité modulable a été ajouté.

Les chercheurs l’ont prouvé, la lumière naturelle est source d’équilibre et peut même guérir, ainsi que le docteur Jacob Liberman l’a exprimé dans son ouvrage Guérir par la lumière: «Essayez de mettre une plante dans un placard pendant 97% du temps. Elle dépérira et mourra. C’est ce qui nous arrive.» Il rappelle «qu’avant 1900, environ 90% des gens travaillaient à l’extérieur. Aujourd’hui, un Américain passe moins de 3% de sa vie à l’extérieur. Vous l’aurez compris, dit-il, il est grand temps pour nous de revivre au grand air, de nous extraire de nos tanières et de lâcher un peu nos écrans et claviers pour profiter de la lumière solaire». Il conseille de passer au moins une heure par jour à l’extérieur, quel que soit le temps. «C’est agréable, gratuit et tellement bénéfique…»

Ainsi, si profiter de la lumière naturelle dans les tours de bureaux est exceptionnel, respirer un air naturel constitue un luxe. Des loggias et balcons ont été créés. On peut ouvrir une fenêtre sur toutes les façades et depuis tous les bureaux, accéder à une terrasse et respirer l’air extérieur, sentir la brise sur le visage, vivre avec les éléments, la pluie, le soleil… L’air intérieur de la tour est contrôlé de façon permanente de manière à vérifier sa qualité.

Majunga, la tour réinventée

Jean-Paul Viguier, l’architecte de Majunga, nous fait découvrir sa tour: «Majunga est une tour entièrement réinventée qui s’intègre parfaitement dans la vie et dans la ville. En rupture avec l’architecture monolithique des tours d’anciennes générations, Majunga est ouverte, vivante, écologique. Elle se distingue par ses façades en mouvement, composées de trois bandes verticales accolées de formes légèrement différentes. Majunga est comme une plante dont la tige se serait progressivement épaissie sous l’effet du climat».

«Ses plafonds élevés, ses façades largement vitrées et ses espaces ouverts sur l’extérieur donnent une impression de volume et participent à célébrer un nouvel art de travailler, plus libre, plus informel. Majunga constitue également une rupture environnementale par les dispositions qu’elle met en œuvre, pour diminuer la consommation d’énergie à l’intérieur du bâtiment.»

Olivier Saguez, designer, architecte d’intérieur, s’exprime: «Majunga est empreinte d’un esprit zen, semé tout au long du parcours. Un espace polysensoriel où tout est pensé pour optimiser le confort des utilisateurs: le silence, la qualité de la lumière, celle des vues, des matériaux. Tout est là pour s’y sentir bien».

La performance environnementale reconnue internationalement

Nous l’avons vu précédemment, la tour Majunga a obtenu la certification des Breeam Awards en 2012, c’est la plus grande distinction internationale, la méthode d’évaluation de la qualité environnementale du bâti la plus reconnue et la plus utilisée au monde. Cette certification récompense les qualités environnementales d’un bâtiment. C’est également le premier immeuble certifié BBC – Bâtiment certifié de Basse Consommation énergétique – en phase de conception. Selon la règlementation thermique française RT2012, d’après l’article 4 de la loi du Grenelle de l’environnement, cette certification a pour objectif de réduire la consommation d’énergie des bâtiments neufs à un maximum de 50 kWhEP/(m².an). C’est aussi le premier immeuble à obtenir la certification HQE Excellent en phase de conception (Haute Qualité Environnementale). Les qualités environnementales de la tour Majunga sont très nombreuses, on ne saura en exprimer tous les détails, il faut la voir, la comprendre et l’entendre.

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