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Kabania: une idée originale se transforme en succès d’entreprise

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
03.09.2013
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  • La première phase de Kabania, inaugurée en 2011, était composée de neuf cabanes sur pilotis comme celle-ci. Trois d’entre elles ont une vue directe sur la rivière que l’on peut traverser par un pont piétonnier pour accéder aux 120 km de sentiers de la Forêt Ouareau. (Nathalie Dieul/Époque Times)

Une idée farfelue est venue à l’esprit de Mathieu Gibeault alors qu’il était dans une chambre d’hôtel miteuse de New Delhi en Inde : offrir un hébergement dans des cabanes sur pilotis, en pleine forêt québécoise. Farfelue? Pas tant que ça si l’on en croit l’engouement de tous pour ce projet, et le succès instantané qu’a connu l’entreprise Kabania depuis le jour de son ouverture.

À l’époque, Mathieu Gibeault avait vendu son entreprise de photographie, «et il est parti pour un voyage en Inde pendant cinq mois, un peu pour se retrouver, pour chercher une nouvelle vocation», raconte son associée Marie-Christine Tremblay. Et c’est là, en Inde, dans une petite chambre d’hôtel de New Delhi qui était loin de ressembler à celle de ses rêves, qu’il a imaginé Kabania.

Il possédait déjà la maison à côté du site de Kabania, juste à côté de l’immense forêt Ouareau et de la rivière Dufresne. La magnifique forêt Ouareau étant sur les terres de la couronne, Mathieu a donc commencé par faire une demande de location auprès du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Puis, il a proposé à son amie Marie-Christine Tremblay d’embarquer dans le projet à titre d’associée. Dans la tête de Mathieu, c’était vraiment un projet plus petit, ouvert l’été seulement.

L’idée de départ, trouvée en 2007, a été développée par les deux voyageurs au sens artistique développé – Marie-Christine était maquilleuse artistique de profession et Mathieu, photographe. Les cabanes ouvertes seulement l’été ont finalement été conçues pour accueillir les visiteurs en toutes saisons grâce à un bon poêle à bois disponible dans chaque maisonnette. Les voyages des deux jeunes entrepreneurs ont imprégné l’atmosphère rêvée puis réalisée de Kabania : hamac sous chaque cabane, coussins colorés pour s’asseoir par terre dans la salle commune, etc.

Deux phases de construction

La première phase de construction a duré deux ans et demi. Il s’agissait de neuf cabanes sur pilotis perchées à trois mètres du sol ainsi qu’un bâtiment commun offrant un bloc sanitaire, une cuisine partagée tout équipée, une salle commune et une terrasse. Les cabanes se veulent une sorte de camping de luxe : à la fois simples et confortables, elles disposent d’un lit à deux places et de deux lits à une place en mezzanine.

Dès l’ouverture en juillet 2011, le succès est retentissant : 94 % de taux d’occupation pendant le premier été, une moyenne de 64 % pour la première année alors que le taux d’occupation moyen dans la région de Lanaudière est de 28 % seulement.

  • L’intérieur du pavillon commun des cabanes sur pilotis permet de se sentir en voyage dans une guest-house d’Amérique latine ou d’Asie, avec ses hamacs et ses coussins colorés pour s’asseoir par terre. (Kabania)

Très vite, une deuxième phase de développement est entamée : les Cabanitas. Ces petites cabanes sont littéralement perchées dans les arbres à près de cinq mètres du sol. L’aménagement intérieur est minimaliste : un lit à deux places sous un toit, et une galerie. L’aire commune de ce secteur est axée sur le plein air avec une cuisine et une aire de feu où «tout le monde se retrouve». Ce secteur n’est ouvert que quelques mois par an, puisque les Cabanitas ne sont pas équipées de poêle à bois.

Des subventions

Le projet étant très écologique – bois recyclé, éclairage des cabanes sur pilotis à l’énergie solaire par exemple – et situé dans une région à fort potentiel touristique mais peu développé pour le moment, les jeunes entrepreneurs ont bénéficié de plusieurs subventions. «On a eu de l’aide de Développement économique Canada, du CLD, de Tourisme Lanaudière aussi. Ils ont un fonds pour le développement», précise Marie-Christine Tremblay. En effet, le Fonds de développement de l’offre touristique (FDOT), à lui seul, a subventionné 40 % du projet. Ils ont obtenu cette subvention à nouveau pour agrandir avec la section des Cabanitas.

Bouche-à-oreille

Le succès presque instantané de Kabania a commencé grâce à plusieurs articles qui ont été écrits sur cette entreprise originale et quelques festivals où les copropriétaires se sont rendus pour présenter leur petit coin de paradis. Ils ont fait une seule publicité conjointe avec le spa la Source Nordique de Rawdon. Ensuite, c’est uniquement le bouche-à-oreille qui a rempli leur carnet de réservations. «On demande chaque fois, quand on remplit la fiche client, où ils ont entendu parler de Kabania, et la plupart du temps c’est du bouche-à-oreille. Je dirais à peu près 75 %», explique Marie-Christine.

Selon elle, les gens se sentent bien à Kabania, ils apprécient le fait de se sentir autonome dès leur arrivée à la cabane d’accueil où il n’y a personne. Ils y récupèrent une clé et une carte pour trouver leur maisonnette perchée. Ils retrouvent cette ambiance très backpackers des guest-houses d’Amérique latine et d’Asie. «C’est un peu comme du camping. Les gens ont le goût aussi de se retrouver en gang, mais en même temps de pouvoir être dans son petit cocon.»

Une qualité de vie

Selon la copropriétaire, «c’est surtout une vie qu’on s’est forgée». L’entreprise permet aux deux entrepreneurs de continuer à beaucoup voyager. Kabania est fermée en novembre. «Le fait que Mathieu et moi on ne soit pas un couple, ça aide aussi, lui prend ses congés, moi je prends mes congés. Quand on est un couple, on veut avoir les mêmes congés. Là, c’est parfait. C’est vraiment une qualité de vie qu’on avait le goût d’avoir.» Mathieu a en effet un endroit rêvé pour y élever son bébé avec sa conjointe. Marie-Christine, elle, reconnaît qu’elle est aussi une fille de ville, bien contente d’y retourner de temps à autre, mais «en même temps on est tellement bien ici!».

Développement?

Actuellement, les jeunes entrepreneurs sont en train de terminer ce qui sera probablement la dernière cabane de Kabania, appelée «Kaboum» : une cabane sur pilotis pouvant accueillir six personnes, l’été uniquement. Probablement la dernière du site Kabania, confie Marie-Christine Tremblay. En effet, on sent bien que les deux entrepreneurs qui ont déjà «un beau projet rentable» cherchent à préserver cette qualité de vie exceptionnelle.

Pour plus d’informations : kabania.ca ou téléphonez au : 819 424-0721

Kabania est situé à Notre-Dame-de-la-Merci, dans Lanaudière, à 90 minutes au nord de Montréal.

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