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Fonte des glaces de l’Arctique

Un coût théorique de 60.OOO milliards de dollars

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
04.09.2013
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  • Les institutions mondiales économiques ne reconnaissent pas le danger économique du changement de l’Arctique. (Uriel Sinai/Getty Image)

Des chercheurs de l’université de Cambridge au Royaume-Uni et de l’université d’Erasmus Rotterdam aux Pays-Bas ont publié une étude dans la revue Nature, selon laquelle un rejet de méthane dans l’Antarctique pourrait accélérer la fonte des glaces. Mais surtout, ils avancent l’idée que le réchauffement climatique nous coûterait 60.000 milliards de dollars (45.000 milliards d’euros), soit un peu moins que la valeur du PIB mondial pour 2011. La libération du méthane piégé dans le continent gelé pourrait conduire à des phénomènes météorologiques extrêmes, à des inondations et à des sécheresses, disent les scientifiques. «L’impact global du réchauffement de l’Arctique est une bombe à retardement économique», a expliqué Gail Whiteman, professeur de développement durable, de la gestion et du changement climatique à Rotterdam dans une école de management. Peter Wadhams, professeur de physique des océans de l’université de Cambridge, a également affirmé que «la disparition imminente de la glace dans l’Arctique aura d’énormes implications, tant pour l’accélération du changement climatique que pour la libération du méthane dans les eaux de mer. Cette augmentation de méthane massif aura d’importantes implications pour les économies et les sociétés mondiales».

Les conséquences mondiales de la libération du méthane

Pourtant, la plupart des discussions sur les implications économiques d’un réchauffement de l’Arctique met en avant l’accent sur les avantages financiers pour la région, car l’augmentation des forages pétroliers et de gaz attire des investissements de centaines de milliards de dollars et l’ouverture de nouvelles routes maritimes. Toutefois, les effets de la fonte de l’Arctique sur le climat et les océans se feront pourtant sentir au niveau mondial, selon les auteurs, dont Dr Chris Hope, maître de conférences à Cambridge et co-auteur d’une nouvelle étude portant sur les coûts de la pollution de carbone. Les auteurs ont ainsi calculé les conséquences mondiales de la libération de 50 gigatonnes de méthane qui aura lieu au cours de la décennie, à partir de la fonte du pergélisol sous la mer de la Sibérie orientale. «La date de libération du méthane n’est pas exacte, cependant dès que l’élévation globale de la température moyenne dépassera 2°C, les fontes auront lieu, elle est située actuellement entre 15 et 35 ans», a déclaré le Dr Chris Hope. Il a ajouté «qu’en l’absence de mesures d’atténuation du changement climatique, le modèle de calcul proposé par l’étude devra significativement être revu à la hausse, l’évaluation actuelle est située autour de 60 milliards de dollars». En effet, si d’autres impacts, telle que l’acidification des océans, étaient pris en compte, le coût serait beaucoup plus élevé. On sait qu’environ 80% de ces coûts seront supportés par les pays en développement (sous forme d’inondations, de sécheresses).

Le méthane libéré dans l’atmosphère, dans la mer

Les scientifiques avaient déjà fait savoir que l’Arctique possédait un vaste réservoir de méthane, des centaines de milliards de tonnes d’un gaz bien pire que le dioxyde de carbone. Et que seule une fraction de gaz en se libérant dans l’atmosphère peut déclencher un changement climatique immédiat, avec des conséquences catastrophiques.

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. Et les émissions de méthane augmentent avec le temps, notamment à cause des réserves de méthane piégées dans le sous-sol de l’Arctique, appelé permafrost ou pergélisol. Ce terme géologique désigne un sol dont la température se maintient en dessous de 0°C, pendant au moins deux ans consécutifs. Le dégel libérera des milliards de tonnes de méthane dans l’atmosphère, qui en se fracturant sera en plus rejeté au fond des océans, augmentant l’acidité des mers.

Un taux de concentration de méthane élevé dans l’atmosphère accélérera le réchauffement climatique et la fonte des glaces, augmentant la réflexion de l’énergie solaire.

Une bombe à retardement invisible

Le signal d’alarme lancé par les scientifiques n’alerte pas les institutions mondiales économiques, qui ne reconnaissent pas le danger économique du changement de l’Arctique. Ni le Forum économique mondial, ni le Fonds monétaire international ne le reconnaissent actuellement. Ils devraient faire beaucoup plus attention à cette bombe à retardement invisible, disent les chercheurs. Nul doute que leur prédiction économique suscitera quelques inquiétudes au sein des instances dirigeantes mondiales. Selon les auteurs, les institutions économiques mondiales et les dirigeants mondiaux devraient «relancer l’investissement selon un autre modèle, avec une économie plus rigoureuse» et se méfier «des gains à court terme de l’expédition et l’extraction des sols, au niveau des forages pétroliers.»

Les effets dévastateurs des forages

L’Arctique regorge de réserves inexploitées de pétrole et de gaz, qui pourraient attirer des investissements d’une valeur de 100 milliards de dollars en dix ans, selon certaines estimations. Mais les écologistes ont fait savoir que le forage de l’Arctique est trop risqué et pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour la région.

Depuis un an, Greenpeace a constaté les effets pervers des forages effectués dans l’Arctique. La très puissante société Shell, qui avait commencé ses investigations pendant un certain temps, a dû suspendre ses activités au large de l’Alaska après avoir subi une série d’accidents. Or, Shell ne renonce pas à ses ambitions. Au contraire, elle a signé récemment un accord de coopération avec Gazprom et elle peut désormais effectuer des forages dans l’Arctique russe avec la bénédiction du président Vladimir Poutine. Le problème est que la Russie est reconnue pour son haut degré de corruption et sa faible réglementation de l’industrie pétrolière.

Une équipe de Greenpeace est venue constater les dégâts causés par les déversements de pétrole dans l’Arctique russe. «Près du village de Pyt’-Yah, dans la région de Khanty-Mansi, en Sibérie, ils ont vu un énorme marécage couvert d’une couche de pétrole dense et noir. Ils ont pu observer des milliers d’hectares de forêt qui agonisent sous l’effet de la pollution et du feu; des lacs et des marécages qui émettent les reflets noirs du pétrole. Ils ont pu voir aussi la présence d’un grand nombre d’oiseaux et de petits mammifères morts. Les habitants de la région ont vu également des wapitis morts au milieu des marécages souillés de pétrole. Les champs pétroliers examinés appartiennent à Rosneft, la plus grande compagnie d’État au monde».

La compagnie Rosneft est une société d’État russe spécialisée dans l’extraction, la transformation et la distribution de pétrole. C’est la première entreprise pétrolière au monde, Rosneft est le deuxième plus grand producteur de pétrole russe. Khanty-Mansi est la capitale pétrolière de la Russie, un pays où les hydrocarbures procurent 25% du produit intérieur brut, tout en générant une inflation insidieuse et une dépendance totale aux marchés du pétrole.

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