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Panama, la perle des Tropiques

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
04.09.2013
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  • S’inviter pour un week-end sur une île Kuna, c’est s’offrir une vie de jeux dans l’eau limpide et tiède de la mer des Caraïbes. (Charles Mahaux)

Panama, la perle des Tropiques. Connu dans le monde entier pour son canal, le Panama l’est beaucoup moins pour son patrimoine touristique. Trait d’union entre le nord et le sud du continent américain, ce petit pays réussit pourtant le pari unique de conjuguer une modernité effervescente dans sa capitale avec une nature luxuriante et encore vierge dès qu’on a quitté la jungle urbaine. Îles et plages paradisiaques léchées par une mer chaude, forêts profondes sanctuaires d’une faune tropicale préservée, cultures indigènes encore intactes, autant d’atouts pour séduire les voyageurs les plus exigeants.

Au Panama, on n’est jamais loin de la mer. C’est même un des rares pays où on peut se prélasser au soleil sur une plage blonde du Pacifique et, quelques heures plus tard, vivre un coucher de soleil romantique en se laissant porter par les rythmes nonchalants d’une musique afro-caribéenne.

Environ 2500 km de côtes baignées par des mers chaudes et une température tropicale tout aussi chaude durant toute l’année. Proches de la capitale, les plages de la baie de Panama s’étirent sur le littoral pacifique. Refuge des citadins durant le week-end, la côte offre d’immenses plages sauvages qui s’allongent en pente douce vers la mer. Certaines, bordées de luxueux complexes hôteliers ou de jolies villas cernées de jardins fleuris, sont d’accès plus difficile; d’autres, comme la playa Santa Clara ou la playa Blanca, déploient une langue de sable nacré sur plusieurs kilomètres. Site idéal pour y lézarder, le regard ébloui par l’infini de l’horizon et les pieds caressés par les vagues qui mouillent le sable.

Au cœur des Caraïbes

Au nord-ouest, la mer des Caraïbes arrose la province de Bocas del Toro, porte d’entrée d’un archipel du même nom qui compte une myriade d’îles ainsi qu’un parc marin réputé pour la beauté de ses fonds et pour la richesse de ses coraux. Pour atteindre la bourgade de Bocas del Toro, le plus simple est encore l’avion, un petit bimoteur de ligne qui offre une vue plongeante sur le nord du pays. Une région noyée dans une végétation luxuriante, ce n’est pas pour rien que la province est connue pour y abriter de «l’or vert»! Des pistes en terre battue tracent leur chemin à la recherche de hameaux égarés, tous bâtis en pilotis. Quelques pirogues glissent dans l’eau turquoise, d’autres, des bateaux-taxis, creusent un sillon d’écume en filant d’île en île.

  • Toutes les maisons de Bocas affichent une même architecture en bois aux couleurs décolorées par le vent et le sel de la mer. (Charles Mahaux)

Un séjour à Bocas, c’est s’immerger dans une ambiance afro-caribéenne nonchalante et joyeuse. La petite ville affiche quelques souvenirs défraîchis de l’époque glorieuse quand elle était encore le siège de l’United Fruit Company, comme le Gran Hotel Bahía qui abrite l’énorme coffre-fort qui gardait l’argent avec lequel on payait les producteurs de bananes. Aujourd’hui, Bocas est devenu le paradis des surfeurs et des plongeurs, des fans de musique créole et d’écotourisme. Ils déambulent en maillots et paréos dans les ruelles bordées de maisons délavées par le soleil et par les pluies tropicales, à la recherche d’un bar ou d’un resto niché dans les balcons en coursive qui cernent les chaumières. Ou encore, ils cherchent à louer un bateau pour s’enfoncer dans les mangroves, à la rencontre d’un village Ngobe où un indigène les guidera pour une leçon de choses au cœur de la forêt tropicale, entre petites grenouilles rouges et vertes, paresseux au regard globuleux suspendus aux arbres et minuscules singes de nuit cachés dans des niches invisibles à leurs yeux. Au retour, ils plongeront dans des eaux cristallines pour évoluer avec les étoiles de mer et, qui sait, avec des dauphins qui aiment jouer avec les bateaux. Les amoureux de solitude s’offriront une escapade de deux jours dans un écolodge noyé dans la végétation tropicale. Les bungalows construits sur pilotis sur le modèle des huttes des indigènes s’ouvrent totalement sur la mer. Les cris des oiseaux, le roulis des vagues, le choc léger d’une barque contre les piliers du ponton, de quoi bercer une nuit entièrement immergée au cœur de la nature, après que la course des nuages a emmené le soleil plonger à l’horizon nimbé de couleurs rose et violette.

Robinsonades…

Imaginez plus de 350 îlots coralliens qui semblent flotter sur le bleu intense de la mer des Caraïbes. Une quarantaine d’entre elles, surpeuplées, couvertes de huttes serrées les unes contre les autres, sont habitées par les quelque 40 000 indigènes Kunas de la comarca de San Blas, un territoire formé par une longue bande côtière étroite livrée à la jungle et un archipel émietté dans les mers chaudes qui bordent le nord-est du Panama. Une terre exclusivement administrée par une population autochtone, farouchement indépendante, dont les principaux revenus proviennent de la pêche et de la vente de noix de coco. Aujourd’hui, les Indigènes commencent à exploiter le filon du tourisme en autorisant les yachts à mouiller dans cet éden paradisiaque ou en accueillant des touristes sur des îles inhabitées. Si vous vous sentez l’âme d’un Robinson Crusoé, osez vivre plusieurs heures, voire deux jours sur un îlot au milieu de nulle part, avec comme seul univers une plage de sable clair ourlé d’un liseré de corail bleu turquoise. Les heures longues et silencieuses s’étirent entre de longues rêveries dans un hamac tendu entre deux palmiers et des plongeons dans des eaux cristallines pour se fondre, poisson parmi les poissons, dans le monde magique des profondeurs marines.

Certains îlots sont quelque peu aménagés pour recevoir des étrangers durant plusieurs jours. Une technique imaginée par les Kunas pour se protéger des invasions de touristes sur les îles qu’ils occupent. La solution du all in reste cependant spartiate. Les Kunas ont résolument choisi de se préserver de la vie moderne pour conserver intactes leurs habitudes ancestrales qu’ils proposent d’expérimenter à leurs hôtes : nuit dans un hamac ou une petite tente pour les friands d’intimité, au menu du poisson frit ou des langoustines grillées servies avec des bananes frites, le tout servi sur une feuille de banane et accompagné d’une noix de coco fraîchement cueillie pour étancher la soif.

  • Les Amérindiennes Kuna portent encore sur elles les attributs distinctifs de leur communauté farouchement traditionnelle. (Charles Mahaux)

Des femmes, gardiennes des traditions ancestrales, installent à l’ombre des palmiers leur artisanat unique en Amérique centrale. Elles offrent des molas, à savoir des carrés de tissus cousus avec des superpositions d’étoffes de couleurs différentes qui dessinent une figure souvent symbolique, à la base de leur costume traditionnel qu’elles continuent d’arborer fièrement. Leurs mollets et leurs poignets sont sertis de jambières et de manchettes réalisées de centaines de petites perles colorées enfilées pour former des motifs géométriques. Elles enferment leur chevelure sombre derrière un foulard rouge vif. Elles drapent autour de la taille un pagne noir avec des motifs jaunes et verts qu’elles rehaussent avec des chemisiers dont le devant et le dos sont composés de molas. Autrefois, elles se promenaient nues et arboraient des tatouages sur la poitrine et dans le dos. Cet art particulier représentait le lien que ce peuple entretenait avec le monde d’ici et de là-bas. Contraintes de se vêtir pour être décentes à la face de Dieu, elles ont récupéré ces tatouages interdits en créant les fameuses molas. Coquettes, elles ont les narines transpercées par un anneau et elles arborent aussi des colliers, des boucles d’oreille et des bagues en or. Dernière touche d’élégance, le maquillage, avec un trait noir tracé le long de l’arête du nez depuis la base du front. S’offrir une escapade au pays des Kunas, c’est s’assurer non seulement d’un dépaysement complet au cœur de la beauté à l’état naturel, c’est s’offrir aussi l’expérience de l’immersion dans une culture autochtone encore authentique.

Rencontre insolite

Nul besoin toutefois de partir aussi loin de la capitale pour découvrir d’autres Amérindiens de souche qui vivent en symbiose avec la nature. À une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau du canal le plus fréquenté du monde subsiste une communauté qui vit de cueillette et de pêche. Cependant, depuis que le gouvernement panaméen a transformé leur territoire en parc national, les indigènes Emberas se sont tournés vers le tourisme pour subvenir à leurs besoins. Installées à 40 km à peine de la capitale du pays, les communautés sont accessibles en pirogues, pilotées par les indigènes eux-mêmes. La promenade est un premier dépaysement, la longue barque remonte la rivière en se faufilant le long de rives envahies par la jungle d’où s’envolent un martin-pêcheur, un cormoran, une aigrette blanche… Un des deux piroguiers est assis à la tête de l’embarcation, scrutant les fonds de la rivière peu profonde par endroits. Des panaches de fumée blanche qui s’échappent vers le ciel annoncent un village, des enfants nus jouent dans l’eau sous le regard attentif de jeunes femmes aux seins nus qui nettoient des poissons dans la rivière. Quelques hommes, vêtus de pagnes courts tressés avec des perles nous accueillent en musique, au son du tambour, de flûtes et de curieux instruments de musique réalisés avec une carapace de tortue.

Le village rassemble quelques huttes posées sur pilotis pour faire face aux crues du fleuve. Toits de palme tressée, murs ouverts sur la forêt proche, il y a des cases pour cuisiner, d’autres pour se réunir et d’autres qui rassemblent les familles pour la nuit. Les touristes s’égayent entre les chaumières et se familiarisent avec les enfants ravis de jouer avec les nouveaux arrivants. Le chaman entraîne les plus curieux dans son sillage pour une leçon de choses au cœur de la jungle. L’espace au sol est précieux, chaque arbre est recouvert d’orchidées, de broméliacées et de lianes. Le guide explique les graines, les racines, les feuilles à piler et à boire en décoction pour soulager les douleurs abdominales, cicatriser une plaie ou aider une femme à accoucher. La promenade ramène au village où un déjeuner pittoresque attend dans la grande case. Chacun reçoit un cône de feuilles de bananier qui contient des beignets de banane plantain et du poisson grillé accompagné de citron vert. Le chef du village consacre alors du temps à expliquer leurs coutumes avant d’inviter ses hôtes à danser avec eux au rythme de la musique jouée par les hommes. Les jeunes femmes sont éblouissantes avec leur paréo chatoyant surmonté d’un corsage de perles et de pièces de monnaie qui couvre leur poitrine dénudée. Elles arborent une couronne de fleurs d’hibiscus sur leur chevelure sombre qui croule jusqu’à la chute des reins. Elles entament une ronde joyeuse et rapidement, quelques touristes se laissent entraîner dans la danse pour le plus grand plaisir des enfants rieurs. Avant de repartir, chacun emporte un peu de leur artisanat, une des principales ressources de la communauté. Sculptures creusées dans une noix, petites statuettes peintes de couleurs vives, bijoux de fibres et de graines, pirogues miniatures en bois, instruments de musique, etc. autant d’humbles objets qui rappellent cette rencontre insolite avec un peuple qui mène une existence paisible et encore naturelle aux portes de la capitale, sans doute la plus moderne et la plus dynamique d’Amérique centrale.

Infos pratiques

   

Infos : Il n’y a pas de bureau de tourisme du Panama toutefois le site [www.ambafrance-pa.org/] de l’ambassade de France au Panama offre des infos précieuses. Un site touristique incontournable : [www.visitpanama.com]

Argent : L’unité monétaire est le dollar américain, du moins pour les billets, car on peut vous remettre également des balboas qui ont le même cours que le dollar. Les cartes de crédit sont acceptées partout, mais les achats auprès des communautés indigènes se paient en argent comptant.

Se loger : Le Panama propose de tout en matière de logement et à tous les prix. À Panama City, n’hésitez pas à vous offrir l’hôtel boutique Deville Hotel [www.devillehotel.com.pa], un havre de paix et de confort dans le quartier des banques, à deux pas de la Cinta Costera. Une manière de replonger dans l’histoire du canal à l’époque de sa construction sous la houlette de Ferdinand de Lesseps. Chaque suite est décorée avec des meubles importés des colonies françaises. Sur la côte Pacifique, l’hôtel Bristol Buenaventura qui fait partie de la chaîne des Plus Beaux hôtels du Monde (Leading Hotels of the World) offre un confort exceptionnel dans un décor de rêve qui rime avec élégance, luxe et raffinement [www.thebristol.com/buenaventura]. À Bocas, les hôtels de toute catégorie ne manquent pas. Ceux qui veulent larguer les amarres et qui aiment le farniente choisiront une escapade de quelques jours au moins au Al Natural Resort dont la formule de vie (bungalows, kayak, planche à voile et excellente table inclus dans le prix du séjour) offre la possibilité de vivre une expérience hors du commun [www.alnaturalresort.com]. Michel Natalis sera de surcroît d’excellent conseil pour les excursions à faire dans les environs.

Se restaurer : Panama City est une ville tellement cosmopolite que le touriste qui se contente d’un city-trip de quelques jours sera bien en peine de raconter la cuisine panaméenne tant l’offre gastronomique est variée. Tout au plus appréciera-t-il la fraîcheur incontestable des produits de la mer et des fruits tropicaux. Si vous aimez la viande, laissez-vous tenter par Os Segredos da Carne [www.ossegredosdacarne.com], si vous préférez le poisson, vous apprécierez le 7 Mares.

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