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Savoir tenir l’intelligence en haleine

Closed Circuit

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
05.09.2013
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  • Martin Rose (Eric Bana) devient de plus en plus suspicieux tout au long du film Closed Circuit. (Films Séville)

On pourrait penser que Closed Circuit est tiré d’un polar best-seller international, mais il n’en est rien. C’est plutôt la rencontre du scénariste Steven Knight (Loin de chez eux, Eastern Promises) et du réalisateur John Crowley (Boy A, Intermission) qui donne cette impression. Le résultat qui en découle est tout aussi bon que la lecture d’un livre à succès, en plus d’interpeller l’intelligence du spectateur.

Alors qu’ils sont à la défense d’un procès pour terrorisme, deux avocats (Eric Bana et Rebecca Hall) voient leur loyauté mise à rude épreuve et leur vie devenir très précaire.

L’idée de conjuguer trois genres cinématographiques, soit la fiction juridique, celle traitant de terrorisme et une autre d’espionnage, est captivante. Ces thématiques ont été déjà abondamment développées au cinéma, tout comme à la télévision, mais ont souvent été traitées individuellement. Ajouter à cela deux avocats, anciens amants, qui ne peuvent entrer en contact professionnellement l’un avec l’autre, mais qui devront outrepasser cette règle afin de garder la vie sauve, apporte un élément dramatique de plus. Voilà plus d’une raison de se rapprocher d’un grand écran près de chez soi pour le voir. Sans reluire comme un rare bijou du 7e art, on sait tout de même qu’on a droit à un film qui a des standards élevés sur plusieurs plans.

Que ce soit sur l’affiche ou dans la bande-annonce, on vend Closed Circuit comme un film à sensations fortes où la surveillance est omniprésente et partie prenante du film. Bien que Londres soit véritablement l’une des villes les plus surveillées dans le monde, il ne s’agit pas de l’enjeu majeur du film. Cette distorsion entre l’intention de promotion des producteurs et le contenu réel du film a le potentiel d’en décevoir plus d’un. Le rythme n’est pas celui d’un film à la Jason Bourne et encore moins Enemy of the State. C’est comme si la promotion était américaine, mais le contenu britannique. Cela a un certain sens étant donné qu’il s’agit d’une coproduction États-Unis/Royaume-Uni.

Closed Circuit gagne des points dans son minimalisme, où les bonnes idées remplacent les millions investis dans les explosions. La première scène en est un exemple avec toutes ces perspectives de caméra de sécurité dans un style différent de la série télévisuelle américaine 24. Au lieu de séquences pompeuses et dispendieuses, on a droit par exemple à des rebondissements en voix hors champ devant de longs panoramiques de Londres à vol d’oiseau. La couverture va davantage du côté d’une histoire bien racontée que du divertissement éclatant.

Rebecca Hall (Vicky Cristina Barcelona, Iron Man 3) et Eric Bana (Hanna, Munich) font un excellent duo au jeu modéré. Ils apportent avec grande aisance une palette d’émotions comprimées alors qu’ils font face à plusieurs vérités accablantes, mais étant restreints à ne pouvoir agir dans l’immédiat. On sent bien aussi leurs craintes d’être suivis et observés.

Jim Broadbent (Cloud Atlas, Gangs of New York) joue le procureur général dans le long métrage. Difficile d’oublier ses derniers personnages dans Cloud Atlas, passant du loufoque à la personnalité austère. Dans Closed Circuit, c’est comme s’il mêlait les deux, ce qui crée un effet vraiment accrocheur. Il oscille entre le sinistre personnage et le fonctionnaire sympathique. Anne-Marie Duff (Nowhere Boy, Notes on a Scandal) joue aussi deux personnalités contradictoires avec grande acuité. Un bon film d’espionnage a besoin de talents et de personnages du genre. Riz Ahmed (The Reluctant Fundamentalist, We Are Four Lions) réussit aussi à faire monter d’un cran le suspense avec son jeu intriguant.

  • Claudia Simmons-Howe (Rebecca Hall) sent, dès le début d’un nouveau procès qu’elle a accepté comme avocate, qu’il y a anguille sous roche. (Films Séville)


Le lien romantique entre les personnages de Hall et de Bana est subtil et prouve la sophistication britannique du scénario. Leur rapprochement inévitable dans le film ne finit pas dans un lit ou par un baiser impulsif et sauvage. On a plutôt confié aux acteurs le soin de manifester leur grande attirance par des regards, des gestes précis, quelques fois insérés dans des retours en arrière. Encore ici, on lève la barre en ce qui concerne la qualité globale.

On peut relever le souci de la direction photo lors de l’ouverture de plusieurs scènes. Elle permet notamment de croire qu’on se situe en Angleterre et que de grandes choses s’y trament. Tout cela par l’attention mise, entre autres, sur la grandeur de l’architecture de la capitale du Royaume-Uni.

Plus que tout, il ne faut pas manquer Closed Circuit pour son rappel des jolies perruques portées par les avocats et le juge à la cour britannique et leur appellation «My Lord» pour leur supérieur!

 

 

 

   

 

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