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La Chine est confrontée à une grande crise de l’eau

Écrit par Euly Luo, Epoch Times
08.09.2013
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  • Cette photo prise le 13 décembre 2011, montre une femme en train de prélever un échantillon d’eau polluée rouge qui coule d’un égout vers la rivière Jian à Luoyang, la province du Henan en Chine du nord. La pollution de l’eau a atteint les proportions d’une crise majeure en Chine. (STR/AFP/Getty Images)

L’industrialisation et l’urbanisation rapides de la Chine accompagnées d’une surexploitation et d’un abus des ressources naturelles ont conduit à une importante pollution de l’eau et à une pénurie aux proportions quasi critiques.

Récemment un bulletin annuel sur l’environnement publié par le ministère pour la Protection de l’Environnement en Chine (MEP) a révélé que plus de 30% des fleuves du pays et plus de 50% des eaux souterraines se situent sous les normes nationales de la qualité de l’eau. La dégradation continue de la qualité de l’eau affecte la vie et la santé publique devenant l’une des crises les plus urgentes pour la survie en Chine.

Le niveau de gravité

Selon un rapport semestriel du MEP, publié le 2 août, dans la première moitié de 2013, 12 stations nationales de surveillance des eaux en surface ont révélé que la teneur en métaux lourds de ces sites avait dépassé, par 22 fois, les normes de qualité de l’eau du pays. Les échantillons d’eau prélevés dans le Yangtze et le fleuve Jaune ont montré que le mercure avait dépassé les niveaux de sécurité de 50%, suivi par l’arsenic à 36,4%.

Selon le bulletin, les eaux usées rejetées à l’échelle nationale en 2012 ont atteint un total de 68,46 milliards de tonnes. Sur les 1.200 rivières surveillées, 850 sont contaminées, et plus de 90% des bassins où elles se déversent ont été pollués.

Selon les données statistiques du bulletin, sur les sections des 10 bassins les plus importants contrôlés par l’État, notamment sur les bassins du Yangtze et du fleuve Jaune, 20,9% avaient une pollution «légère» et 10,2% une pollution «de niveau moyen».

Sur les 4.929 points de surveillance de la qualité des eaux souterraines dans 198 villes, 57,3% ont été déclarés comme ayant une qualité de l’eau «mauvaise» voire «très mauvaise».

La qualité des eaux souterraines s’est dégradée depuis le déversement intensif d’eaux usées non traitées ou partiellement traitées. En outre, l’augmentation de l’urbanisation et le développement industriel au cours des dernières années ont conduit à un manque de plus en plus important d’eaux souterraines dans certaines régions, ce qui a considérablement abaissé le niveau de l’eau, selon Chinacitywater.org citant Zhang Hongtao, l’ingénieur en chef du ministère des Terres et des Ressources en Chine.

«Les eaux usées résidentielles, les eaux usées municipales, les effluents industriels et les produits chimiques agricoles sont déversés dans les rivières, ce qui a inévitablement contaminé la nappe phréatique et menacé les sources d’eau souterraine. Les problèmes liés à la pollution de l’eau sont devenus sinistres», a déclaré Zhang.

Les causes

Selon l’Economic Information Daily, les polluants provenant de sources industrielles, agricoles et résidentielles sont les principales causes de la pollution de l’eau en Chine. La pollution industrielle est provoquée par le déversement direct d’effluents industriels non traités dans les cours d’eau à proximité des lacs, rivières ou océans.

Concernant la pollution agricole il s’agit de la contamination des plans d’eau par les eaux usées agricoles, les engrais et les pesticides dans les régions rurales. L’usage excessif de pesticides peut causer la pollution de l’eau lorsque les produits chimiques restent dans le sol après l’irrigation et lorsqu’ils sont absorbés dans les eaux souterraines par les pluies.

L’utilisation intensive d’engrais provoque une grande concentration d’éléments nutritifs, tels l’azote et le phosphore, dans les ruissellements agricoles, ceux-ci contribuent potentiellement à la croissance d’algues nuisibles, une autre des formes les plus importantes de la pollution de l’eau.

La pollution résidentielle est due aux activités des ménages, notamment les eaux usées non traitées des habitations, et l’élimination inadéquate des produits chimiques y contribue également.

Malgré un budget national de 450 milliards de yuans (environ 56 milliards d’euros) pour le traitement des eaux usées, attribué dans le cadre du plan économique quinquennal 12 (2011-2015), la capacité actuelle de traitement des eaux usées de la Chine est seulement de 20%, tandis qu’environ 80% des eaux usées sont rejetées, souvent non traitées, directement dans les cours d’eau, selon Chachaba.com, un site web de cartographie en trois dimensions de Shenzhen.

Toujours selon Chachaba, 54 des 78 principaux fleuves de Chine sont pollués, et la moitié des sept principaux bassins où ils se déversent sont contaminés. Jusqu’à 86% des rivières qui traversent les villes sont considérées comme polluées et la contamination dépasse les normes nationales.

Les contaminants

Plus de 2.000 contaminants ont été identifiés dans les tests d’eau, surtout des polluants organiques, composés essentiellement de carbone et de métaux lourds: on retrouve 765 d’entre eux  dans l’eau du robinet, dont 190 substances dangereuses et 20 cancérigènes, selon Chachaba.com.

La pollution de l’eau constitue une menace inquiétante pour l’eau potable en Chine. Environ 82% de la population chinoise puise son eau potable principalement des puits peu profonds et des lacs d’eau douce, mais 75% de ces sources d’eau sont gravement contaminées par des concentrations bactériennes dépassant les normes d’hygiène pour la qualité de l’eau. Près de la moitié des grandes villes de la Chine ne répondent pas aux normes nationales de qualité en l’eau potable.

Moins de 11% de la population chinoise dispose d’une eau qui répond aux normes nationales pour la qualité de l’eau potable. Non moins de 65% de la population utilise une eau à boire provenant de sources peu sûres. Selon Chachaba.com, les problèmes de qualité de l’eau les plus communs auxquels ils font face sont un aspect boueux, un goût anormal, des contaminants inorganiques tels que le fluor et l’arsenic, des produits chimiques industriels et enfin des organismes qui sont à l’origine de maladies.

L’empoisonnement à l’arsenic a été identifié comme l’une des «maladies endémiques les plus importantes» du pays. Selon un projet de recherche quinquennal international dirigé par le Dr. Guifan Sun de l’Université médicale de Chine publié le 22 août, près de 20 millions de Chinois vivent dans des zones à haut risque de contamination par l’arsenic dans leur ressource en eau.

La rareté

Outre la pollution,  la Chine manque aussi de ressources suffisantes en eau douce. Avec une population de plus de 1,3 milliard de personnes et 2.300 mètres cubes d’eau par habitant et par an, cela n’équivaut qu’au quart seulement du niveau d’utilisation moyenne de la planète, plaçant la Chine au 121e rang mondial. Selon CNN, qui cite les Nations unies, la Chine est l’un des treize pays connaissant des pénuries d’eau extrêmes.

La croissance démographique, le développement économique, l’urbanisation et la pollution ont tous aggravé les pénuries actuelles de ressources en eau douce. Selon le ministère des Ressources en eau, sur 663 villes du pays, plus de 400 souffrent de carences en eau, avec 110 classées en «carences graves».

Au regard d’une moyenne annuelle par habitant, il apparaît que 232 millions de personnes sont confrontées à de sérieuses pénuries d’eau.

Les préoccupations des internautes

La situation critique concernant la pollution de l’eau a suscité les inquiétudes parmi les blogueurs chinois.

Les internautes «Verts comme toujours» ont écrit sur Sina Weibo, un service de microblogging de type Twitter en Chine: «La mort de l’ours polaire affamé sert d’avertissement à l’humanité, l’exploitation sans fin des milieux naturels n’apporte rien, si ce n’est la destruction. Si aujourd’hui nous ne faisons pas attention à la durabilité écologique, nous serons engloutis par la détérioration des environnements dans un avenir proche. Si nous détruisons les coupe-vents et les ceintures vertes, polluons les montagnes et les rivières, le jour viendra où l’eau coûtera plus cher que l’essence; alors nous aurons peut-être envie de pleurer mais nous n’aurons plus de larmes».

Un internaute au surnom de «Sang de fer, émotion tendre», a inscrit sur Tencent Weibo, une autre des plateformes de microblogging de premier plan en Chine: «Les faits ont prouvé que la Chine a le développement économique le plus myope du monde. Notre civilisation ancienne, avec une histoire de milliers d’années, a été complètement déformée après quelques décennies de développement. Toutes ces (anciennes) rivières pures et montagnes verdoyantes pourront-elles un jour être restaurées?»

Version en anglais: China Faces Big Water Crisis

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