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Hong Kong: Une institutrice proteste contre l’injustice

Entretien exclusif avec l’institutrice Alpais Lam

Écrit par Cheryl Ng, Epoch Times
10.01.2014
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  • u00abL’école m’a reproché de ne pas être un bon exemple pour les élèves. Mais je pense qu’en préservant nos idéaux, je devrais être un bon exemple pour les citoyens de Hong Kong.» (Tang Shiyun/Epoch Times)

HONG KONG – Le 14 juillet 2013, le destin a joué un tour à Mme Alpais Lam Wai-sze, une institutrice de l’école primaire de Fanling, Hong Kong. Ce jour-là, elle a suivi sa conscience en s’exprimant contre ce qu’elle avait vu et trouvé injuste dans une zone piétonne de Mongkok.

En effet, la police n’était pas intervenue pour arrêter les membres de l’Association de protection de la jeunesse qui agressaient les pratiquants de Falun Gong sur leur stand d’information. Depuis, les échos de son appel pour la justice ont créé beaucoup de remous.

Dans les mois qui ont suivi, elle a subi de graves attaques personnelles, allant de menaces de mort venant du Parti communiste chinois (PCC) jusqu’à sa mise sous enquête par la division criminelle de la police suite aux instructions de Leung Chun-ying, le chef de l’exécutif de Hong Kong. Elle a décidé de continuer à parler, car elle s’est rendue compte qu’il n’y avait pas d’autre choix que d’affronter directement le PCC.

Le PCC a utilisé les médias sous son contrôle pour diffamer Mme Lam et a diffusé sur Internet une vidéo censurée et fabriquée de toutes pièces pour donner du poids à leur histoire. La façon dont le PCC a utilisé les médias pour calomnier Mme Lam a suscité la colère du public à Hong Kong. Beaucoup de gens ont considéré l’incident de Mme Lam comme l’un des dix sujets les plus marquants de l’actualité de Hong Kong en 2013.

L’institutrice Lam a donné récemment une interview à Epoch Times et est revenue sur ce qu’elle a vécu au cours des six derniers mois.

Aucun calme

L’autre jour, quelqu’un m’a interpellée dans la rue: «Une institutrice qui enseigne des choses erronées aux enfants», alors que cette personne occupait tout un banc avec ses bagages au lieu de permettre aux autres de s’asseoir. Cette situation était assez étrange. J’ai ressenti beaucoup d’émotions en affrontant ces insultes, je sais que je dois m’adapter à cela, je n’ai jamais connu ce genre de persécution auparavant.

La semaine dernière, quelqu’un a jeté des papiers-monnaie (comme on fait pour les morts) à ma porte. J’ai reçu cinq lettres de menaces, dont une signée par un membre communiste affirmant que je ne devrais pas crier contre le PCC et que j’aurais à payer pour cela. La lettre contenait une lame de couteau et je l’ai signalé à la police.

Déçue par l’école

Ma famille est très droite et le PCC n’oserait pas l’attaquer. Ma famille divulguerait et dénoncerait les mauvaises actions.

Ma préoccupation principale est l’école. Je ne sais pas à quelles pressions ont été soumis mes collègues. Je ne pouvais pas parler pour eux, je ne pouvais pas non plus savoir ce qu’ils pensent vraiment. J’assume l’entière responsabilité de mes actes, le PCC ne devrait pas causer de tort à mon école, ni harceler mes collègues et mes amis.

Toutefois, l’école a affirmé que j’avais ruiné sa réputation, ils agissaient comme s’ils étaient contre moi. Ils m’ont donné beaucoup d’exemples, répétant la version présentée par mes opposants. Je trouve cela très injuste. J’ai ma liberté d’expression. Je devrais pouvoir vivre comme d’habitude. J’espère que l’école agira selon ce que la Bible explique au sujet de la droiture. Ce n’est pas le cas maintenant, c’est injuste pour moi. Cela me rend vraiment triste.

Pas de propos injurieux

J’ai été attaquée non pas pour de quelconques propos injurieux, mais parce que j’ai soulevé quelque chose qui n’a pas du tout été apprécié par le Parti communiste chinois. Ils se sont sentis «blessés»! Ils craignaient qu’une institutrice comme moi puisse dénoncer leurs mauvaises actions. Les conséquences seraient graves, c’est pourquoi ils ont continué à m’attaquer.

Je vois que durant de nombreuses années, le PCC a réprimé le progrès de la démocratie et les Chinois. Ils craignent les effets ultérieurs importants (de mes révélations), donc ils continuent à me calomnier sur base de quelques paroles impolies que j’ai prononcées.

Avec cet incident, j’ai été très déçue par certains médias. À part l’Apple Daily et Epoch Times, les autres journaux ont ignoré les mauvaises actions du Parti communiste. TVB s’est également comporté injustement à mon égard en me qualifiant de «grossière» institutrice, une stratégie assez typique de lavage de cerveau.

Trompés par le PCC

En fait, je pense que beaucoup de gens, même les internautes, ont été trompés par leurs tours. Les faits ont été sortis hors de leur contexte, pour écarter la réalité de l’incident et attirer l’attention sur les détails mineurs pour cacher la vérité aux gens. Même mes amis m’ont dit qu’ils n’avaient vu que l’épisode censuré et pas la version originale. Cela m’a déçue.

Mais les habitants de Hong Kong ne comprennent pas le PCC. J’espère que les gens de Hong Kong réfléchissent bien. Aujourd’hui, c’est Lam Wai-sze, demain ce seront d’autres personnes. Si vous faites une confiance aveugle à ce que disent les autorités ou le PCC, ce seront les habitants de Hong Kong qui en souffriront.

Le Parti communiste entretient des liens économiques étroits avec de nombreux pays, y compris Taiwan. Mais son système politique est définitivement malsain. Par conséquent, je pense que le seul espoir pour changer les choses est de mettre fin au régime autocratique du parti unique. Je m’inquiète pour les gens de Hong Kong qui ont l’esprit pollué par le mode de pensée du PCC. C’est pourquoi je pense que les gens de Hong Kong doivent être unis et prudents.

Gagner de l’argent est important, la famille l’est également, ces deux aspects sont étroitement liés dans vos vies. Si vous n’utilisez pas un système démocratique pour contrebalancer le Parti communiste, il corrompra votre vie. Hong Kong va perdre ses valeurs fondamentales.

  • Le 4 août 2013, plus de 3.000 personnes ont manifesté leur soutien à Alpais Lam dans la rue Sai Yeung Choi. (Epoch Times)

Tout comme affronter la mafia

Nous ne sommes pas armés, nous ne pouvons que nous exprimer. Si nous ne disons pas la vérité aux gens, justice ne sera pas rendue. Nous n’avons que le droit à la liberté d’expression. Je dois utiliser ce droit pour exprimer ce que je pense.

Ne laissez pas le PCC croire qu’il peut vous intimider et vous faire taire. Pendant un certain temps, j’ai été en conflit avec moi-même: devrais-je me taire ou non? Pour parler franchement, l’école m’a aussi suggéré «qu’il valait mieux ne pas trop parler», sinon cela serait sans fin. Mais ils ne comprennent pas, c’est le Parti communiste qui veut prolonger cet incident.

Le PCC n’a jamais changé. Certains disent qu’il s’est bien amélioré. Mais d’après ce que je vois dans les informations, j’ai compris qu’il n’a jamais changé. C’est toujours un pays autocratique avec un parti unique. J’ai beaucoup de chance d’être à Hong Kong, du fait que nous avons encore le droit d’exprimer notre opinion. Toutefois, j’ai constaté que quand je parlais, on me faisait taire. Maintenant, je me trouve dans la situation tragique d’être persécutée.

Soutenue par la foi

Comment continuer? Parfois, tout est relatif. Bien que je sois persécutée à Hong Kong, je trouve que j’ai beaucoup plus de chance que les dissidents en Chine continentale. Au moins, j’ai une certaine protection de la part des citoyens de Hong Kong, ils veillent sur moi.

En comparaison, les dissidents comme Li Wang Yang ont été si tenaces. J’ai aussi beaucoup d’admiration pour certains militants pour la démocratie et les pratiquants de Falun Gong. Ils restent fermes, la persécution qu’ils subissent n’est sûrement pas moindre que la mienne!

Dans la Bible, j’ai appris que Jésus avait beaucoup souffert de la persécution. Je pense que personne n’a souffert plus que lui. Il a blâmé le régime autocratique. Je suis fière de lui. Parfois, je suis déprimée malgré ma foi. Je suis maintenant persécutée. Je ne sais pas si Jésus peut m’aider.

Je pourrais me lamenter que c’est dur, mais je me rappelle toujours de ceci: Jésus est un bon exemple, il a même sacrifié sa vie et il a persévéré. Il faisait face au régime romain, nous sommes maintenant confrontés au Parti communiste. L’histoire se répète !

Je devrais m’exprimer quand quelque chose ne va pas. Si c’est juste, bien sûr, je ne dois pas crier. Cependant, c’était impossible d’ignorer ce que l’Association de protection de la jeunesse a fait au Falun Gong.

Jusqu’à présent, je me demande pourquoi ils (les policiers) ont laissé faire et ont ignoré cet incident? Cela semble impossible. Y a-t-il eu des changements depuis l’incident? Il semble que la police ait pris quelques mesures, mais pourquoi ont-ils attendu?

Tel est le pouvoir des citoyens, ils m’ont soutenu en manifestant le 4 août dans la rue Sai Yeung Choi. Il y avait plus de 3.000 personnes et la situation était explosive à un moment.

Des regrets?

En ce qui me concerne, je regrette d’avoir juré, mais la prochaine fois je m’exprimerai à nouveau si je vois de telles injustices. Mais, j’agirai plus intelligemment et je demanderai à davantage de citoyens de venir m’aider.

J’espère que l’école ne reçoit plus d’appels de plaintes, ce qui les amènerait à penser que j’ai fait quelque chose de très mal! J’espère que je pourrai tranquillement reprendre l’enseignement, sinon, je prie pour que Jésus m’aide à renforcer ma foi et à être une bonne institutrice. Peut-être pas forcément à l’école, mais par des voies différentes, à travers les médias, pour enseigner aux citoyens à se soucier de ce qui se passe dans la société.

J’espère que mes discours et commentaires encourageront les gens à se prononcer contre l’injustice. Ça ne doit pas être seulement moi, une voix ne suffit pas. J’espère que plus de gens vont se joindre à moi et que nous pourrons nous exprimer comme une seule voix.

Version en anglais: School Teacher Who Protested Injustice: A Top 10 Hong Kong News Story

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Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.