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La Birmanie pourrait apprendre de l’Inde: canaliser la diversité ethnique par la démocratie afin d’éviter les conflits

Écrit par Venus Upadhayaya, Epoch Times
10.01.2014
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  • Des femmes de la tribu Pa-O profitent de la fête locale Htamanu à Sanghar Village, État de Shan, en Birmanie, le 15 janvier 2011. La Birmanie et l’Inde sont deux pays qui ont connu plusieurs décennies de conflits entre les différentes ethnies, alors qu’ils se battaient pour la démocratie. (Shutterstock)

La Birmanie (également appelée le Myanmar) arrive à un carrefour difficile sur son chemin vers la démocratie,  elle fait face à des conflits ethniques. Des intellectuels birmans annoncent que leur pays pourrait apprendre des succès et des échecs de l’Inde, une terre de diversité avec des troubles similaires.

U. Soe Myint, rédacteur en chef du journal birman Mizzima, a déclaré: «Beaucoup de nationalités et d’ethnies existent dans notre pays comme en Inde. Dans un contexte plus large, l’Inde ne peut que nous aider à établir notre processus démocratique, mais [peut] aussi nous aider à examiner la question des diverses nationalités ethniques dans notre organisation nationale.»

Myint a participé au soulèvement pro-démocrate en Birmanie en 1988 et a été arrêté par l’armée birmane. En 1990, il a attiré l’attention du monde entier sur le sort des Birmans en détournant un vol international Thai Airways en Inde. Il n’a pas utilisé la violence pour détourner le vol. Il a été arrêté, mais plus tard acquitté.

Il est resté en Inde depuis plus de deux décennies, et a lancé Mizzima à New Delhi en 1998. La publication a grandi en une source indépendante d’informations et d’analyses sur la Birmanie.

«J’ai vécu en Inde pendant 23 ans et les indiens m’ont donné l’espace et le temps d’apprendre et de partager leurs expériences», déclara-t-il. «La démocratie indienne a dû faire face à de nombreux défis, mais elle est en place depuis si longtemps.»

Manoj Rai, directeur de la Société pour la recherche participative en Asie, a souligné  que certaines des institutions en Inde, ont renforcé la démocratie, y compris la «commission électorale qui a pour mission d’organiser des élections régulières de manière libre et équitable, les commissions des finances qui ont pour mission de partager les ressources, [et] les gouvernements locaux».

Il a déclaré que l’Inde peut également aider la Birmanie à établir une société civile dynamique avec des «ONG informées et habiles, des organisations communautaires, des médias libres et équitables, des systèmes de responsabilisation sociale, et des prestations axées sur les citoyens».

L’un des récents succès de l’Inde est la campagne anti-corruption qui a donné naissance au parti Aam Aadmi (traduit par parti de l’homme du peuple) en 2012. Le mouvement a rallié la participation de masse et le parti a gagné du terrain politique avec le soutien de quelques personnalités de haut rang en Inde.

Une émission de radio réalisée par des éboueurs à Bangalore, en Inde, est un signe et un symptôme de la conscience politique et l’enthousiasme qui imprègnent les différentes parties de la société indienne.

En mai, Epoch Times a écrit sur Kalamani, une femme intouchable (position la plus basse et méprisable dans le système de caste indien) de 37 ans qui s’est présentée aux élections locales malgré de grands obstacles.

Ces deux exemples mettent en évidence les forces et les faiblesses de la démocratie indienne. Les éboueurs ont été motivés à réaliser cette émission de radio car ils ne se sentent pas représentés. Pourtant, ils ont également trouvé la liberté de s’exprimer et de développer des institutions de soutien communautaire. Kalamani, qui ne se présente que par son prénom car son nom de famille porte une connotation de classe, a eu beaucoup de difficulté à collecter des fonds, elle a dû faire face au ridicule, et n’a pas gagné l’élection. Pourtant, elle a passé une première étape et en a encouragé beaucoup.

L’Inde, comme la Birmanie, est ethniquement et religieusement diversifiée, avec des majorités et des minorités ethniques engagées dans plusieurs décennies de conflits. Le nord-est de l’Inde a surtout connu un tel combat.

Un document publié par La revue des renseignements de l’Asie du Sud, intitulé Enquête sur les conflits et la résolution dans le nord de l’Inde, étudie certaines des erreurs commises dans la région.

La minorité des tribus des montagnes a été politiquement isolée par rapport à la majorité des plaines pendant la domination britannique et par la suite. «Ces politiques isolationnistes ont persisté... sous les motifs erronés de ‘protection’ de la population tribale contre l’exploitation par des ‘étrangers’. L’impact cumulé de ces politiques a été un approfondissement des fissures entre les populations tribales et non tribales», affirme l’article.

Namrata Goswami, de l’Institut des Hautes Études de Défense et d’Analyses a écrit un document en 2010 sur les différentes possibles avancées Le nord-est de l’Inde 2020: Quatre futurs possibles.

Goswami a reconnu l’extrême complexité de la situation, mais a fait quelques suggestions, y compris (mais sans s’y limiter) l’utilisation des fonds de l’immense intérêt touristique de cette région  très riche au niveau culturel, pour soutenir les communautés qui se sentent marginalisées, et l’assurance de la représentation politique à une telle communauté.

«La montée de l’Inde et son développement économique ultérieur créent une forte paranoïa sur le statut périphérique du nord-est. La crainte réside dans le fait que les communautés les plus prospères de l’Inde vont migrer vers le nord-est et prendre en charge ces terres, les ressources, et les entreprises. Diverses communautés ethniques du nord-est voient les ‘autres’ comme dans l’hypothèse du ‘nous contre eux’ du classique d’Huntington Le choc des civilisations, a écrit Goswami.

Cela conduit à des affrontements, les groupes qui se sentent marginalisés cherchent à se constituer en États séparés ou à exercer le pouvoir par d’autres moyens.

Rai a déclaré que l’Inde et la Birmanie pourraient travailler ensemble pour envisager l’avenir de ces terres diverses et complexes. Il a également remarqué qu’il est dans l’intérêt de l’Inde de soutenir la stabilité de son voisin asiatique.

«Il semble que l’ouverture de la Birmanie à des expériences démocratiques a également révélé la Birmanie pour ces mauvaises expérimentations», a-t-il déclaré. «Les citoyens birmans sont impatients d’avancer et de renforcer la démocratie. Si l’Inde ne bouge pas rapidement pour soutenir cet empressement... les gens vont accepter n’importe quels modèles démocratiques importés par ceux du nord ou les Chinois, ils ne pourront peut-être pas avoir d’expérience pertinente dans l’établissement et le maintien de la démocratie et des institutions démocratiques.

«Et si cela arrive, l’Inde aura un autre voisin perturbé qui perturbera sa propre paix et sa prospérité.»

Tara MacIsaac,  membre du personnel Epoch Times a apporté sa contribution à cet article.

Version en anglais: Burma Could Learn From India: Channeling Diversity into Democracy Instead of Strife

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