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Les syndicats en 2014

Du point de vue de la présidence

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
15.01.2014
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  • M. Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), élu en novembre dernier. (Gracieuseté de FTQ)

S’il y a bien des individus qui doivent impérativement savoir comment sont perçus les syndicats par la population, ce sont bien les présidents de ces organisations qui sont amenés à prendre d’importantes décisions auprès de milliers de membres. M. Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), élu en novembre dernier et la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Mme Louise Chabot, partagent le même point de vue sur le sujet.

La FTQ représente 600 000 membres, tandis que la CSQ représente 190 000 membres.

Daniel Boyer (FTQ)

M. Boyer pense que la population croit encore au syndicalisme. «Vous savez, si on demande aux citoyens “Êtes-vous d’accord avec les valeurs et les revendications du mouvement syndical?”, il y a de fortes chances qu’on nous dise qu’ils ne sont pas nécessairement d’accord. Mais si on ne dit pas que ça vient de nous, si on mettait nos valeurs et revendications sur une feuille de papier et qu’on demandait aux gens de cocher leurs valeurs et revendications qui sont les leurs, je pense qu’ils cocheraient les mêmes que les nôtres», clame l’ancien secrétaire général de la FTQ de 2010 à 2013.

«Je dirais qu’on a du travail à faire dans le mouvement syndical. Je n’oserais pas dire qu’on a perdu notre base, loin de là, mais on doit la reconquérir et aussi toute la population. Le défi du mouvement syndical, ici comme ailleurs, est qu’il faut retourner voir nos membres, entreprendre un dialogue constant et aussi avec la population», insiste le membre de la FTQ depuis 1978.

«Si on regarde le système de santé publique universel, le système d’éducation publique universel gratuit, l’amélioration de la Régie des rentes du Québec, on ne pense pas seulement à nos membres, mais à l’ensemble de la population. Vous savez, notre campagne “Une retraite à l’abri des soucis”, il y a plus de 100 organismes qui y ont adhéré. C’est multigénérationnel», estime-t-il.

«Nous savons que nous avons du travail à faire pour vendre nos idées, mais je sais qu’elles rejoignent beaucoup de monde», fait valoir M. Boyer. «On a à créer les alliances les plus larges possible dans le but de contrer le vent de droite. On vit des politiques d’austérité au Québec, mais il faut dire qu’elles sont pires ailleurs. Quand je parle d’alliances, il faut continuer d’aller au-delà du mouvement syndical : mouvements sociaux, les groupes communautaires, les étudiants, etc.», revendique-t-il.

Un des aspects du syndicalisme qui ravit toujours Daniel Boyer c’est qu’il est à la base de puissants lobbys, que la crédibilité est toujours présente et que la FTQ représente beaucoup de gens, dont la population.

  • La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Mme Louise Chabot (Gracieuseté de CSQ)

Louise Chabot (CSQ)

«Je crois que la population en général croit encore, du moins de ce qu’elle connaît, au syndicalisme dans ses fondements majeurs. Force est de constater que le travail qui est fait par les organisations syndicales à plusieurs chapitres est méconnu, peu assez valorisé. C’est vrai auprès de la population et, parfois, c’est vrai auprès des membres que nous représentons», avance Mme Chabot.

«La population voit exclusivement l’image des organisations syndicales quand il y a des conflits, une situation défensive où l’on doit expliquer notre existence, quand la situation n’est pas facile ou qu’on nous représente comme des “gras dur” qui empêchent la société d’arrêter de tourner en rond. Parce qu’il y a des forces en dehors des organisations syndicales qui nous présentent de cette manière-là. On se retrouve toujours dans une situation défensive, à expliquer notre existence, notre légitimité. Il y a un défi : redorer l’image du syndicalisme. Il faut s’adresser aux décideurs. Il faut aussi faire une vaste campagne pour valoriser notre rôle», relève la syndicaliste d’expérience.

«On se trouve dans une période très hostile pour les travailleurs et, par le fait même, pour la population. Les attaques syndicales des derniers temps, c’est du jamais vu. Je parle notamment des attaques du gouvernement Harper qui est ultraconservateur. Même si ça s’attaque aux lois des travailleurs, ça va avoir un impact dans toutes les provinces. L’idéologie est claire : affaiblir le mouvement syndical. C’est affaiblir la société en général», croit Louise Chabot.

Différentes menaces

«On travaille beaucoup à contre-courant, je vous dirais que si on regarde l’année 2013, les attaques à l’endroit des organisations syndicales se multiplient. Parce que pour une société démocratique forte où l’on veut s’assurer d’une plus juste redistribution de la richesse, on sait que les syndicats sont nécessaires et ont un rôle à jouer et qu’il y a des détracteurs voulant les affaiblir, délégitimer les organisations syndicales. Quand on veut moins d’État, moins de services publics, bien on veut aussi affaiblir les syndicats comme ils sont un rempart contre ça», affirme la présidente de la CSQ depuis le 29 juin 2012.

«La lutte contre l’assurance-emploi en 2013 n’a pas été une lutte seulement pour les travailleurs syndiqués, ça a été une lutte pour l’ensemble des travailleurs, de pair avec la société civile, avec les élus municipaux et avec d’autres groupes qui ont tenté de faire avancer la cause. C’est aussi pour des intérêts économiques de tous et pour le développement économique des régions. Il faut faire valoir ça», fait comprendre Mme Chabot.

«C’est démontré par l’OCDE que dans les pays où le taux de syndicalisation est fort, l’écart entre les riches et les pauvres est le plus faible», souligne l’ancienne infirmière.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.