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Le régime chinois se mord la queue: des centaines de responsables communistes arrêtés depuis 2012

Écrit par Jin Qing, Epoch Times
20.01.2014
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  • Tribunal de Jinan, capitale de la province du Shandong, le dimanche 22 septembre: Bo Xilai se tient debout entre deux agents. L’arrestation de Bo Xilai en mars 2012 a marqué le début d’une campagne visant à réduire la puissance du gigantesque appareil de la sécurité intérieure du régime chinois. (Weibo.com)

Début mars 2012, les hauts dirigeants du Parti communiste chinois ont commencé à réduire en taille la puissance du Comité des affaires politiques et juridiques à la tête de l’immense système de la sécurité intérieure de Chine. Des centaines de responsables ont ainsi été arrêtés et de nombreux autres sont menacés.

Le point culminant de cette campagne a eu lieu en mi-décembre de l’an dernier, lorsque des personnes informées au sein des autorités de Pékin ont confirmé que Zhou Yongkang, l’ancien dirigeant du Comité des affaires politiques et juridiques avait été placé sous shuanggui, une forme d’interrogatoire brutal que le Parti réserve à ses propres membres.

Ensuite, le 20 décembre, une simple phrase publiée sur un site web du Parti annonçait que Li Dongsheng, le directeur du tristement célèbre Bureau 610, avait connu le même sort.

Depuis plus de dix ans, le Comité des affaires politiques et juridiques constituait le second centre du pouvoir dans l’appareil du Parti communiste chinois (PCC), contrôlant la police, la police armée, les tribunaux et le parquet – presque tous ces organes étant liés à l’application de la loi.

De 2007 à 2012, Zhou Yongkang avait dirigé le Comité des affaires politiques et juridiques, il était également membre du Comité permanent du Politburo, l’organisation d’élite au sommet du Parti. Il était l’un des hommes les plus puissants de Chine. Durant les cinq années précédant ce mandat, Zhou avait dirigé le Ministère de la sécurité publique, était le directeur adjoint du Comité des affaires politiques et juridiques et membre du Politburo.

En 2009, Li Dongsheng avait été nommé à la tête du Bureau 610, l’organe du PCC chargé d’éradiquer la pratique spirituelle du Falun Gong. Il avait été directeur adjoint du Bureau 610 depuis le début 1999. Quelques années après sa création, le Bureau 610 a été placé sous la responsabilité du Comité des affaires. Au moment de son arrestation, Li Dongsheng était aussi vice-ministre de la sécurité publique.

Zhou Yongkang et Li Dongsheng sont tous deux des serviteurs de l’ancien dirigeant du Parti Jiang Zemin et le mouvement dirigé contre eux et leurs associés a également pour but de déraciner la faction du Parti fidèle à Jiang Zemin.

Des mesures agressives

Le premier coup porté contre Zhou Yongkang et le pouvoir du Comité des affaires politiques et juridiques remonte à mars 2012. Bo Xilai, tout désigné pour reprendre les rênes du Comité des affaires politiques et juridiques après Zhou Yongkang, a été placé en résidence surveillée par le Bureau de la garde centrale, l’organe responsable de la sécurité des hauts dirigeants du PCC. Il a été condamné en septembre 2013 à la prison à vie pour subornation, corruption et abus de pouvoir.

Lorsque le nouveau Comité permanent du Politburo a été présenté en novembre 2012, aucun membre du système de sécurité n’en faisait plus partie, dans le but d’empêcher qu’une personne ayant autorité sur le système de la sécurité intérieure se retrouve dans les arcanes du pouvoir du PCC, comme c’était le cas pour Zhou Yongkang.

Début 2013, des mesures rapides et agressives ont été appliquées contre les anciens associés et relations de Zhou Yongkang.

Selon un rapport présenté en mars 2013 aux dirigeants du PCC par un ancien haut responsable du Comité des affaires politiques et juridiques, durant les trois mois précédents, 452 cadres du Comité avaient été placés sous shuangguai ou arrêtés, dont 392 du Bureau de la sécurité publique, 19 du Parquet, 27 du système juridique, 5 du ministère de la justice et 10 des services de la sécurité non-publique. En outre, 12 hauts responsables avaient mis fin à leurs jours.

Le rapport indiquait que pendant le mandat de Zhou Yongkang à la tête du Comité des affaires politiques et juridiques, les directeurs de police de différentes régions de Chine cumulaient souvent les postes de secrétaires du Comité et membres à la fois du comité régional du Parti et du Comité permanent.

Sans aucune séparation entre l’autorité sur la sécurité publique, le Parquet et les tribunaux, le pouvoir de la police a échappé à tout contrôle. De nombreux agents de la sécurité publique ont fini par eux-mêmes contrevenir à la loi et commettre de graves infractions.

Le rythme effréné du début 2013 n’a pas été maintenu, mais les mesures visant à affaiblir le Comité des affaires politiques et juridiques se sont enchaînées avec constance.

Parmi les nombreuses arrestations, celle de Cao Jianming a été l’une des plus importantes. Début septembre 2012, The Australian a rapporté que le Procureur général du Parquet populaire suprême de la République populaire de Chine avait été placé sous examen. Cao Jianming a été l’un des cadres les plus importants du Comité des affaires politiques et juridiques sous la présidence de Zhou Yongkang et a joué un rôle majeur dans la persécution du Falun Gong.

Le 4 octobre, l’Apple Daily, un média de Hong Kong, citant des informations du magazine Wind, a déclaré que Wang Lequan, l’ancien secrétaire du Parti de la région du Xinjiang, faisait l’objet d’une enquête de la Commission centrale d’inspection disciplinaire. Autrefois, lorsque Zhou Yongkang était ministre de la Sécurité publique, Wang Lequan et Zhou Yongkang avaient été de proches amis et lorsque Zhou Yongkang a été promu au Comité permanent du Politburo, Wang Lequan s’est révélé un allié fiable.

Le 18 novembre 2013, les médias chinois ont rapporté que Xiao Shuangsheng, le directeur du Comité des affaires politiques et juridiques de la ville de Langfang, province du Hebei, a été mis sous shuangguai.

Le 21 novembre, la Cour suprême chinoise a publié des «Suggestions pour la création d’un mécanisme pour prévenir l’injustice judiciaire» annonçant que le Comité ne participerait plus à aucune affaire juridique à moins que le cas n’implique les affaires étrangères, la défense nationale et d’autres domaines spéciaux. Le poids politique du Comité, qui ne connaissait autrefois aucune limite dans la surveillance des cas juridiques, était ainsi davantage restreint.

Epoch Times avait déjà signalé les infractions fondamentales de Bo Xilai et Zhou Yongkang, ainsi que le probable déclenchement d’une campagne contre le Comité des affaires politiques et juridiques, impliqué dans la préparation d’un coup d’État contre les plus hauts dirigeants du PCC et dans l’application systématique des prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de Falun Gong.

Le PCC a jusqu’ici camouflé ces deux crimes majeurs, bien que les centaines de responsables touchés par la campagne d’affaiblissement du Comité soient probablement impliqués dans l’un d'eux, voire les deux à la fois.

 

Version en anglais: Chinese Regime Turns on Itself: Hundreds of Officials Arrested Since 2012

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