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Whitewash: l'homme que j'ai tué

Une intrigue prometteuse avalée par une tempête dramatique

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
28.01.2014
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  • Bruce (Thomas Haden Church) s’est creusé un abri dans la neige où il guette toute forme de vie s’approchant de son camp. (Les Films Séville)

Récompensé à profusion pour son apport prolifique dans le monde de la publicité et son incursion remarquée dans celui des courts métrages, Emanuel Hoss-Desmarais présente son premier long métrage, Whitewash : l'homme que j'ai tué, version française de Whitewash.

Encore une fois, le réalisateur rafle un autre prix, celui du «Meilleur nouveau réalisateur» au Festival du film de TriBeCa en 2013. Il s’agit d’un festival annuel de cinéma indépendant américain ayant fait ses débuts en 2002 et prenant place dans un quartier de Manhattan à New York.

Ayant ses facultés bien affaiblies, Bruce (Thomas Haden Church) conduit sa déneigeuse en plein blizzard et renverse un homme qui se trouvait en plein milieu de la rue. Dévoré par la culpabilité, il décide de jeter le corps inanimé dans un endroit isolé qu’il remplit de neige. Lors de sa fuite, sa déneigeuse reste coincée en pleine forêt. L’heure des choix et de la survie commence.

On retrouve Marc Labrèche (L'enfant prodige, Matusalem) dans la peau de Paul Blackburn. On connaît le talentueux Marc Labrèche, autant dans le drame que dans l’humour. Ici, on a droit au deux. Il joue avec sérieux un personnage dépressif, mais au tempérament social, sympathique et léger lorsqu’il a besoin d’aide de son interlocuteur. Labrèche est drôle d’abord à cause de ses répliques volontairement ridicules et non à cause d’un cabotinage inadapté au long métrage, même s’il en était plus que capable. Donc, sa crédibilité et l’ensemble de son jeu sont impeccables. Il est aussi à noter qu’il n’est pas le personnage principal de Whitewash et qu’il apparaît uniquement dans quelques scènes.

L’attention principale du film est portée sur Thomas Haden Church (John Carter, We Bought a Zoo), qui sait comment tenir un premier rôle aux émotions contradictoires. Il doit conjuguer avec l’ivresse de l’alcool, la démence, le fait de feindre un homme de raison alors qu’il est rongé par la culpabilité et qu’il fait semblant de garder son calme lors d’un interrogatoire de police alors qu’il est en panique totale à l’intérieur de lui-même. Haden Church a une vaste palette d’émotions de jeu non verbal qu’il utilise à foison. Son intonation est excellente, entre autres, dans les séquences du film où son personnage est également narrateur. Son interprétation du rôle de Bruce Landry est assez solide pour que le film puisse reposer sur ses épaules. Les croisements de répliques avec Labrèche donnent un résultat bien captivant.

  • Après avoir commis l’irréparable, Bruce (Thomas Haden Church) n’a que sa déneigeuse sur laquelle il peut compter pour améliorer ses chances de survie. (Les Films Séville)


On reconnaît les traits du film noir dans l’œuvre de Hoss-Desmarais, œuvre qui aurait dû être exploité davantage que le drame porté sur la survie d’un homme dans la forêt, de sa confusion et la folie qui domine son être. Avoir développé davantage entre les deux personnages principaux aurait été fort plus appréciable. La part dramatique de la survie, déjà abondamment utilisée dans le cinéma toutes catégories confondues, ne compte pas d’éléments l’amenant à se démarquer. Le spectateur tombe dans la spirale d’embrouillement et d’engourdissement dans laquelle Bruce Landry (Haden Church) se perd progressivement. Le problème est que le spectateur reste lucide, ce qui irrite par les longueurs qui tendent à s’accumuler. Quand l’on déduit que Labrèche ne reviendra plus à l’écran, on a le choix d’attendre patiemment la fin ou de quitter la salle.

La culpabilité et l’espoir sont deux des thématiques phares tentant continuellement d’avoir le dessus l’une sur l’autre. L’apport de Serge Nakauchi Pelletier à la trame sonore est l’un des apports majeurs au film. Élément que l’on ne pourrait retirer sans faire perdre beaucoup au film.

Les paysages blancs et la neige aux humeurs variées de Dame Nature sont très présents à l’écran, ce qui pourrait fatiguer bien des Québécois, mais fasciner bien des gens venant d’autres pays… n’ayant pas à vivre nos hivers.

 

 

 

   

 

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