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Comment trois dirigeants communistes chinois ont rejeté le Parti

Écrit par Gu Chunqiu, Epoch Times
07.01.2014
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  • Un sympathisant en deuil se tient devant un grand portrait de l’ancien dirigeant du Parti communiste Zhao Ziyang dans le Parc Victoria de Hong Kong le 19 janvier 2005. Après le massacre de la Place Tiananmen, Zhao Ziyang avait par deux fois demandé à démissionner du PCC, mais ses requêtes avaient été repoussées. (Mike Clarke/AFP/Getty Images)

Avant que démissionner du Parti communiste chinois ne devienne un mouvement de masse, trois hauts dirigeants du Parti avaient exprimé le vœu d’officialiser leur rejet du Parti en en démissionnant.

En novembre 2004, la publication par Epoch Times de la série éditoriale Les Neuf commentaires sur le Parti communiste a touché une corde sensible parmi le peuple chinois. Cette série d’articles a aidé les citoyens chinois à voir plus clairement la véritable nature et l’histoire du Parti et ils y ont réagi en masse.

Depuis 2004, plus de 154 millions de personnes ont renoncé à leur adhésion au PCC et ses organisations affiliées.

Hua Guofeng et Zhao Zhiyang, ancien dirigeants du Parti, ainsi que l’ancien vice-président du Parti Rong Yiren, ont eu l’occasion de connaître le PCC comme peu d’autres l’ont connu.

Comment ces trois hommes, à la fin de leur vie, ont cherché à se distancier du Parti est un chapitre peu connu de l’histoire du PCC.

Zhao Ziyang

Zhao Zhiyang a été Premier Ministre sous Deng Xiaoping de 1980 à 1987 puis secrétaire général du Parti communiste de 1987 à 1989.

Il a été démis de ses fonctions en mai 1989 et placé en résidence surveillée en raison de sa sympathie pour les étudiants manifestant sur la Place Tiananmen. Son assignation à domicile a duré près de 16 ans, jusque son décès en janvier 2005.

Selon le site web d’informations en ligne Kan Zhong Guo, une source ayant accès aux plus hauts niveaux du PCC a révélé que Zhao Zhiyang avait par deux fois présenté sa démission à Jiang Zemin, qui lui succédera au poste de secrétaire général.

Jiang Zemin, qui soutenait la répression des étudiants sur la Place Tiananmen et a pourchassé les dissidents après le massacre du 4 juin 1989, n’a jamais répondu aux requêtes de Zhao Ziyang.

Hua Guofeng

En 1978, Hua Guofeng était le dirigeant suprême du PCC. Il détenait les positions de secrétaire général du parti, président de la commission centrale de l’armée et président du conseil d’État.

On dit aussi qu’il était le fils illégitime de Mao Zedong et qu’il aurait rapidement gravi les marches du pouvoir grâce au soutien de ce dernier.

  • Dans cette photo publiée le 21 mai 1977 par Xinhua à Pékin, Hua Guofeng salue un enfant qui venait de participer à une pièce de théâtre. À partir de 2001, Hua a cherché à démissionner du Parti communiste chinois mais a essuyé plusieurs refus. (AFP/Getty Images)

Selon un numéro de 2011 du magazine Chenming édité à Hong Kong, Hua Guofeng, qui était membre du Comité central, n’a pas assisté au 16e Congrès national. Plus tard, il a présenté pour la première fois sa requête pour quitter le PCC.

Lors d’une conférence de presse du 6 novembre 2001 tenue par le Ministère chinois des Affaires étrangères, un journaliste japonais a demandé à Zhu Bangzao, le porte-parole du Ministre: «Hua Guofeng a-t-il demandé à quitter le Parti?»

Zhu Bangzao a répondu: «Cela dépasse le cadre de mon devoir. Ne posez plus jamais ce type de questions lors de futures conférences de presse du Ministère des Affaires étrangères.» La dérobade du porte-parole a mené de nombreux observateurs à penser que les rapports selon lesquels Hua Guofeng avait demandé à partir étaient vrais.

En 2005, plusieurs médias ont rapporté que Hua Guofeng avait adressé la même requête au secrétaire général de l’époque Hu Jintao. Hua Guofeng accusait le PCC d’avoir trahi les droits fondamentaux des paysans et des ouvriers tout en desservant les intérêts des responsables corrompus et des capitalistes.

Selon des rapports de presse, le directeur de bureau de Hua Guofeng, son garde du corps, son secrétaire et son chauffeur ont tous introduit des demandes pour démissionner avec leur patron.

Rong Yiren

Rong Yiren est décédé le 26 octobre 2005. Lors de ses funérailles, son cercueil était couvert du drapeau du PCC, un traitement d’honneur offert uniquement aux membres du Comité permanent du Politburo, le groupe d’élite au sommet du Parti. Si les vœux de Rong Yiren avaient été respectés, le Parti n’aurait jamais permis de le considérer comme un membre à part entière.

Selon un article du numéro de novembre 2005 du magazine Trend de Hong Kong, Rong Yiren aurait demandé quatre fois à devenir membre du Parti. Les trois premières demandes d’adhésion ont été rejetées parce que le PCC pensait que Rong Yiren pourrait en faire bien plus pour le Parti tout en n’en étant pas membre.

  • Un homme tenant un portrait de Rong Yiren, ancien vice-président du Congrès national du peuple, assiste à un service de commémoration le 3 novembre 2005 à Pékin. Rong Yiren avait publié une déclaration avant sa mort disant que le Parti communiste n’avait plus d’espoir. (Photo: China Photos/Getty Images)

Rong Yiren était un riche homme d’affaires et un conseiller financier très loyal envers le parti. En 1978, suite à la décision de Deng Xiaoping d’ouvrir l’économie de la Chine, il a créé une organisation visant à aider à faire entrer les premiers investissements occidentaux en Chine.

Rong Yiren a fini par obtenir son adhésion au Parti suite à une quatrième demande en avril 1985.

Plus tard, Rong Yiren a demandé trois fois à quitter le Parti. La première fois était en réaction au massacre de la Place Tiananmen le 4 juin 1989. Avant cet événement, il avait demandé aux dirigeants du parti de négocier avec les étudiants.

Plutôt que de punir Rong Yiren pour avoir trahi la ligne du Parti, il a été nommé vice-président du Congrès national du peuple.

Sa deuxième demande de démission a été présentée après une dispute avec Jiang Zemin en 1996. Lors d’une réunion du Politburo, Rong Yiren avait critiqué la corruption du Parti et ses remarques avaient offensé Jiang Zemin.

Après une seconde dispute avec Jiang Zemin en juin 2000, Rong Yiren a présenté sa troisième demande de démissionner du PCC.

Le matin du 19 novembre 2005, alors qu’il était mourant, il a fait une déclaration finale dans laquelle il expliquait qu’un Parti qui a perdu ses principes, n’est plus gouverné par la loi, s’est séparé du peuple et recherche l’argent et les profits, un tel parti n’a plus d’espoir.

 

Version en anglais: How Three Chinese Communist Party Leaders Rejected the Party

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Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.