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La fermeture des camps de travail en Chine suscite des demandes d’indemnisation

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
08.01.2014
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  • Un groupe de victimes du camp de travaux forcés pour femmes de Masanjia se rend à Pékin le 16 décembre 2013 en tenant une banderole sur laquelle est écrit: u00abMasanjia, rends-moi mes droits humains, je réclame justice.» Selon Human Rights Campaign in China, Hao Wei fait partie des personnes photographiées. (Human Rights Campaign in China)

En réactions aux immenses pressions à l’intérieur et à l’extérieur de Chine, le Parti communiste l’avait officiellement annoncé l’an dernier: il se préparait à abolir le système des camps de rééducation par le travail dont il a usé pour punir les dissidents depuis les années 1950.

Mais si le Parti espérait que l’histoire en reste là, les victimes ont tout autre chose en tête. Celles-ci utilisent cette décision de fermeture des camps de travaux forcés pour réclamer des compensations pour les abus subis dans le passé.

Un épisode a particulièrement marqué la semaine dernière: d’anciennes détenues du camp de travaux forcés pour femmes de Masanjia, l’un des camps les plus violents de Chine, ont lancé une campagne de pétition en ligne et dans les rues, demandant réparations pour ces abus.

Triste notoriété

Le nom de Masanjia a acquis une notoriété internationale en 2012 lorsqu’une femme de l’état américain de l’Oregon a retrouvé une note écrite par un détenu du camp glissée dans une boîte d’objets de décorations pour Halloween. Étonnée et secouée, elle a présenté cette lettre à la presse.

«Monsieur: Si vous achetez par hasard ce produit,» était-il écrit dans un anglais imparfait, «veuillez avoir la bonté de faire suivre cette lettre à l’Organisation mondiale des droits de l’homme. Des milliers de gens ici qui subissent la persécution des autorités du Parti communiste chinois vous en remercieront et se souviendront de vous pour toujours.»

La note continuait: «Les gens qui travaillent ici doivent travailler 15 heures par jour sans pause le samedi et le dimanche ni jours fériés. Sinon, ils subissent tortures, passages à tabac et remarques désagréables.»

Avant cet accès de publicité déclenché par la lettre, les abus de Masanjia avaient lieu depuis plus d’une décennie. Les pratiquants du Falun Gong, une discipline spirituelle soumise à la persécution du régime chinois, étaient plus particulièrement ciblés. Une variété frappante de méthodes de tortures cruelles y a été mise au point et déployée sur les victimes, avant d’être diffusées dans l’ensemble du système des camps de travaux forcés à travers la Chine et utilisées sur d’autres détenus.

L’information selon laquelle Masanjia allait être fermé s’est répandue ces derniers mois. Un journaliste de CNN visitant le camp fin octobre l’a décrit comme étant «vide», sans gardes ni prisonniers. Minghui, un site web du Falun Gong, avait également indiqué en août dernier sa fermeture imminente.

Indemnisation

Un ensemble de victimes s’est désormais avancé et a essayé de demander réparation.

L’organisation Chinese Human Rights Defenders a enregistré le cas de Zhu Guiqin, une pétitionnaire qui s’est rendue à Pékin le 30 décembre. Elle a été interceptée, fouillée et renvoyée dans la ville de Fushun, province du Liaoning.

Un groupe de victimes du Liaoning, où se trouve Masanjia, s’est rendu à Pékin mi-décembre pour protester.

Hao Wei, l’une des victimes, a déclaré à NTD Television: «Au départ, nous avions prévu d’aller au tribunal, au lieu de pétitionner, mais le tribunal n’a pas placé l’affaire dans ses dossiers.»

Hao Wei s’est joint à trois autres victimes, pour poster en ligne leur «annonce de demande de compensation».

Elles remettent en question les motifs de détention, en affirmant que les conditions de leur détention violaient même les lois officielles chinoises concernant la manière dont les détenus des camps de travaux forcés devraient être traités.

«Le règlement d’État stipule que les détenus doivent avoir 3 heures de temps d’étude par jour mais nous n’y avions pas droit. Nous travaillions tous les jours des heures supplémentaires. Selon le règlement d’État, il y a 6 heures de travail par jour, mais nous travaillions tous plus de 9 heures par jour. Un autre point concerne les nombreux abus physiques», a déclaré Hao Wei à NTD Television.

La réponse du régime chinois a été de faire obstruction et de pousser les plaignantes vers son labyrinthe bureaucratique.

«Nous sommes allées dans plusieurs départements de justice pour faire appel, mais ils nous ont dit qu’ils ne reconnaissaient pas le reportage des médias fait plus tôt cette année au sujet de Masanjia», a déclaré Hao Wei. «Ils ont dit que cela relevait de la responsabilité des autorités du Liaoning.» Le ministère de la Justice, qui se trouve sous les autorités locales, administre les camps de travaux forcés.

Jiang Tianyong, un des avocats des droits civiques ayant travaillé pendant des années sur des cas de victimes de ce système de sécurité intérieure du Parti communiste, a déclaré que le mécanisme de «maintien de la stabilité» du Parti, qui justifie l’utilisation des camps de travaux forcés, a toujours été une constante du système.

«Les services locaux ont toujours suivi les ordres du Comité des affaires politiques et juridique central», a-t-il déclaré. Les efforts visant à attirer l’attention sur les abus et récolter des indemnisations sont toutefois utiles, a déclaré Renee Xia, la directrice du service international de Chinese Human Rights Defenders, une ONG locale, lors d’un entretien téléphonique.

«C’est bon pour ces dossiers s’ils peuvent pousser de l’avant, essayer différentes façons d’attirer l’attention et de voir comment réagissent les autorités», a-t-elle affirmé.

Elle s’est souvenue d’une anecdote – à ne pas prendre comme une déclaration de politique – au sujet d’un requérant s’étant vu répondre par un policier local, au sujet des indemnisations: «N’y pensez même pas, nous recevons des ordres d’en haut, nous n’allons pas donner d’indemnisation, quelle qu’elle soit, aux victimes des camps de travaux forcés.»

Renée Xia a déclaré: «Qui sait s’il y a des ordres d’en  haut ou non. Les gens doivent juste continuer à pousser de l’avant.»

Version en anglais: China Camp Closures Prompt Calls for Compensation

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