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Hong Kong: Les discussions avec le gouvernement avortées

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
11.10.2014
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  • 9 octobre 2014: quelques-uns des principaux organisateurs du mouvement Occupy Central, avec le dirigeant du Parti civique de Hong Kong Alan Leong (au centre) lors d’une conférence de presse dans le quartier Central. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

HONG KONG – Ce qui aurait dû être une première rencontre substantielle entre les étudiants et le gouvernement de Hong Kong est finalement tombé à l’eau. Prévues ce vendredi, ces discussions avaient pour but de résoudre la crise actuelle et libérer les rues des milliers de jeunes citoyens pro-démocratie et leurs sympathisants.

Des dizaines de milliers d’étudiants ont bloqué les rues principales dans une tentative de forcer le gouvernement de Hong Kong, une région administrative spéciale de Chine, à engager un dialogue au sujet de leur souhait d’élire le chef de l’exécutif de leur propre choix. Selon le processus actuel, le dirigeant de Hong Kong est très fortement influencé par les besoins de Pékin.

Carrie Lam, à la tête de l’administration de Hong Kong, a clairement fait comprendre ce jeudi que les discussions étaient annulées. «Je regrette sincèrement que nous ne pourrons pas avoir de réunion qui ouvre sur un résultat constructif», a-t-elle déclaré, avant d’en accuser les étudiants. 

Plusieurs heures plus tôt, les étudiants avaient tenu une conférence de presse annonçant qu’ils avaient unis leurs forces avec le groupe originel du mouvement Occupy Central, fondé par le professeur de droit Benny Tai, qui a été le premier à proposer l’idée de la désobéissance civile en masse dans le centre financier de Hong Kong.

Les projets de Benny Tai ont été dépassés par la grève et les sit-in des étudiants des lycées et des universités. Ces derniers représentent aujourd’hui la force principale de l’occupation de l’Amirauté, le quartier gouvernemental de Hong Kong. Un campement propre et pacifique s’étale sur une voie routière à dix bandes. 

Une partie de la nouvelle coalition annoncée par les étudiants inclut des législateurs soutenant la démocratie. Alan Leong, dirigeant du Parti civique, a indiqué que lui et ses collègues ont l’intention de commencer à bloquer les demandes de dépenses du gouvernement dans le Comité des finances, à l’exception des revenus de base et des articles d’urgence.

Ce sont les enjeux soulevés par la coalition dans les manifestations et la tentative de maintenir la pression sur le gouvernement, qui a amené Carrie Lam à conclure que les discussions seraient vaines. 

Peu après que Carrie Lam a exprimé sa «déception» envers les étudiants, ces derniers ont organisé un nouveau rassemblement sur la voie publique et ont appelé à un renouvellement de la participation dès ce vendredi.

«Que ce soit sous les ponts ou en face du bureau du chef de l’exécutif ou dans le parc Tamar, ce sont tous des endroits propices pour installer un campement à long terme et exercer des pressions sur le gouvernement», a commenté Alex Chow, secrétaire général de la Fédération des étudiants de Hong Kong, la force principale des militants.

«Une fausse démocratie»

La probabilité d’un résultat substantiel à la fin des discussions était faible dès le départ – mais une tentative de discussion avec les dirigeants de Hong Kong est la seule voie accessible aux étudiants pour essayer d’influencer les autorités de Pékin qui supervisent le gouvernement du territoire autonome. 

Pour le moment, le chef de l’exécutif de Hong Kong – en d’autres termes son maire – est choisi par un comité composé d’élites dont la loyauté penche vers Pékin.

En 2007, Pékin avait dit que le suffrage universel «pourrait» être utilisé pour élire le chef de l’exécutif en 2017, une déclaration que les militants pour la démocratie de Hong Kong espèrent voir respectée.

En réponse, Pékin a dit fin août que tous les électeurs de la ville désigneraient le prochain chef de l’exécutif. Un nouveau comité électoral contrôlé par Pékin présenterait aux électeurs un petit nombre de candidats pré-sélectionnés.

Cette idée a été rejetée, targuée de «fausse démocratie» par la jeunesse politisée de Hong Kong, frustrée par les décisions du gouvernement qui semble de plus en plus favoriser les intérêts de la Chine continentale plutôt que ceux des Hongkongais. 

Cela se reflète plus particulièrement dans les prix de l’immobilier, mais également dans la lourde influence de Pékin sur les médias, ses tentatives d’empiétement sur le système éducatif de Hong Kong et son service civil indépendant – un héritage du passé de Hong Kong, colonie britannique – et le rôle hors gabarit de magnats pro-Pékin dans l’économie hongkongaise, tandis que les diplômés universitaires et la jeunesse luttent pour joindre les deux bouts.

Points de vue et attitudes

D’une certaine façon, les inquiétudes des étudiants sont liées aux points de vue et à l’attitude du gouvernement de Hong Kong. Ils demandent que Leung Chun-ying, l’actuel chef de l’exécutif, les représente fidèlement auprès de Pékin et encourage le Parti central à permettre une interprétation plus souple de la Loi fondamentale, la constitution de Hong Kong, pour ouvrir un processus qui désigne un dirigeant plus représentatif.

«Au moins, s’ils sortaient, nous aurions l’impression qu’ils acceptent de parler. Mais ils refusent, cela ne fait qu’empirer la situation», a commenté Harmony Li, âgée de 26 ans.

«Le gouvernement a la responsabilité de proposer des résolutions répondant aux attentes d’une vraie démocratie et du suffrage universel», a complété Alex Chow, un leader du mouvement étudiant.

Au lieu de cela, les étudiants ont l’impression que le gouvernement représente les intérêts de Pékin auprès d’eux en leur servant de faux conseils. Selon les étudiants, un dialogue «sincère» de la part du gouvernement allégerait un peu leur frustration. 

Les autorités de Hong Kong essaient d’empêcher les étudiants d’utiliser la menace de l’occupation pour augmenter leur pouvoir de négociation.

«Nous ne pouvons pas permettre à ce dialogue d’être lié au mouvement Occupy Central», a dit Carrie Lam. «En d’autres termes, ils ne peuvent pas déclarer qu’ils se retireront seulement lorsqu’ils auront eu ce dialogue ou qu’ils auront tiré quelque chose de concret de ce dialogue. Ce sont deux problèmes distincts».

Tracy Chung, une étudiante universitaire de 20 ans, spécialisée en politique, présente sur le site des manifestations presque chaque jour, a dit que «la vérité est qu’ils nous parlent uniquement parce que nous avons pris la rue. Si nous n’étions pas là, ils ne nous parleraient pas du tout».

«Nous n’avons pas peur de leurs menaces», a ajoué Naomi Ku, récemment diplômée de l’université. «C’est illégal d’être comme ça dans la rue, mais c’est ce qu’il faut faire.»

Version originale: Talks Between Students and Government Break Down in Hong Kong

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