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Les erreurs du gouvernement hongkongais: une occasion pour Xi Jinping

Le dirigeant chinois devrait profiter de la situation pour faire tomber ses rivaux

Écrit par Stephen Gregory, Epoch Times
13.10.2014
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  • Le dirigeant chinois, Xi Jinping (Diego Azubel-Pool/Getty Images)

Les manifestations à Hong Kong ont placé le dirigeant chinois, Xi Jinping, dans une position difficile.

La difficulté pour le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) ne se trouve pas tant dans les manifestations elles-mêmes. Ce sont les gestes du gouvernement de Hong Kong qui, à chaque étape, ont rendu les manifestations plus difficiles à gérer.

Par exemple, l'utilisation des triades chinoises (la pègre) pour tabasser des manifestants pacifiques n'a fait qu'inciter davantage de Hongkongais à descendre dans les rues, tout en invitant une condamnation internationale.

Déchaîner les malfrats n'était qu'une erreur si l'on suppose que le chef de l'exécutif, Leung Chun-ying, cherche à améliorer la situation à Hong Kong. Son objectif est en fait de rendre la situation la plus problématique possible.

Leung est un fidèle soldat dans la faction de l'ex-dirigeant Jiang Zemin. Jiang et sa clique ont été aux commandes en Chine pendant plus de deux décennies et, pour eux, l'autorité de Xi Jinping doit être sapée et écartée le plus vite possible.

Depuis la prise de pouvoir de Xi Jinping, la clique de Jiang a sauté sur toutes les occasions pour créer chaos et confusion. Si elle peut créer assez d'instabilité, cela pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour Xi Jinping. C'est alors que Jiang et ses acolytes entreraient en jeu pour profiter de la situation.

Les problèmes l'été dernier concernant les revendications territoriales chinoises en disent long.

Le Vietnam est devenu de plus en plus belliqueux en voyant une immense plateforme de forage chinoise, accompagnée d'une armada de 80 navires, débuter l'exploration dans ses eaux territoriales.

Au même moment, des accidents évités de justesse entre des avions chinois et japonais survenaient de plus en plus souvent dans les environs des îles Senkaku disputées. Certains analystes estimaient qu'un accident pourrait plonger la région dans la guerre.

L'administration de Xi Jinping a annoncé, le 30 juin, l'arrestation et la purge du général Xu Caihou. Ce dernier était auparavant un des deux adjoints à diriger l'armée chinoise et il est un proche allié de Jiang Zemin. Les médias officiels chinois ont qualifié son arrestation de «tremblement de terre».

Ce tremblement de terre en a secoué certains. Peu après, la plateforme de forage et les navires sont partis. Le ciel dans la région s'est calmé. L'incident international était terminé.

Xi Jinping devrait apprendre de ses réussites du passé.

Juste avant le début de la crise à Hong Kong, Xi Jinping préparait méthodiquement l'arrestation de Jiang Zemin. Des équipes d'enquête s'étaient établies dans le bastion de Jiang à Shanghai. Ses associés faisaient l’objet d’une enquête et étaient mis en état d’arrestation.

  • L'ex-dirigeant chinois Jiang Zemin a surpris les observateurs en apparaissant publiquement durant une fonction étatique le 30 septembre 2014, alors que plusieurs s'attendent à ce qu'il soit une des prochaines cibles de la purge anticorruption. (Feng Li/Getty Images)

Quelque part à Pékin, le dossier sur Jiang Zemin prenait rapidement de l'ampleur. Sans aucun doute, la note de service expliquant aux cadres le besoin de cibler l'ex-dirigeant suprême était en rédaction.

Xi Jinping devrait maintenant mettre un terme à ces préliminaires et donner l'ordre d'arrêter Jiang Zemin. En même temps, il devrait également faire tomber un autre poids lourd du Parti, Zeng Qinghong.

Zeng est l'ancien homme d'influence de Jiang et celui qui est responsable des divers stratagèmes qui ont troublé la paix de Hong Kong ces dernières années.

Dans une parenthèse qui sera pratiquement ignorée dans la chute de deux hommes responsables des décennies de gestion infâme de toute la Chine, le chef de l'exécutif Leung Chun-ying devrait être démis de ses fonctions.

L'arrestation de Jiang et de Zeng fera trembler le Parti communiste chinois en entier, la population chinoise et la population de Hong Kong.

Les bêtises du gouvernement de Hong Kong vont cesser sur-le-champ.

Les gens de Hong Kong seront satisfaits du départ de Leung, qui est largement détesté.

En reconnaissant que l'arrestation de Jiang et de Zeng marquera la fin d'une ère, les Hongkongais vont retenir leur souffle en attendant de voir ce que Xi Jinping compte faire. La scène lui appartiendra.

Si Xi Jinping profite du moment et cherche à consoler les Hongkongais, les divisions qui semblent si rigides à l'instant vont s'amoindrir.

S'il choisit un nouveau chef qui va coopérer avec les Hongkongais pour résoudre les problèmes de la ville étape par étape, les gens vont chercher les réformes par les compromis et les négociations plutôt que par la confrontation.

Il est difficile de dire si Xi Jinping accepterait ce conseil s'il lui était offert.

Pour ceux à l'extérieur de son cercle immédiat, Xi Jinping se veut une voûte. Cela lui a servi. Maoïstes et démocrates voient en lui un sympathisant dont les circonstances l'empêchent de révéler sa vraie personne. C'est ainsi que tous deux souhaitent sa réussite, même s'ils ne peuvent déterminer avec certitude ce que le succès apportera finalement.

Aussi longtemps que le succès de Xi Jinping implique la déroute de vils personnages comme Jiang Zemin, les amis de la Chine peuvent le soutenir avec confiance. Un Xi Jinping qui veut le meilleur pour son pays sera inexorable dans la lutte contre ses ennemis, tout en tendant la main à ceux que ses ennemis ont précédemment abusés.

  • Le chef de l'exécutif à Hong Kong, Leung Chun-ying (Putu Sayoga/Getty Images)

Le temps des malfrats

Alors que les gens du monde entier ont vu les images de manifestations à Hong Kong, ils ont aussi vu la honte qu'a jetée Leung Chun-ying sur cette ville fière.

Laisser la police de Hong Kong demeurer bredouille pendant que des criminels s'attaquent à des manifestants pacifiques, ce n'est pas une innovation survenue en réponse aux étudiants qui chantaient sans cesse À la volonté du peuple.

Les gangsters et les truands jouent depuis longtemps un rôle semi-officiel à Hong Kong, ayant fait leur entrée dans la politique de la ville grâce à Zeng Qinghong, qui a été responsable de Hong Kong et Macau pendant environ une décennie au sein du Parti communiste.

Sous les ordres de Zeng, les triades ont été utilisées pour acheter des votes et pour intimider les démocrates, mais ils opéraient plus ou moins à l'abri des projecteurs.

Sous le mandat de Leung, les crapules font maintenant partie de la vie publique normale de la ville.

Un groupe appelé la «Hong Kong Youth Care Association» a soudainement vu le jour en juin 2012 (après l'élection de Leung, mais avant son entrée en fonction) à une station de chemin de fer près de la frontière avec la Chine, où des pratiquants de la discipline spirituelle Falun Gong avaient un kiosque pour distribuer de l'information.

Des malfrats de l'Association ont entouré le kiosque avec de grandes bannières qui diffamaient la pratique, ils ont crié des insultes dans les oreilles des pratiquants avec des porte-voix et les ont tabassés en utilisant les bannières pour camoufler leurs gestes.

Cette scène s'est par la suite répétée à travers Hong Kong. De plus, des zones complètes de la ville étaient tapissées avec des bannières de l'Association, causant parfois des dangers pour la circulation. La police, dans la majorité des cas, n'a rien fait du tout, tout comme elle n'a pas bronché lorsque les truands ont attaqué les manifestants.

La besogne de crapule rémunère bien. Des membres de l'Association ont confié aux pratiquants de Falun Gong qu'ils recevaient 55 dollars par jour, soit un très bon salaire pour quelqu'un de la Chine continentale, où le revenu familial annuel moyen est d'environ 2350 dollars.

Un magazine de Hong Kong a découvert que la Hong Kong Youth Care Association avait des liens avec Pékin. Ses dirigeants sont membres du PCC et elle partage ses bureaux avec l'organisation du PCC responsable de persécuter le Falun Gong. Une source familière avec le dossier a indiqué à Époque Times que Leung Chun-ying a aidé à mettre sur pied l'association.

Durant le mandat de Leung, un autre groupe mystérieux appelé «Voice to Hong Kong» s'est dévoué à harceler les démocrates.

Lors d'une tribune communautaire en août 2013, Leung a dissipé tous les doutes qu'il n'avait rien à voir avec les crapules perturbant la ville. Alors qu'il prononçait un discours à l'intérieur, des hommes tatoués se sont attaqués à ceux qui étaient venus manifester contre Leung. La police n'a pas bronché et n'a pas été réprimandée pour son inaction.

Ingérence étrangère

Un tour de longue date dans la propagande du PCC est de blâmer les États-Unis de s'ingérer dans les affaires internes de la Chine. Ce tour sort du sac à chaque occasion.

Blâmer les États-Unis attise le patriotisme, ce qui est toujours le dernier refuge des scélérats – c'est-à-dire les cadres du Parti. Cela détourne l'attention des Chinois des crimes sans borne du PCC.

Depuis le début des manifestations à Hong Kong, les médias officiels chinois ont blâmé les États-Unis à de nombreuses reprises.

Contrairement à d'autres occasions où les États-Unis sont blâmés pour une mauvaise récolte de blé en Mongolie intérieure, par exemple, cette fois-ci les propagandistes du Parti n'ont peut-être pas tort.

Bien entendu, on pourrait souhaiter que le gouvernement américain en fasse davantage pour appuyer les manifestants, bien que des citoyens, dont trois anciens consuls généraux ayant servi à Hong Kong et la New York Bar Association, aient tenté de compenser. Cependant, un appui en bonne et due forme des États-Unis n'est pas ce qui perturbe Pékin.

Ce qui perturbe Pékin, c'est l'exemple d'un pays où il y a la primauté du droit et la protection des libertés individuelles, ce qui inspire les démocrates à Hong Kong et ailleurs de vouloir sortir de l'ombre de la tyrannie.

C'est un exemple qui a toujours terrifié le PCC. C'est pourquoi le Parti cherche à contrôler chaque morceau d'information qui entre en Chine. Si le Parti n'était pas aussi zélé dans le blocage, la censure et la manipulation de l'information, toute la Chine ressemblerait aujourd'hui à Hong Kong, remplie de manifestants prodémocratie.

Version originale : Hong Kong Government’s Missteps Give Xi Jinping Opportunity

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.