Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Primaires à l’UMP: le retour en grâce d’Alain Juppé

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
14.10.2014
| A-/A+
  • Alain Juppé, maire de Bordeaux, est en tête de sondage pour la primaire UMP devant Nicolas Sarkozy. (Jean-Pierre Muller/AFP/Getty Images)

Le retour de Nicolas Sarkozy aux commandes du pays en 2017 ne s’annonce pas aussi simple que l’ex-président français l’imaginait. En effet, selon un sondage réalisé les 8 et 9 octobre par l’institut LH2 pour l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur auprès d’un échantillon de 1224 personnes, 47% des Français se déclarent prêts à voter pour l’ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux Alain Juppé, en cas de primaire ouverte à l’UMP.

Nicolas Sarkozy ne parvient pas à convaincre les Français

Ce très bon résultat, en hausse spectaculaire de 15 points par rapport au précédent, le place pour la première fois loin devant l’ancien président Nicolas Sarkozy qui ne recueillerait que 35% des intentions de vote. Les trois autres candidats de droite, à savoir Bruno Le Maire, François Fillon et Xavier Bertrand, ne se partageraient quant à eux que des miettes, avec respectivement 10% (+2 points), 5% (-2 points) et 2% (-1 point) des voix. La vague de sympathie à l’égard de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac atteint également les rangs des sympathisants de l’UMP, où Alain Juppé a progressé de 8%.

Nicolas Sarkozy a beau jouer le rôle de l’innocent injustement poursuivi, les nombreuses affaires ouvertes à son encontre, telles que les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007, l’affaire Karachi, l’arbitrage Tapie, l’affaire Bygmalion..., empoisonnent sa campagne pour la tête de l’UMP. En effet, selon le même sondage, 66% des Français n’approuvent pas le retour de Nicolas Sarkozy et 57% font confiance à la justice pour mener en toute neutralité les enquêtes judiciaires qui le visent ainsi que ses proches collaborateurs.

Entre les deux rivaux, c’est surtout une affaire de style et de stratégie

Il reste que le chemin vers 2017 est très long et semé d’embûches. Les deux principaux rivaux sont conscients que le combat portera plus sur le style et la stratégie que sur les idées et le programme. Les grandes lignes de leur programme, d’inspiration libérale, sont connues depuis longtemps. Tous deux sont en effet d’accord sur le fond, à savoir repousser l’âge de départ à la retraite (à 62 ans pour Nicolas Sarkozy et 63 ans pour Alain Juppé), assouplir l’application de la règle des 35 heures et entamer un programme d’économies significatif, de l’ordre de 100 milliards d’euros. Quant au style, le député Hervé Gaymard résume bien l’opposition de leurs caractères: «Nicolas Sarkozy met de l’électricité partout où il passe, alors qu’Alain Juppé rassure».

Mais leur stratégie est profondément différente. Suite à la crise qu’a connu l’UMP lors de l’affaire Bygmalion et qui a contraint Jean-François Copé à démissionner de la présidence du parti, il était convenu que le nouveau président de l’UMP ne se présenterait pas à la primaire de l’automne 2016. C’est pourquoi Alain Juppé et François Fillon ne se sont pas déclarés candidats à la tête de l’UMP et ont laissé Bruno Le Maire et Hervé Mariton se présenter… et Nicolas Sarkozy en a profité pour se déclarer candidat. Si ce dernier devient président de l’UMP le 29 novembre prochain, ce qui est fort probable, il sera alors en bonne place pour placer sa garde rapprochée aux postes clés et préparer l’UMP à son seul avantage pour 2017.

La primaire de 2016 risque alors d’être privée du suspense que les Français souhaitent. En effet, selon le sondage de LH2, 28% des Français interrogés souhaitent participer à une primaire ouverte au-delà des seuls adhérents à l’UMP et avec une réelle possibilité de choisir. Nicolas Sarkozy devrait y réfléchir, car priver les Français du choix du candidat de l’UMP en 2016 ne pourrait que renforcer l’extrême droite en 2017. 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.