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Hong Kong: les manifestants renforcent les barricades

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
14.10.2014
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  • 13 octobre 2014 à Hong Kong: Des manifestants pro-démocratie érigent des barricades en bambou et continuent d’occuper les rues qui entourent le quartier financier de Hong Kong après que les discussions avec le gouvernement ont été annulées. Les manifestants ont menacé d’élargir leurs actions et continuent d’appeler des élections ouvertes et la démission de Leung Chun-ying. (Photo by Anthony Kwan/Getty Images)
  • Jason Yin, 24 ans, ingénieur, a dirigé la construction des barricades de bambou. (Matthew Robertson/Epoch Times)

HONG KONG – L’occupation de quartiers importants du centre de Hong Kong s’est renforcée ce lundi, après que les manifestants ont érigé de solides barrages routiers avec du bambou, des chaînes, du ruban adhésif industriel, du béton et des poubelles municipales pour boucher les interstices. Les manifestants ont expliqué que cette action répondait à l’assaut mené par une bande d’individus suspectés d’agir en concertation avec le gouvernement et la police.

Alors que les occupants construisaient leurs structures, Leung Chun-ying, le chef de l’exécutif de Hong Kong, a annoncé que le quartier – une voie routière appelée Queensway, au trafic généralement très important – serait «rapidement» libérée par la police.

Mais la police aurait peut-être eu plus de chance de libérer le quartier la nuit précédente. Vers 3h30 du matin, il y avait moins d’une douzaine de jeunes gens présents sur l’un des barrages routiers constitué de panneaux de signalisation et de barrières métalliques de la police. La plupart des personnes présentes somnolaient dans leurs tentes, tandis que deux jeunes hommes Stephen Lam, 28 ans, et Phillip Cheung, 23 ans, montaient la garde. Ces derniers sont retranchés là depuis une semaine et n’avaient pas l’intention d’aller ailleurs. «Nous resterons jusque la fin, quoi qu’il arrive», a déclaré Phillip Cheung.

Les autorités devront utiliser une grue pour enlever ce qui a été construit au milieu de la chaussée vidée de son trafic.

Beaucoup des participants, y compris ceux fraîchement arrivés après leur travail en ville, semblaient très énervés par ce qu’ils considéraient comme un «mauvais tour» du gouvernement pour enlever leurs barricades. 

Un homme portant des bottes marron et un masque chirurgical, qui a refusé de donner son nom, a dit qu’il était venu après qu’un groupe d’hommes ait essayé plus tôt dans la journée de détruire les barricades.

Vers 13h30 en effet, des dizaines d’hommes étaient arrivés en masse et ont commencé à couper les liens en plastique avec des sécateurs et ont violemment écarté les barrières en métal qui formaient les barricades depuis plus d’une semaine.

Cette attaque s’est déclenchée soudainement alors que le reste de la journée s’est passée dans le calme dans le quartier de l’Amirauté. Plus tard, les groupes étudiants ont accusé le gouvernement d’avoir engagé les triades pour les attaquer, car le moment de l’assaut semblait correspondre avec lle timing officiel annoncé par le gouvernement pour rétablir le trafic sur certaines des voies occupées.

  • Une carte de Queensway, artère principale de la circulation à Hong Kong. Les traits rouges marquent approximativement l’emplacement des barricades. (Capture d’écran/maps.google.com)

Il n’y a pas de preuves confirmant que ces hommes étaient envoyés ou payés par le gouvernement, mais de nombreuses personnes présentes sur le site pour reconstruire les barricades ce lundi en parlaient comme si c’était une évidence.

«À mon avis, je pense que cela a été organisé par 689», a dit l’un des militants qui n’a pas souhaité révéler son identité. Le terme «689» fait référence au chef de l’exécutif – 689 correspond au nombre de votes qu’il a reçu pour devenir le dirigeant de la ville.

Sa remarque soulignait bien la nouvelle atmosphère qui régnait lundi soir: au milieu de la construction rythmée des barricades, de nombreux manifestants portaient des masques sur la bouche pour essayer de dissimuler leur identité. Originellement, le mouvement Occupy Central souhaitait que les participants ne portent pas de masques pour montrer au public qu’ils s’identifiaient volontairement avec le mouvement.

La majorité des 15 personnes qui ont parlé avec des journalistes ont refusé de faire connaître leur identité complète.

  • Des manifestants pro-démocratie construisent des échaffaudages en bambou pour empêcher la police de passer ou d’enlever les barricades comme ils l’ont fait le 13 octobre dans le quartier financier de Hong Kong. (AP Photo/Kin Cheung)

Mais ce n’était pas le cas de tous. Jason Yin, un ingénieur de 24 ans qui dirigeait la construction des barrages en bambou, s’est identifié avec plaisir et s’est laissé photographier. «Nous construisons ceci pour garder les voitures et les camions de police à distance et pour les empêcher de déployer leurs formations de boucliers. Je pense qu’ils vont y réfléchir à deux fois avant de nous attaquer encore.»

Steve Hui, porte-parole de la police, a qualifié les hommes sur les barricades de «grand groupe de manifestants alliés à des représentants du secteur de la logistique et des chauffeurs de taxi». Ceux-ci ont concentré leurs efforts sur Queensway, presque vide cette dernière semaine, mais habituellement traversée par des milliers de véhicules à l’heure.  

«La police a depuis longtemps précisé qu’utiliser des obstacles pour occuper illégalement les routes affecte gravement la circulation et perturbe la vie quotidienne de tout le monde», a dit Steve Hui lors d’une conférence. «Nous leur avons conseillé de retirer les obstacles dès que possible.»

La déclaration n’a pas mentionné les accusations portées par les groupes étudiants selon lesquels la police était au courant de l’attaque portée sur les barricades. À un journaliste qui lui a demandé s’il y avait eu connivence, Steve Hui a répondu: «La police ne prend pas les triades à la légère» avant de commencer à citer divers programmes de lutte contre les triades lancées par la police. Il a ajouté que trois hommes dont l’âge allait de 18 à 47 ans avaient été arrêtés.

  • Des policiers enlèvent des barrières utilisées par les manifestants qui occupent les principales voies de circulation du centre financier de Hong Kong depuis deux semaines. (AP Photo/Vincent Yu)

Avant l’attaque, Queensway n’avait été que légèrement occupée par les étudiants. L’énergie et les actions des occupants était jusque là concentrées sur ce qu’ils ont récemment baptisé la «place des parapluies», deux grandes artères à 12 voies qui traversent le centre de la ville.

Vendredi dernier, les leaders étudiants avaient appelé les manifestants à amener leurs tentes et à s’installer sur la rue en attendant d’éventuelles discussions avec le gouvernement.

Dimanche, un désaccord s’est installé entre les étudiants au sujet d’abandonner Queensway pour un autre espace appelé «place civique» mais identifié par la directrice de l’administration Kitty Choi comme «avant-cour de l’aile est des bureaux du gouvernement central». Le gouvernement a clairement établi qu’il n’accepterait aucune négociation de la sorte. 

Lundi soir, les manifestants avaient non seulement reconstruit les barricades qui avaient été détruites par les assaillants et la police, mais avaient établi de nouvelles structures plus solides en bambou.

Version originale: Hong Kong Pro-Democracy Protestors Erect Bamboo Barricades After Police Action and Unknown Interference

 

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