La participation de Leung Chun-ying, le chef de l’exécutif de Hong Kong, à une réunion secrète dans la province du Guangdong dans le sud de la Chine, a déclenché les spéculations et les questions. A-t-il donné l’ordre de mettre fin à la Révolution des parapluies?

Leung Chun-ying s’est rendu dans la province du Guangdong ce 12 octobre mais n’est jamais apparu dans l’hôtel de Guangzhou réservé pour lui.

Des barricades enlevées

Est-ce une coïncidence? Le matin du 13 octobre, le jour après la «disparition» de Leung Chun-ying, des policiers sont arrivés en grand nombre pour enlever les barricades érigées par les manifestants pour la démocratie dans les quartiers de Mongkok et de l’Amirauté à Hong Kong.

La police a déclaré qu’elle ne faisait que reprendre la propriété du gouvernement. Joshua Wong, leader du groupe militant étudiant Scholarism, s’est profondément indigné.

«Le retrait des barricades n’était qu’une tactique de la police en réaction à l’attitude des citoyens», a affirmé Joshua Wong. «Ils essaient d’affaiblir la ligne de défense des manifestants. Et ils vont rapidement s’en prendre violemment aux manifestants.»

L’après-midi du 13 octobre, des hommes non-identifiés ont attaqués des sites de manifestations et démantelé les barricades utilisées pour bloquer les routes depuis plus d’une semaine.

Réunion secrète

Le 11 octobre, l’Apple Daily avait rapporté que Zhang Dejiang, haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) en charge des affaires de Hong Kong, s’était rendu dans la province du Guangdong.

Selon l’Apple Daily, il était probable que Zhang Dejiang y rencontrerait Leung Chun-ying pour discuter de la situation de Hong Kong.

Le 13 octobre, Ming Jing News rapportait que les autorités chinoises perdaient patience face au maintien de la Révolution des parapluies à Hong Kong. Le journal rapportait que le comité spécial supervisant les événements liés au mouvement pour la démocratie et dirigé par Zhang Dejiang, avait adressé un ultimatum au gouvernement de Hong Kong.

Selon le journal, Zhang Dejiang aurait ordonné que des mesures de force, non-violentes et en accord avec la loi soient utilisées pour mettre fin au mouvement avant le 20 octobre. Le 20 octobre est la date de la 4e session plénière du Comité central, la plus grande réunion annuelle du PCC.

«Ensemble, le régime chinois et le gouvernement de Hong Kong ont échoué cette fois dans leurs efforts d’utiliser la violence pour réprimer les manifestants. C’était un ordre de Pékin et Leung Chun-ying a appliqué cet ordre», a commenté Jin Zhong, rédacteur en chef d’Open Magazine, dans un entretien avec la radio Son de l’espoir.

«La meilleure résolution de Leung Chun-ying est de démissionner. Mais Pékin ne veut pas que cela arrive maintenant, car cela serait une humiliation pour les autorités chinoises», a-t-il conclu.

Version originale: Hong Kong Chief Travels to China, Moves Against Protesters Begin