Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Hong Kong: les étudiants campent sur leurs positions et demandent la démission du chef de l’exécutif

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
15.10.2014
| A-/A+

HONG KONG – Un des leaders étudiants des manifestations a appelé, le 10 octobre dernier, le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) à étendre sa campagne anticorruption au territoire de Hong Kong et à écarter Leung Chun-ying, son chef de l’exécutif de plus en plus décrié, qui vient d’être dénoncé dans une affaire de rémunération de millions de dollars non transparente.

Alex Chow, secrétaire de la Fédération des étudiants de Hong Kong – qui est au premier plan des manifestations – a prononcé ses remarques lors d’un rassemblement dans le quartier de l’Amirauté, bastion du gouvernement, aujourd’hui occupé par des adolescents et de jeunes adultes. Il a aussi appelé à prolonger les manifestations. «Si nous abandonnons maintenant, ce sera un échec et nous le regretterons plus tard», a-t-il déclaré.

En effet, les étudiants semblent bien décidés à accentuer les pressions envers les dirigeants de Hong Kong, surtout après les remarques faites le 9 octobre par Carrie Lam, directrice de l’administration, qui a dit que les étudiants semblaient avoir perdu leur volonté de manifester. Les étudiants y ont vu une provocation et ils disent maintenant vouloir relancer le mouvement pour faire bouger le gouvernement, même si des semaines d’occupation sont nécessaires.

«Honte à eux!», a scandé Joshua Wong dans son cantonais haut perché, ce qui a déclenché les applaudissements et les cris de la foule. «Qu’il y ait tant de gens ici est un phénomène qui témoigne de notre détermination.» Il a ajouté qu’il fêterait son 18e anniversaire sur le site dans quelques jours et a encouragé tout le monde à amener leurs tentes et à s’installer.

Ce rassemblement semblait plus engagé et bruyant que les précédents, ponctué de chants et de réponses enthousiastes de la foule aux appels scandés par des haut-parleurs.

«Persévérons pour le suffrage universel; occupons pacifiquement le quartier central; continuons de résister», disait l’un de ces chants qui offraient une plaisante rythmique en cantonais. Alan Leong, membre du Conseil législatif du camp pandémocrate, a dit : «Ils nous ont dit de partir!» Ce à quoi la foule a immédiatement répondu : «Mais nous ne partirons pas!»

«Nous devons leur prouver que nous, le peuple, sommes ici et que nous continuons de grandir en nombre», a-t-il ajouté.

Dans la prochaine étape de la campagne, selon Joshua Wong, les étudiants commenceront à apporter leurs tentes et à s’installer de façon permanente sur la route à 12 voies traversant le quartier de l’Amirauté où se trouvent les bureaux du gouvernement. Les militants ont fourni des cartes désignant les toilettes les plus proches.

Gretel Chiu, une scénariste de 28 ans, s’était installée la veille avec son partenaire Marcus Hui. «Le sol est un peu dur. Il y a du bruit et du vent et le soleil se lève à 6 h», a-t-elle reconnu, avant d’ajouter qu’ils n’ont pu dormir que quelques heures. Marcus se réveille à 7 ou 8 h et rentre chez lui se doucher avant de se rendre au travail.

Ils utilisent de minces matelas de mousse. Gretel en a attrapé un en disant : «Ceci, vous pouvez l’agripper facilement et vous enfuir avec.» Lorsqu’on leur a demandé combien de temps ils prévoient rester là, Marcus a rétorqué : «Demandez au gouvernement.»

La participation du 10 octobre – probablement des dizaines de milliers de personnes – était la première mobilisation de masse presque entièrement organisée par les étudiants eux-mêmes et plus seulement en réaction au gouvernement. Précédemment, ce sont les tirs de gaz lacrymogènes et la connivence perçue de la police avec les triades attaquant les étudiants dans le quartier commercial de Mongkok qui avait fait gonfler les foules.

Cette fois, les foules se sont rassemblées après l’appel d’une coalition à énergiser la campagne de désobéissance civile jusqu’à ce que le gouvernement entame des pourparlers. La Fédération des étudiants s’est jointe au groupe Scholarism, conduit par le jeune militant Joshua Wong, et à Occupy Central With Love and Peace, le groupe dont l’importance initiale a été supplantée par les étudiants à la fin-septembre. Le boycott des classes et l’occupation du parc Tamar, adjacent au siège du gouvernement, s’étaient transformés à la fin du mois dans la vaste occupation actuellement en cours.

L’appel au mouvement à camper sur leurs positions a été bien accueilli par des milliers de personnes, même si certains trouveront d’autres moyens de participer que de camper à la belle étoile.

«J’y ai réfléchi», a dit So Man Ngok, un étudiant de 24 ans en sciences. «Mais je ne pense pas que je vais rester.»

Il a ajouté : «Honnêtement, c’est un peu inconfortable. Chacun se sacrifie comme il le peut.»

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.