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La France du numérique en action

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
20.10.2014
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  • Axelle Lemaire, ministre de l’économie numérique, écrit sur un écran digital le 4 octobre à Paris. (Alain Jocard/AFP/Getty Images)

L’économie numérique, c’est utiliser le numérique comme un des moteurs de la compétitivité en France. Avec l’informatisation de la société, de nouveaux concepts de communication sont apparus au sein du territoire et chez le particulier, n’ayant pour limite que l’imagination des concepteurs et l’hypothèse d’un monde de demain hyperconnecté. Une récente étude du cabinet McKinsey dévoile que le numérique en France représenterait 110 milliards d’euros par an, soit 5,5% de la richesse nationale. Pourtant la numérisation des entreprises françaises serait un retard, alors que l’utilisation par les particuliers serait en avance par rapport au reste du monde. Un paradoxe que voudrait utiliser à son avantage le gouvernement, en lançant début octobre une grande consultation nationale sur le numérique pour définir les grands axes de développement de la société informatisée de demain.

Les raisons du retard de la France sur le numérique

Dans un pays historiquement attaché au bon terroir et à la culture traditionnelle, le numérique pourrait sembler être une contradiction. Mais face à la marche forcée du progrès, la France a également de bons atouts dans sa manche et un potentiel de développement et d’innovation en incubation. Le numérique en France représente actuellement 110 milliards d’euros de valeur ajoutée, plus que l’agriculture et les services financiers, avec déjà un million et demi de salariés, soit bien plus que le secteur agroalimentaire. Pourtant si les internautes français ont largement adopté les nouveaux usages numériques, appuyés par une offre téléphonie, mobile et internet unique au monde, les entreprises et les salariés ont du retard, plaçant la France à la huitième position sur treize grands pays étudiés d’après l’étude récente de McKinsey parue en octobre.

Parmi les 500 sociétés françaises interrogées, trois facteurs sont revenus pour expliquer ce retard. D’abord la numérisation de l’entreprise implique une restructuration de l’organisation sociale et managériale de la société. Les métiers et la communication entre services seraient centralisés autour de la machine, ce qui casserait au fur et à mesure les liens de subordination traditionnels, pour aller vers des compétences transverses et multiprojets. Ensuite, le retard s’expliquerait par un manque de compétence numérique pour entamer cette mutation, induite aussi par des générations nées avant les années 80 encore majoritairement présentes dans les grandes entreprises. Le dernier facteur est un manque d’implication des dirigeants des entreprises. La révolution numérique dont on parle, si elle est inévitable, ne peut être que progressive dans les grandes entreprises, au risque de détruire les fonctions métier, de perdre les savoir-faire au détriment de la machine et de casser le lien social naturel entre les générations. Une situation que ne rencontrent pas les jeunes entreprises numériques de petite taille créées sur la vague du web 2.0.

La France numérique 2014

Depuis plus de trois ans, le magazine L’Usine digitale a sélectionné sur tout le territoire national les entreprises représentatives de l’émergence du numérique en France.  Plus de 300 «pépites digitales» ont été identifiées montrant le formidable dynamisme et la créativité des nouvelles générations dans l’application de l’informatique connecté à notre vie quotidienne.

La liste serait trop longue pour en donner le détail, mais elle se divise en sept grands secteurs que sont: la E-santé, le web, l’économie et le social, l’énergie et l’environnement, l’électronique et les télécoms, l’informatique et les loisirs; chacun se divisant en plusieurs sous secteurs tels que le e-commerce, le big data, la sécurité numérique, le cloud et la dématérialisation, le e-learning, le crowfunding, etc.

En prenant quelques exemples, on retrouve parmi les 37 entreprises numériques sélectionnées en Île-de-France, le plus grand incubateur de start-up numérique, dans l’ancienne halle Freyssinet dans le XIIIe arrondissement de Paris – qui devrait ouvrir en 2016 – et un incubateur de e-santé francilien soutenu par la région et auquel participera l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris. Dans le département du Nord, l’accent numérique est mis sur la connexion des ressources avec 15 entreprises sélectionnées comme innovantes. Parmi elles, A-Volute un éditeur de logiciels de sons HD ou 3D basé à Roubaix, emploie 16 salariés et prévoit un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros en 2016. La start-up Archimed propose quant à elle la numérisation des bibliothèques françaises pour mettre en place la première bibliothèque communautaire, en employant 135 salariés pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros en 2012. Autant de projets de numérisation basés sur le bagage numérique des nouvelles générations sortant des écoles et une culture de l’entreprenariat et de l’innovation propre aux start-up.

Une grande consultation nationale sur le numérique

Dans ce contexte d’émulation, la route du numérique en France semble toute tracée. Il est important pourtant d’en dégager les aspects retords induits par son utilisation excessive tels que l’augmentation exponentielle des troubles de l’attention et de la personnalité, l’impact écologique sur l’environnement, le vol des données personnelles, l’omniprésence des ondes wifi, 3G, 4G en ville et des questions éthiques plus profondes sur lesquelles l’État n’a actuellement aucune prise, l’internet restant un lieu où les lois de la République ne s’appliquent pas.

Jusqu’à fin janvier 2015, le gouvernement en partenariat avec le Conseil national du numérique a lancé une consultation nationale ouverte à tous sur le site contribuez.cnnumerique.fr. Elle s’organise autour de quatre grands thèmes: la croissance et l’innovation, les droits et les libertés, les enjeux sociétaux et la modernisation de l’État. Il est possible pour chacun – enfin surtout pour ceux qui utilisent le support numérique quotidiennement – de débattre sur l’avenir du numérique en France. Pour ne pas aller contre la modernité, le sage dirait qu’il est possible d’être pro-numérique et d’en garantir une utilisation durable et responsable pour l’homme et son environnement.

 

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