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Édito

Oktoberfest à Paris

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
20.10.2014
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  • Thomas Piketty, économiste français le 18 avril 2014. (Wikimedia)

Un prix Nobel de l’Économie et des analystes qui prédisent que nous aurons d’ici dix ans dépassé l’Allemagne pour devenir le principal moteur de l’Europe: après des mois, après des années de négativité, que de miel à nos oreilles en cette mi-octobre! Martine Aubry aura eu beau sortir du bois dimanche dernier, inquiète de voir les frondeurs socialistes s’affaiblir, sa demande de réorientation de la politique économique publiée dans les colonnes du JDD ne gâche qu’à peine cette période d’éclaircie soudainement apparue dans la triste présidence de François Hollande.

Si cette tendance se confirme, il aura donc suffi pour commencer à voir d’un œil positif les possibilités de la France, pour briser l’inertie mentale d’une opinion publique dépressive, de l’enchaînement des battements d’ailes de quelques papillons, de la conjonction subtile de micro-facteurs, opportunément assemblés pour attaquer la clé de voûte du lourd édifice de notre pessimisme. Cela a commencé au printemps par un premier économiste français, Thomas Piketty, décrit comme une nouvelle «star» aux États-Unis. Cela a continué par une coupe du monde de football où l’équipe nationale a été moins mauvaise que ce que nos pensées sombres anticipaient. Cela a continué avec l’attribution du Prix Nobel de littérature à Patrick Modiano et directement après, par celui d’économie à Jean Tirole.

Voici donc qu’en six mois notre monde intérieur – celui de l’opinion publique encore – a commencé à changer: comme un plat trop consommé dont le goût donne des aigreurs, nous semblons nous lasser de nous alimenter de négativité. Notre littérature, un de nos plus grands motifs de fierté historique puisque notre nation a vu naître et a porté les plus grands, est à nouveau reconnue. Le comité Nobel nous invite aussi à célébrer nos penseurs en science économique – Jean Tirole par exemple pour les politiques d’emploi et de propriété intellectuelle, éléments essentiels à rendre une nation innovante et productive en gardant un coût de travail élevé.

Le journal britannique The Telegraph va jusqu’à nous promettre que notre pays sera d’ici à dix ans plus fort économiquement que l’Allemagne, et la remplacera comme locomotive de l’Europe; cette conclusion très francophile fait écho à la publication de deux ouvrages, par le chef du service économie du journal allemand Die Welt et par le directeur de l’Institut allemand de Recherche économique. Selon eux, notre démographie et l’allergie allemande aux investissements feront prochainement sortir la France de la morosité, et l’Allemagne y entrer.

Signe de cette période spéciale, les médias auront eu beau tenter de qualifier de «dérapages» des déclarations énergiques du jeune ministre de l’Économie Emmanuel Macron, le ministre reste populaire. Populaire. Réalisons bien ce que cela signifie: il est ancien banquier d’affaires, parle de flexibilité des horaires de travail, de travail dominical et même de diminution de la période d’indemnisation des chômeurs, et pourtant six Français sur dix gardent une opinion favorable de lui, d’après un sondage Odoxa pour Le Parisien. Est-ce parce qu’il est jeune, parce qu’il parle d’action sans avoir pour le faire la façon creuse d’un candidat aux élections, est-ce parce qu’il n’a pas le verbe inutilement haut de son prédécesseur? Quelle qu’en soit la raison, les encouragements du dehors et le temps trop long passé au dedans à marcher à reculons, font que nous sommes peut-être enfin prêts à accepter le changement.

 

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