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Hong Kong: les manifestants rencontrent le gouvernement

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
22.10.2014
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  • 21 octobre 2014: des étudiants du mouvement Occupy Central rencontrent des représentants du gouvernement pour la première fois depuis le début des manifestations en septembre. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

HONG KONG – Après près d’un mois de désobéissance civile, un groupe d’étudiants a finalement eu l’occasion lors d’une réunion qui s’est déroulée dans le quartier d’Aberdeen sur l’île de Hong Kong, de présenter de façon formelle au gouvernement leurs idées de comment et pourquoi Hong Kong devrait être plus démocratique. 

Au cours de deux heures de discussions, ils ont semblé tordre l’une des concessions des responsables rassemblés pour l’occasion: qu’ils présentent à un représentant des autorités centrales un rapport des questions discutées. Ce «rapport de sentiment», comme il a rapidement été désigné par les Chinois, semble avoir été le seul résultat concret des discussions.

Il n’est pas encore clair si une autre série de discussions aura lieu ni quel sera la prochaine étape pour les militants.

Les étudiants se sont rassemblés dans une salle de conférence de l’Académie de médecine de Hong Kong, habillés de leurs t-shirts ornés à l’avant d’un sigle «Freedom Now» tandis que leurs antagonistes étaient presque tous vêtus de costumes gris foncé, cravates bleues et chemises blanches. 

  • Des représentants du gouvernement rencontrent des étudiants du mouvement Occupy Central pour la première fois depuis le début des manifestations en septembre. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

«Nous devons apprécier que l’évolution constitutionnelle a toujours été un sujet complexe et controversé», a déclaré Carrie Lam, première secrétaire de Hong Kong, directrice de l’administration et chargée de diriger les discussions pour le compte du gouvernement. «La Loi fondamentale est très claire quant à la nomination du chef de l’exécutif par le comité de nomination. Ce n’est pas quelque chose de nouveau.»

Cela est devenu un point familier de l’argumentation du gouvernement.

De leur côté, les étudiants ont cherché à avancer à la fois un point moral essentiel sur la simple légitimité d’un système qui n’est pas représentatif ainsi qu’un point hautement technique et légal qui cherchait à examiner la légitimité de certaines décisions politiques.

«Nous nous battons pour la démocratie depuis 30 ans. Aujourd’hui, après 30 ans, nous n’allons absolument nulle part», a réagi Alex Chow, secrétaire de la Fédération des étudiants de Hong Kong, qui dirige les discussions avec le gouvernement. «Est-ce un système démocratique? Est-il libre? Est-il juste? Est-ce vers quoi nous devrions nous diriger, avec un comité de nomination inéquitable? Cela va-t-il nous amener vers une société juste ou injuste?»

Il s’est rappelé d’une pancarte qu’il avait vue lors de la cérémonie d’intronisation de Leung chun-ying, l’actuel chef de l’exécutif de Hong Kong, qui disait: «La génération de mon père a échappé au Parti communiste et nous ne voulons pas le même destin». 

«Nos demandes sont très simples», a-t-il dit. «Nous voulons des nominations civiles. Nous ne voulons pas d’adoubement.»

La position des étudiants semblait indiquer qu’il relevait de la responsabilité des représentants de Hong Kong de diriger la manœuvre avec Pékin.

  • Le modérateur Leonard Cheng rencontre des étudiants du mouvement Occupy Central pour la première fois depuis le début des manifestations en septembre.(Benjamin Chasteen/Epoch Times)

Carrie Lam et ses collègues on répliqué en s’appuyant sur les livres de loi et la réalité de Hong Kong qui fait partie de la République populaire de Chine, où le Parti communiste distribue les cartes.

Hong Kong est une ancienne colonie britannique qui a été rétrocédée à la République populaire de Chine en 1997, dans le cadre de l’accord «un pays, deux systèmes» qui promettait au territoire un niveau élevé d’autonomie et finalement le droit d’élire ses propres dirigeants. 

Beaucoup de citoyens de Hong Kong se sont montrés inquiets que ces promesses n’aient été désormais brisées par les autorités centrales et leurs agents à Hong Kong et que le suffrage universel ne soit devenu un mirage. En réalité, le parti communiste a élaboré un système électoral qui lui permet de contrôler qui sera chef de l’exécutif. C’est cet arrangement qui a irrité une grande partie de Hong Kong.

Ce sentiment a provoqué l’envahissement des rues dès la fin du mois de septembre, suivi de l’occupation des artères principales de circulation autour des bureaux du gouvernement dans le quartier de l’Amirauté et le quartier commerçant animé de Mongkok.

Les étudiants ont annoncé qu’ils avaient deux principales demandes lors de leur rencontre avec les responsables du gouvernement ce mardi: l’élimination des «circonscriptions électorales fonctionnelles» dans le Conseil législatif et la présentation d’un rapport supplémentaire du gouvernement de Hong Kong au Comité permanent du congrès national du Peuple.

Les circonscriptions électorales fonctionnelles sont composées de membres du Conseil législatif choisis au sein de professions précises ou de groupes d’intérêt et non soumis au vote populaire. Et les étudiants veulent que le gouvernement de Hong Kong informe le Congrès national du peuple chinois le soutien reçu par le sentiment démocratique à Hong Kong.

  • Des étudiants du mouvement Occupy Central rencontrent des représentants du gouvernement pour la première fois depuis le début des manifestations en septembre. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

Selon les étudiants, c’est l’incapacité des responsables de Hong Kong à refléter précisément le sentiment populaire présent à Hong Kong qui a permis au Congrès national du peuple de créer ce qu’ils considèrent comme une loi désastreuse qui immobilise la démocratie pour les élections de 2017 en ne permettant qu’à deux ou trois candidats politiquement sélectionnés d’être nommés.  

Les manifestants veulent que le public soit autorisé à nommer directement les candidats à l’élection du chef de l’exécutif. Les représentants du gouvernement ont répondu à plusieurs reprises que cela était totalement hors des discussions.

Les discussions, qui ont duré deux petites heures, sont restées calmes et ordonnées. Selon Leonard Cheng, président de l’Université Lingnan et modérateur de l’événement, aucune des parties n’a outrepassé les règles du débat établies par avance.

 

Étant donné que les cinq représentants du gouvernement étaient principalement des fonctionnaires, il est difficile de savoir ce qu’ils auraient pu dire ou faire de plus sur les questions constitutionnelles.

Les étudiants espèrent que le gouvernement représente leurs intérêts auprès de Pékin et reflète l’aspiration de Hong Kong pour la démocratie, bien que Hong Kong dépende de Pékin et soit censé servir les intérêts du parti en premier.

  • Des étudiants du mouvement Occupy Central rencontrent des représentants du gouvernement pour la première fois depuis le début des manifestations en septembre. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

«Le peuple de Hong Kong espère beaucoup que les responsables du gouvernement qui bénéficient du pouvoir trouvent le courage et la sincérité de s’adresser au public et de résoudre ces problèmes politiques», a commenté Lester Shum, secrétaire adjoint de la Fédération des étudiants. «Comme beaucoup de gens qui regardent la télévision et tous ceux dans les zones occupées, nous sommes très en colère. Nous sommes enragés. Nous n’avons jamais compris pourquoi le gouvernement nous dit d’accepter la proposition du Congrès national du peuple, sans avoir le courage de résoudre ces problèmes politiques.»  

Il a poursuivi: «Pourquoi tant de gens ont été frappés à coups de bâton? Tout ce qu’ils veulent est que le gouvernement de Hong Kong nous donne des droits civils et nous offre la démocratie pour laquelle nous nous battons depuis 30 ans.»

Version originale: Hong Kong Holds Long Awaited Dialogue With Student Leaders

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