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PS, vous avez dit PS?

Écrit par David Vives, Epoch Times
28.10.2014
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  • Le PS changera-t-il de nom pour consolider la naissance d’un nouveau parti réformiste? (Xavier Leoty/AFP/Getty Images)

Manuels Valls serait-il, selon les dires de certains observateurs, le «fossoyeur du PS»? Le Premier ministre cache de moins en moins son agacement face aux dissensions au sein du gouvernement, et envisagerait de changer le nom du Parti à la rose. Une idée qui n’est pas nouvelle  pour le chef de Matignon, et qui daterait de 2007, voire avant. «Parti Socialiste, c’est daté, ça ne signifie plus rien», disait-il à l’époque, concluant qu’il ne s’agissait tout au plus que d’une «utopie inventée contre le capitalisme du XIXe siècle».

Ce qui n’était à l’époque qu’un ballon d’essai semble aujourd’hui se confirmer, à en juger par les propos récents du chef de Matignon, sourd aux remontrances de Claude Bartolone sur le sujet.

Une semaine de tourmente dans la famille socialiste

La semaine dernière a été bien tumultueuse pour le parti au pouvoir.  Cela a commencé avec Martine Aubry, qui s’est inquiétée de voir la politique «contre la croissance» menée par le gouvernement. Réponse indirecte de Manuel Valls le lendemain, lors d’un discours: «Comptez sur moi pour avoir les nerfs solides».

Mardi, Gérard Filoche, membre du bureau PS, lance, après l’annonce de la mort du PDG de Total, une nouvelle polémique en écrivant sur Twitter: «Les grands féodaux sont touchés. Ils sont fragiles. Le successeur nous volera-t-il moins?» Un tweet aux accents de «lutte de classe», qu’on pourrait ranger aux côtés du célèbre «mon ennemi, c’est la finance» de François Hollande.

Réponse expresse de Manuel Valls, le lendemain à l’hémicycle: «Tous ceux qui ont des mots qui ne sont pas des mots que l’on peut prononcer quand un homme disparaît ne méritent pas d’être dans la formation politique».

La Loi des finances est votée un peu plus tard dans la journée et le résultat n’a pas de quoi rassurer la majorité présidentielle: 266 voix pour, 245 contre, mais surtout 56 abstentions dont 39 socialistes. Le jour suivant, Aubry apporte son soutien aux députés frontistes, et Benoît Hamon déclare haut et fort que la «politique de l’exécutif menace la République».

Puis, dans une interview donnée au Nouvel Obs, la pensée de Manuel Valls se précise: «Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses».

Quelle identité pour la gauche française?

À la vue des gauches européennes, la gauche française apparaît effectivement attachée à un certain passé. Aucun des partis de gauche d’Europe n’aborde la question des réformes comme en France. Gauche progressiste, socio-démocrate, travailleurs du Labour, la notion de gauche est pluriforme. Les programmes, s’ils se veulent proches ou familiers d’une classe sociale moyenne ou basse, ne rejettent pas l’économie de façon globale et nombre d’entre eux ont réussi avec succès leurs réformes économiques.

En France, la réforme sociale est une théorie de Jaurès. À l’époque, les socialistes partisans de la réforme marchaient main dans la main avec les révolutionnaires marxistes. Avec une révolte plus ou moins assumée. Que ce soit Trotski ou Zhou Enlaï et son groupe de radicaux de gauche qui allaient gouverner auprès de Mao Zedong, tous trouvèrent une certaine inspiration auprès des socialistes français de cette époque.

Après la Seconde guerre mondiale, le socialisme a pris pied dans les divers partis européens, avec des idéologies très différentes. D’après Dmitri Georges Lavroff, constitutionnaliste et professeur de droit, les partis socialistes, en tant que forces politiques n’ont «pratiquement plus aucune originalité théorique ou idéologique». Leur accès à la gouvernance se sont faits «au prix du renoncement à la plupart des thèses qui faisaient autrefois leur originalité. Les partis socialistes sont devenus des ‘partis attrape-tout’. L'idéologie a cédé devant le pragmatisme», indique l’universitaire.

Le socialisme, une idéologie «passéiste»

Alors, le futur du Parti Socialiste, c’est quoi? En 2009, Manuels Valls  envisageait un «grand congrès fondateur, avec une équipe restreinte et neuve qui aurait tous les pouvoirs pour mener le processus et discuter avec les autres partis de gauche». Puis, ce mois-ci, le chef de Matignon s’est prononcé en faveur de la création d’une «maison commune de toutes les forces progressistes».

Faut-il entendre que le Premier ministre n’espère pas demander leur avis aux électeurs du PS? En effet, 7 socialistes sur 10 sont contre l’idée de changer le nom du parti. Il n’y a pas non plus de précisions sur les membres de cette «équipe restreinte». Qui serait des siens? Pas François Bayrou, pour qui l’idée se résume à une «manœuvre d’appareil». Ni Bartolone. François Hollande?

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.