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Comment faire de son mieux, quand on est au chômage?

Écrit par David Vives, Epoch Times
28.10.2014
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  • Un homme attend devant un guichet du Pôle Emploi le 27 août dernier à Armentières. (Philippe Huguen/AFP/Getty Images)

Elliot, 32 ans, tente une reconversion dans l’infographie. Eléonore, fraîchement sortie d’un Bac+5, découvre une société qu’elle ne connaissait pas. Voulant témoigner de leur expérience de chômage, ils ont rédigé leur billet sur Rue89. Alain, 54 ans, a pour sa part écrit un livre. Bien qu’aucune de leurs histoire ne se ressemble, leurs expériences gagnent à être croisées, et font apparaître un dénominateur commun: garder le courage, l’estime de soi et un peu d’humour face à l’adversité. Car la recherche d’un emploi dépasse souvent et malgré elle, le simple revenu alimentaire, et n’est pas toujours ce à quoi on peut s’attendre.

Oser la reconversion?

«Je ne suis pas désespéré», affirme Alain du haut de ses 54 ans, et au chômage depuis 2 ans et demi. Après avoir été cadre en informatique, le quinquagénaire a signé une rupture conventionnelle. Mais même en acceptant de toucher 60% de son ancien salaire, Alain n’a pas retrouvé d’employeur. Pour l'embaucher, «il faudrait que les entreprises investissent un peu», pour le former à de nouvelles technologies ou à des logiciels de gestion, mais les jeunes ont plus de chances que lui. Pôle Emploi, où le quinqua n’a eu affaire qu’à des «gens charmants», n’ont rien trouvé pour lui. Pour 44% des seniors, les offres d’emploi proposées ne correspondent pas aux attentes.

«Il faut se faire violence pour oser une démarche de reconversion», reconnaît Elliot, 32 ans. Ce jeune chômeur a évolué à l’ «horizontale» dans un grand groupe audiovisuel, en cumulant des postes qui lui inspiraient une «certaine aversion»: commercial sédentaire, chargé de réclamations, etc. Après un épuisement qui l’a amené à un «décalage complet» avec sa personnalité, Elliot a osé une formation en infographie. Une décision difficile, pas toujours bien accueillie dans le milieu de l’entreprise. «Peu importe, pour la première fois j’ai un objectif, j’arrive à me projeter», résume-t-il.

D’après Michel Godet, économiste, «la meilleure façon de trouver du travail est encore d’en avoir un. Mieux vaut être un travailleur qu’un chômeur pauvre, […] il faut tout faire pour rester dans la danse».

Sans cesse s’améliorer et se questionner

Nombre de demandeurs d’emplois témoignent d’une mauvaise estime de soi, qui naît généralement lors des périodes de chômage prolongé.

Levée à 6h40, Eléonore, sortie des études avec un bac +5 dans la poche et pigiste à ses heures, écume les propositions: jobs alimentaires, intérim, concours de la fonction publique, etc. Prête à travailler 10 heures par jour, ses matinées sont consacrées à «l’envoi massif de bouteilles à la mer». Mais à la CAF, au Pôle Emploi, à la CMU, on lui explique qu’ «il faut qu’elle se donne les moyens de faire évoluer sa situation», de s’impliquer dans les démarches, de ne pas perdre confiance pour «réussir à se vendre aux recruteurs». Un doux refrain que celui du «y’a qu’à… il faut… vous devez», souffle la jeune femme.

Une expérience que confirme Alain. Lorsqu’il s’est rendu dans divers organismes privés qui prévoyaient des programmes de formation, il a eu parfois des surprises. Les sujets du jour: rédaction de CV, préparation aux entretiens. «Le summum a été atteint lorsque l'on m'a demandé de changer la police de caractère de l'emploi recherché et que l'on m'a félicité parce que j'avais fait ressortir en bleu le nom des entreprise par lesquelles j'étais passé», livre-t-il dans son livre 54 ans, chômeur et toujours vivant. «Ces réunions vous expliquent qu’il faut sans cesse vous améliorer», comprend-il.

La recherche d’emploi, un job à temps complet

Finalement, Elliot se fait à l’idée de voir sa recherche d’emploi tourner à l’introspection. «La recherche d’emploi est devenue un job à temps complet. Cela ne devrait pas être le cas. Moi, j’alterne travail et détente. C’est vital car au niveau du mental, sinon c’est les montagnes russes», confie-t-il. Alain, pour sa part, avoue tenir grâce à l’écriture. Il reviendra à ses CV une fois la promotion terminée.

Le recul dans la recherche d’emploi est souvent meilleur conseiller. «Je désapprends le fait que je me résume à un métier, une fonction. Durant cette année de chômage, j’ai plus appris sur moi qu’en dix ans», philosophe Elliot.

Eléonore, de son côté, remarque que sa génération est née dans un monde qui semblait lancé sur la voie de la justice sociale, de l’émancipation et de la paix: «Nous avons été élevés dans le grand bain des illusions du progrès». Venant d’un milieu plutôt aisé, la jeune femme  avoue avoir mal anticipé sa situation. «Tu te fais des expos? Tu te balades?», l’interrogent ses amis par SMS. La jeune femme plaisante en parlant de son futur emploi: «J’aurai des soirées de libres, de vrais week-end et même des vacances pour souffler !»

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