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Les villages magiques, reflets de l’âme du Mexique

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
08.10.2014
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  • Pour joindre et surveiller leurs champs d’agaves, les fermiers préfèrent bien souvent le cheval, plus adapté aux sentiers qui y mènent. (Charles Mahaux)

De la jungle du Chiapas au désert de Sonora, des rouleaux du Pacifique aux plages dorées des Caraïbes, plus de 80 communes, éparpillées dans presque tous les Etats du Mexique, dessinent un itinéraire inédit de perles urbanistiques du Mexique: autant de découvertes de patrimoines historiques, naturels et gastronomiques ainsi qu’un florilège de traditions ancestrales encore vivaces. En route pour Tequila!

Le programme de pueblo mágico, mis en place à l’initiative du ministère du Tourisme mexicain en 2001, contribue fort heureusement à valoriser des villages tout en favorisant ainsi leur développement économique et touristique. Pour gagner ce label de village magique, il faut toutefois que la petite localité ait su conserver ses légendes, sa vitalité culturelle et son charme typiquement mexicain. Le pays regorge en effet de richesses artistiques, culturelles et humaines, parmi lesquelles on peut mentionner plusieurs villages hors des sentiers battus mais toujours proches des grandes villes.

Ce concept exigeant, à forte valeur culturelle, est à bien des égards une source de revenus pour les habitants de ces pittoresques hameaux qui intègrent, grâce à ce label, les circuits touristiques nationaux et internationaux. Non seulement il contribue à mettre en valeur des localités oubliées mais il conduit les populations à une prise de conscience de la richesse de leur lieu de vie et les incite à mieux le gérer et surtout à le sauvegarder. Pour le voyageur désireux de s’immerger dans la culture mexicaine, choisir une incursion dans l’un ou l’autre de ces villages, c’est à coup sûr s’offrir une belle expérience d’authenticité.

  • Tequila est une ville très «mexicaine» sans enseigne américaine, avec peu de touristes étrangers et une vie naturellement très authentique. (Charles Mahaux)

Tequila, sertie d’agaves bleues

Cernée de sierras peu élevées et noyée au coeur de l’océan bleu des champs d’agaves qui lui servent d’écrin, la petite ville de Tequila offre le visage authentique d’un pueblo mexicain même si son existence s’organise exclusivement autour de la production et de la vente de la tequila, la boisson mexicaine par excellence. Rien qu’entre les flancs du volcan de Tequila qui surplombe le village et les profondeurs de la vallée du Río Grande, on dénombre près de 35 mille hectares de champs d’agaves bleues parsemés de distilleries, de fabriques de tonneaux et autres barils et amphores servant à emmagasiner le précieux liquide, de tavernes et de haciendas tequileras. Ce paysage toujours vivant et exploité depuis des siècles raconte au-delà de l’essor économique qui lui est associé une longue tradition culturelle, puisque le tequila tel que nous le connaissons aujourd’hui est le fruit d’une fusion entre des coutumes préhispaniques de fermentation du jus de l’agave avec les processus européens de la distillation importés par les Espagnols. C’est pourquoi l’Unesco a choisi d’inscrire dans la liste du Patrimoine Mondial les paysages des champs d’agaves et des anciennes installations industrielles comme un exemple exceptionnel représentatif de la culture propre à Tequila.

Les multiples échoppes de la bourgade qui vendent tout ce qui a trait de loin ou de près au tequila invitent déjà à découvrir ce monde particulier de saveurs et d’arômes. Raison de plus pour visiter d’abord le Musée national du Tequila qui retrace l’histoire de cette boisson emblématique et de ses processus de fabrication depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours. Pour plus de couleur locale, on peut aussi choisir les visites guidées au coeur de la fabrique proposées par les deux leaders nationaux concurrents, Sauza et José Cuervo, qui se disputent la préséance au coeur de la ville. Pour la petite histoire, on raconte que les fils héritiers des deux maisons ont même parié aux cartes la Casa de la Florería où ils jouaient ensemble quand ils étaient gamins et encore complices. C’est ainsi que la maison Sauza, qui remporta la mise, est aujourd’hui propriétaire d’un vaste espace de bâtisse et de jardins luxuriants au coeur de la propriété Mundo Cuervo. Les visiteurs attentifs le remarqueront au changement de couleurs des murs badigeonnés de bleu pour les Sauza contre les rouges brique des Cuervo.

Tequila, c’est aussi et surtout un village qui a conservé intactes ses traditions. La sonnerie qui annonce le changement de pauses dans les distilleries continue à rythmer la vie des habitants et chaque soir, à neuf heures, le curé bénit ses paroissiens en faisant sonner les cloches plusieurs fois. À ce moment-là, tous interrompent leurs activités et se mettent debout, le regard tourné vers l’église. Celle-ci dédiée à la Vierge se dresse sur le zócalo, elle est tout en pierres brutes qui contrastent avec les maisons basses peintes de couleurs pastel qui dessinent le village en damiers. Ses larges portes sont grandes ouvertes, comme pour mieux inviter le passant à la visiter ou à s’y recueillir un instant, dans son décor blanc, cerné de stuc liseré de bleu avec au plafond de larges rosaces bleues. Les colonnes comme les arcs des voûtes sont soulignés de couleur dorée, en hommage à la Vierge. À l’extérieur, sur la place ou dans les ruelles, la vie s’éveille dès la fin de l’après-midi, quand le soleil baisse sa garde. Des échoppes s’installent sur le zócalo, les enfants envahissent les aires de jeux sous le regard de leurs parents, des petits restaurants s’ouvrent devant les maisons qui laissent échapper des arômes de tacos au poulet ou au fromage à moins que ce ne soit le parfum des gâteaux encore chauds.

INFOS PRATIQUES

www.visitmexico.com

www.destinationmexique.com

Y aller: Au départ de Paris-Charles-de-Gaulle, des vols quotidiens directs et confortables vers Mexico avec Air France, à prix doux (à partir de 800 €) avec un véritable rapport de qualité même en classe économique: 1 pièce de 23 kg de bagage par personne, services rapides, écrans de télévision individuels et divertissements a la demande, catering de qualité coupe de champagne incluse, sièges ergonomiques, etc. Pour se rendre à Tequila, il faut d’abord poursuivre le vol vers Guadalajara et de là le plus confortable est de prendre un bus pour Tequila qui se trouve à 60 km.

Se loger: Au centre de la ville, une adresse incontournable, l’hôtel Los Abolengos www.losabolengos.com ou pour ceux qui préfèrent loger au cœur d’une distillerie www.tequilacofradia.com

Découvrir les alentours:

Un tour dans une calèche ou à bord de ces curieux véhicules qui évoquent un tonneau de tequila, ou encore la location d’une randonnée à cheval qui vous emmené dans la sierra aux alentours de la ville, sur des pistes de terre. Un passage a gue dans la rivière attire les bêtes qui cherchent à épancher leur soif. Il suffit de se laisser guider, elles connaissent le chemin qui mené aux champs d’agaves qui surplombent la ville, découvrant un tout autre panorama. Toute info au départ des hôtels.

 

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