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Pékin gonfle les muscles en arrière-plan du Sommet de coopération économique

Écrit par Joshua Philipp, Epoch Times
11.11.2014
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  • 10 novembre 2014: le président américain Barack Obama écoute le Premier ministre australien Tony Abbott lors d’une rencontre bilatérale à Pékin. (AP Photo/Pablo Martinez Monsivais)

Analyse de l’actualité

Robert Gates, ancien Secrétaire américain à la défense de l’administration Obama,pourrait très certainement analyser pour le Président ce qui est en train de se passer cette semaine à Pékin, tandis que les représentants des armées du monde se sont rassemblés dans la ville méridionale de Zhuhai.   

M. Gates avait rencontré les dirigeants militaires en Chine en janvier 2010 pour ce qu’il pensait être un dialogue amical et nécessaire. Près de 6 mois avant son voyage, il avait minimisé la menace de l’avion furtif J-20, en déclarant que la Chine ne le mettrait pas en service avant 2020.

Alors que Robert Gates se trouvait en Chine en 2010, le régime chinois avait procédé au premier vol d’essai du J-20.

 

La communauté de la défense internationale avait reçu ce geste comme un message à l’agressivité clairement marquée.

Le régime chinois semble vouloir reproduire le même jeu. Alors que l’attention du public et des médias du monde est tournée vers le sommet de Coopération économique de la région Asie Pacifique (CEAP) qui s’est tenu cette année à Pékin, le régime chinois a également organisé son salon aéronautique de Zhuhai qui a attiré tous les dirigeants d’armée et les patrons de la sécurité du monde entier.  

Les médias officiels chinois répètent tous la même chanson: ce sommet de Coopération économique représente une étape importante et souligne le plus grand rôle joué par la Chine dans la politique mondiale. De Xinhua au Quotidien du Peuple en passant par le Global Times, le régime chinois est présenté comme un État puissant et pacifique prêt à étendre son influence. Les États-Unis, quant à eux, sont décrits comme un pays trouble-fête essayant d’empêcher la Chine d’atteindre ses objectifs légitimes.

Le régime chinois utilise donc le sommet de la CEAP pour présenter une image de paix mondiale et de prospérité tout en envoyant plus clairement que jamais un message d’agression et de puissance militaire à travers l’édition 2014 du salon aéronautique de Zhuhai.   

«Vous ne montrez pas tant de nouveautés si vous ne voulez pas faire passer un message fort,» a commenté lors d’un entretien par téléphone William Triplett, ancien premier conseiller du Comité américain des relations internationales du Sénat et expert en sécurité nationale.

À Zhuhai, le régime chinois semble ne rien vouloir garder pour lui. Il a dévoilé plus d’une douzaine de systèmes d’armes à la pointe de la technologie qui pourraient défier la domination militaire américaine, y compris des armes que les spécialistes de la défense pensaient que la Chine était loin de pouvoir développer.   

Parmi ces nouvelles armes se trouvent un missile supersonique anti-navire, des obus d’artillerie guidés par GPS, de nouveaux lasers tactiques, une nouvelle version d’exportation de son avion furtif et ses avions cargo qui pourraient aider le régime à étendre sa portée militaire.

 «Je visite des salons d’armement dans le monde entier et vous ne voyez pas ce genre de choses en libre accès», s’est étonné M. Triplett. «Cela n’arrive pas. Cela ne se passe pas comme ça normalement.»

Selon M. Triplett, dans la même perspective que le vol d’essai du J-20 pendant sa visite en Chine en 2010, la présentation de tous ces nouveaux systèmes d’armes pendant que les dirigeants du monde se trouvent au sommet de la CEAP à Pékin envoie un message très clair.

«C’est comme si nous avions deux réalités – ou une réalité et un spectre», a analysé M. Triplett. Le sommet de coopération est le spectre, tandis que le salon de Zhuahi est la réalité concrète et matérielle.»

 

Comment interpréter Zhuhai

Pour démêler la réalité de la vitrine superficielle, il faudra que les États-Unis souhaitent comprendre le message adressé par le salon de Zhuhai.

Selon Richard Fisher Junior, membre éminent du Centre international de stratégie et d’évaluation, interpréter un événement comme Zhuhai a un certain prix pour le gouvernement américain.  

Le Navy Times a révélé il y a quelques jours qu’un éminent dirigeant des renseignements de la Marine américaine avait été démis de ses fonctions pour avoir averti les dirigeants américains d’une menace militaire provenant de Chine. Le Capitaine James Fanell était directeur des opérations de renseignement et d’information de la Flotte américaine dans le Pacifique.

«En résumé, il a été averti que dire la vérité est une erreur», a expliqué M. Fisher, avant d’ajouter que le timing de cette décision a été perçue dans l’armée comme un signe que les pressions exercées par la Chine peuvent atteindre l’armée américaine.

«James Fanell est un analyste très respecté», a poursuivi M. Fisher. «La façon dont il est traité représente les risques auxquels sont exposés tous les Américains portant la responsabilité de dire la vérité au sujet de la Chine. Beaucoup d’entre nous avons souffert professionnellement parce que nous avons dit la vérité au sujet de la Chine.»

 

Dans l’ensemble, le régime chinois a donc présenté deux visages au cours du sommet de Coopération économique de la région Asie Pacifique qui vient de se dérouler à Pékin – un visage tourné vers le public et l’autre vers la communauté mondiale de la défense.

«Ces événements ne sont pas dus au hasard», a conclu M. Fisher. «Le régime chinois est très habile pour combiner plusieurs messages pour des audiences multiples. Cela est une pratique usitée dans l’histoire de la guerre psychologique.»  

Version originale: While World Watches APEC, China Sends a Message

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