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Les enfants réfugiés du Myanmar racontent leur histoire en images

Écrit par Global Voices
14.11.2014
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Grâce à des ateliers de narration en images, un groupe d’enfants réfugiés du Myanmar (Birmanie) est désormais en mesure de raconter l’expérience d’avoir fui leur foyer déchiré par la guerre. Les illustrations produites dans ces ateliers constituent des outils pédagogiques puissants pour comprendre comment la guerre civile et le conflit ethnique ont ravagé le pays depuis plusieurs décennies.

Avec l’aide de la famille et des amis, l’auteure américaine Erika Berg organise ces ateliers pour deux raisons: promouvoir la paix au Myanmar et offrir une thérapie aux réfugiés traumatisés. Ses séminaires ont produit plus de 200 toiles, qui vont être bientôt réunies dans un livre intitulé “Contraints de fuir: histoires en images par les jeunes réfugiés de Birmanie.” Mme Berg espère publier le livre à l’aide de la plate-forme de financement participatif Kickstarter.

Plus de 120.000 réfugiés vivent aujourd’hui dans des camps situés le long de la frontière Thaïlande-Myanmar. Entre-temps, plus de 100.000 réfugiés d’ethnies Kachin et Shan vivent encore dans des camps de personnes déplacées. Une dictature militaire gouverne le Myanmar depuis 1962. Au cours des dernières années toutefois, la pays a connu des réformes politiques qui ont amené des élections, la libération de certains prisonniers politiques, et la mise en place d’un gouvernement civil soutenu par l’armée.

Les sources du conflit ethnique demeurent non résolues, cependant, alimentant ce qui est encore la plus longue guerre civile du monde entier. Plusieurs efforts de paix sont actuellement en cours pour favoriser la réconciliation nationale, mais des guerres locales se poursuivent dans l’ensemble du pays. L’année prochaine, les élections seront cruciales pour le fragile processus de paix.

En attendant, des centaines de milliers de villageois sont toujours coincés dans des camps de réfugiés, et les affrontements sporadiques entre l’armée et les rebelles déplacent plus de personnes encore.

  • Une représentation visuelle du Myanmar. Le pays compte plus de 100 groupes ethniques.

Dans son travail de bénévole, Berg a appris que “chaque réfugié a une hantise, une leçon d’humilité et une histoire inspirante à partager.” Dans une interview avec Burma Study Center, elle explique:

«Les jeunes réfugiés qui participent aux ateliers de narration en images se rendent vite compte qu’ils ne sont pas seulement des victimes. Ils sont des survivants et des témoins dont l’histoire mérite—et a besoin—d’être entendue.»

Mme Berg dit que le livre qu’elle compose peut contribuer à la prise de conscience des efforts de paix au Myanmar:

«Contraints de fuir’ montre que les émotions transmises et évoquées par une seule image narrative peut raconter une histoire de mille mots, ouvrir les cœurs et construire des ponts de compréhension. Dans ce livre, les jeunes réfugiés exploitent la puissance de l’art narratif pour personnaliser les questions des droits de l’homme et promouvoir une paix juste et inclusive en Birmanie. Entraînés dans son monde intérieur, nous acquérons le regard de l’enfant sur ce que c’est d’être contraint de fuir son pays natal et de vivre en exil, hanté – et responsabilisé – par les traumatismes du passé.»

Voici quelques illustrations réalisées par les jeunes réfugiés:

  • Illustration des enfants
  • Illustration des enfants
  • Illustration des enfants

Cathy Malchiodi, une art-thérapeute, affirme l’importance du projet de livre:

«Il rend hommage aux récits visuels des jeunes, raconte leur histoire, l’injustice et les atrocités qu’ils ont subies, et nous offre une fenêtre sur les possibilités de réparation et de rachat pour ces jeunes survivants. Surtout, il nous rappelle comment l’art des enfants offre une vision du monde fascinante, personnelle et souvent profonde, leur expérience ainsi qu’un autre moyen de connaître leurs vérités.»

Naw K’nyaw Paw de l’organisme ethnique Karen Women’s Organization a écrit que le livre “saisit les épreuves décrites par les jeunes réfugiés qui les vivent tous les jours.” La poétesse May Ng en a aussi fait l’éloge: «Je n’ai jamais vu auparavant un tel portrait intense et vraisemblable du parcours des réfugiés de Birmanie. C’est une œuvre magnifique, plus grande que le mouvement démocratique de Birmanie et le conflit interethnique. Son message est universel.»

Les adultes aiment lire des histoires aux enfants, mais il y a  des moments où nous devons écouter ce que les enfants ont à dire, notamment lorsqu’il s’agit de leurs sentiments et de leur expérience sur la guerre. L’art visuel créé par les plus jeunes réfugiés du Myanmar est l’une de ces opportunités de laisser parler les enfants.

Source: Global Voices

 

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